Comme promis avant-hier par le président du CSA Djaafar Ait Mouloud, les choses se sont passées comme il se doit et dans le bon sens pour la JSK et son nouveau CA, puisque suite à la procédure d’urgence actionnée par le tribunal de Tizi-Ouzou mardi, le nouveau président du CA Yazid Amar Iarichen a pu récupérer la fameuse grosse, réclamée par la direction de Mellal. Ce qui a permis aux nouveaux dirigeants de la S/SPA JSK d’investir le siège du fer à cheval.
A 10h15 exactement, l’information a été relayée sur les réseaux sociaux. La JSK est enfin libérée des mains de Cherif Mellal. Iarichen a décroché le sésame lui permettant d’expulser son prédécesseur et d’ouvrir le siège du club, encore fermé à cette heure-là. Devant le siège, les fans, surexcités, se sont regroupés. Certains, très contents, ont même ramené une troupe folklorique (idhebbalen) pour fêter l’événement devant le trou qui sert, malheureusement, de siège pour le septuple champion d’Afrique. Les présents n’avaient d’yeux que pour ce rideau, mais ce n’est que vers 17h30 que ce dernier a pu s’ouvrir, sans le moindre recours à la force, puisque la serrure a été ouverte avec une clé, dans une ambiance festive. De nombreux supporters sont venus allumer des fumigènes et des feux d’artifice pour fêter cette victoire, qui n’est toutefois qu’un début d’une mission ardue qui attend la nouvelle direction qui fait face à une série de défis.
Rassurer le groupe à Tikjda
La bataille juridique est donc terminée, la JSK a officiellement une nouvelle équipe dirigeante. Cette dernière qui a fait beaucoup de promesses va devoir passer à l’acte. Il faut dire que les chantiers seront nombreux, à commencer par un déplacement à Tikjda pour rassurer l’équipe, actuellement en préparation. C’est l’urgence absolue pour Iarichen appelé à entamer très fort sa mission et rassurer la rue. A travers ses déclarations, le nouveau boss a affirmé qu’il garderait Stambouli. Il devra cependant l’aider et renforcer son groupe, car même s’il ne l’a pas dit, peut-être de peur de contrarier l’auteur du dernier recrutement, il n’en demeure pas moins que le groupe actuel est très pauvre en termes d’expérience. L’arrivée de Doukha s’inscrit dans ce registre, et ceux qui vont venir aussi. On parle déjà de Belkhir, de Benklhelifa, de Saadou ou de Khali, des éléments d’expérience capables d’apporter un plus, et d’attendre l’hiver pour intégrer les plans africains, si l’équipe arrive à éviter le piège des tours préliminaires, bien sûr.
Récupérer la page Facebook et le compte Youtube du club
Entre autres canaux officiels utilisés par l’ancienne direction, la page Facebook. Cette dernière relaie beaucoup d’interactions des fans kabyles aux 4 coins du monde. Ajoutons à cela la chaîne Youtube qui va avec. Ces deux canaux sont le lien direct entre la direction et le simple supporter et même les médias. Ils ont fait l’objet d’une manipulation gravissime par le clan Mellal jusqu’au dernier moment. Il est plus qu’urgent de les récupérer des mains qui les a utilisés pendant des mois pour mentir au peuple de la JSK, au point que certains manipulaient la rue à travers ces outils à partir de pays étrangers. Un fait gravissime qui ne doit plus se reproduire, d’où l’urgence de récupérer les commandes des pages le plus tôt possible et reprendre une activité normale en assurant la couverture du stage de Tikjda, auquel l’ancienne direction a réservé une certaine indifférence, éloignant l’équipe des supporters inquiets pour leur team.
Trouver des sources de financement
Certes, Iarichen a promis monts et merveilles à l’image de son prédécesseur. Comme lui aussi, il a promis d’entrer en force avec un recrutement judicieux et des salaires faramineux. Mais la réalité que personne ne peut nier, c’est que le club kabyle ne peut pas rouler avec un budget en dessous de 50 milliards de centimes/an. Cette somme nécessite l’aide de plusieurs parties. Iarichen va apporter sa pierre à l’édifice, mais pas autant que ça. Ce qui l’oblige à aller à la recherche d’argent, de sources de financement pour son projet pour se donner les moyens de sa politique, au risque de commettre les mêmes erreurs que Cherif Mellal, qui a géré le club le plus titré du pays quasiment comme une épicerie.
Eloigner les voyous
L’autre chantier le plus demandé par les supporters n’est autre que la gestion de l’entourage du club. Il faut dire qu’il s’agit du point qui revient le plus souvent dans les publications des supporters de la JSK depuis l’émission de la fameuse ordonnance, pour l’obtention du nouveau registre du commerce.
On sait tous qu’à Tizi-Ouzou, de nombreuses personnes s’enrichissaient sur le dos de la JSK. Que ce soit la JSK de feu Hannachi ou même celle de Mellal, toutes les appellations ont été utilisées. En résumé, l’entourage du club kabyle est truffé d’opportunistes dont le but a toujours été de se remplir les poches en utilisant leur proximité du club. C’est pour cela que l’une des urgences de Iarichen est d’éloigner ces personnes avant qu’il ne soit trop tard.
Les scènes filmées au niveau de la salle de conférences du bureau de la JSK lundi dernier, lorsque de nombreux étrangers ont accompagné les nouveaux membres du CA et le président du CSA, qui se sont même permis de chanter et danser, ont fait froid dans le dos des fans kabyles, soucieux de retrouver les valeurs de leur équipe d’autrefois. L’image du club a reçu un sérieux coup ce jour-là. Si dans les pages des fans sur Facebook, on a vite alerté les auteurs de ces actes pour que cela ne se répète pas, rien, en revanche, ne garantit que la scène ne va pas se répéter.
D’aucuns pensent que le siège du club doit rester le siège du club, réservé aux administrateurs et aux responsables des différents départements. Interdit d’accès aux étrangers, c’est de là que la discipline doit commencer.
Faire mieux que Mellal
Pour résumer la situation, Yazid Iarichen et son équipe sont attendus au tournant. Ils doivent absolument répondre aux attentes en essayant d’être meilleurs que leurs prédécesseurs. D’abord, en écoutant les avis des uns et des autres, réfléchir avant d’agir et, par-dessus tout, s’entourer de gens de métier. Ce sont les choses que Mellal n’a pas su faire. Il a oublié que la JSK est avant tout un club de football qui a besoin d’argent et de stabilité, recourant au populisme qui ne lui a finalement rien apporté, en témoigne son départ passé comme une lettre à la poste. Personne n’a regretté son départ puisqu’on a déjà tourné la page et on aspire à un avenir meilleur. La pression sera terrible sur la nouvelle équipe dirigeante, qui doit tracer une feuille de route et se mettre au travail.
- M. A.