Belmadi
Malgré la défaite qui a fait très mal, Djamel Belmadi a animé la conférence de presse pour parler de cet échec, des problèmes qu’a connus l’équipe durant les quatre dernières années et aussi de son avenir.
«On ne peut pas faire un bilan avec cette charge émotionnelle»
«Aujourd’hui, vous avez la possibilité de tout remettre en question. C’est trop facile… Pas le moment de faire un bilan avec cette charge émotionnelle. On est obligés de faire évoluer cette équipe. Des fois, ça marche et des fois ça ne paie pas. Chaque match a sa vérité. On disait que j’étais top attaché à un système. Puis que je changeais de système. Je ne sais pas si on a failli mentalement. À dix secondes d’une Coupe du monde, il y a une erreur de concentration et de lucidité. On s’est créé des situations très claires. Eux très peu sauf sur des centres. On a eu beaucoup de situations non concrétisées. Pas une affaire de système… On a eu plusieurs fois la possibilité de marquer des buts», A expliqué Belmadi.
«C’est un château de cartes qui s’effondre»
Belmadi était très touché par cet échec, lui qui voulait participer à la Coupe du monde, il dira à cet effet : «On est effondrés. On a mis notre vie entre parenthèses pour ce match et ce succès. Pour notre pays, notre peuple. On n’avait que cette motivation en tête. Plus qu’une déception personnelle, ce mauvais scénario… On doit s’en remettre à dix secondes d’une Coupe du monde. On a manqué de précision dans le dernier geste, la dernière passe, l’avant-dernière passe… Malgré cela, tu es qualifié dix secondes avant la fin mais le football est parfois cruel. Je ne pense pas que l’équipe la plus méritante ce soir s’est qualifiée.»
«Le Cameroun nous a dominés sur les balles arrêtées pas dans le jeu»
Pour ce qui est du match, Belmadi estime que le Cameroun n’a pas dominé l’Algérie : «On était dans un équilibre tactiquement. On a jamais été mis en danger, jamais dominés sauf sur coups de pied arrêtés et ces dix secondes…»
«Ne comptez pas sur moi pour tirer sur mes joueurs»
Interrogé sur le deuxième but des Camerounais où Benyada a cassé l’hors jeu, Belmadi dira : «Toko Ekambi n’a pas été vu sur les deux matchs grâce au travail de Benayada. Pourtant, c’est lui qui parvient à qualifier son pays à la Coupe du monde. Ne comptez pas sur moi pour tirer sur mes joueurs.»
«Certains se réjouissent de cette élimination»
Belmadi qui était critiqué durement après la CAN n’a pas oublié ses détracteurs qui pour lui vont profiter sur cette élimination pour l’enfoncer : «Certains, présents ici ou sur les plateaux télé aussi se réjouissent de ce qui s’est passé. Il y a des chances que je fasse plaisir à certains journalistes, à certains ici et sur les plateaux TV qui t’écaillent pour des lobbys… Les jours à venir et les temps qui suivent vont être difficiles.»
«Certains arbitres ne respectent pas notre pays»
Si l’Algérie a été éliminée, l’arbitre Gassama a joué un grand rôle par ses interventions comme l’a signifié Belmadi : «Je le dis aujourd’hui sans peur : ces arbitres ne respectent pas notre pays. Ils viennent ici? Voient ce travail, et ne nous respectent pas. Ces deux dernières années, je n’ai jamais vu un seul arbitre qui ne soit pas agressif quand tu viens lui parler. Je ne cherche pas d’excuses, ce sont des faits »
«Difficile de parler de mon avenir après cette désillusion »
Pour son avenir, Belmadi a fait savoir : «Je sais que la question de mon avenir intéresse du monde. Ces quatre ans à la tête de cette sélection ont été quatre années de bonheur au vu du travail effectué. Il n’empêche qu’on avait un objectif, et on ne peut pas passer à côté de ça. Donc, il est difficile de parler d’avenir. Tout le monde est abattu. On ne se voyait pas rater cette Coupe du monde. À dix secondes… Un bilan sera fait mais pour l’instant, la déception domine.»
«L’Algérie va se relever avec ou sans Belmadi»
En fin de cette conférence, Belmadi croit dur comme fer que l’Algérie va relever la tête pour les prochaines années :«L’Algérie est une grande nation et elle se relèvera. Je n’ai jamais voulu m’accrocher à un trône. Le jour où je ne me sens inutile à mon pays, je saurai quoi faire. Il y aura une réflexion dans les jours à venir. La fédération, les joueurs, et tous les acteurs de ce sport doivent travailler ensemble pour permettre d’aller de l’avant. Ce qui est important, c’est que cette EN doit être bien entourée. S’il faut changer? On changera.»
- A.