Le sélectionneur national, Djamel Belmadi, qui a animé une conférence de presse ce matin est revenu chronologiquement sur les raisons de l’échec lors de la CAN 2021. Soulignant plusieurs paramètres importants, le coach national, sans essayer de fuir la réalité a avoué qu’en plus des conditions de préparation difficiles et du tournoi, l’équipe n’a pas été assez tueuse en attaque. Une raison parmi plusieurs que l’EN soit sortie du premier tour du tournoi. Sans cacher sa responsabilité, Belmadi, n’a omis aucun détail en revenant sur le parcours de l’EN qui était loin des attentes de tous.

Interrogé en premier lieu sur les raisons qui ont fait que l’Algérie ne soit pas parvenue à se qualifier lors du premier tour, Djamel Belmadi, qui a eu le temps de bien analyser le parcours de l’EN, rappelle d’abord les conditions particulières dans lesquelles la sélection nationale s’est préparée pour la CAN qui aura été un échec «Evidemment pour évaluer une compétition que ce soit un succès ou un échec comme ça l’a été lors de cette CAN, il faut prendre le temps de bien réfléchir, analyser et évaluer toutes les situations, revoir les matches même si nous les avions bien en tête, mais c’est bien de les regarder de nouveau et faire une analyse pragmatique, constructive, pour, d’abord mettre le doigt sur la cause de l’échec et les causes du dysfonctionnement, pour trouver des solutions en vue des matches qui vont venir très vite.» Dira Belmadi avant d’ajouter «J’ai l’habitude de dire que quand on obtient un résultat ou un succès, comme ça a pu être le cas lors des trois dernières années, c’est une succession d’éléments favorables. J’ai souvent dit que ce n’était pas le travail ou le résultat de ce qui est le plus apparent des joueurs à l’entraîneur, c’est beaucoup plus compliqué que cela. Pour un échec c’est aussi pareil. C’est une addition d’éléments défavorables, dont, la résultante est une faillite collective. Un échec dont je suis responsable, j’en assume totalement la responsabilité.»

«Une préparation très perturbée»

Revenant sur les raisons, Belmadi, fait état des obstacles qui se sont dressés sur la route des Verts qui n’ont pas réussis à bien préparer la CAN « Avant d’entrer dans le domaine technique qui concerne le match. L’échec s’est produit dans trois matches et avant ces matches, il faut comprendre ce qui s’est passé. D’abord il y a eu une préparation chaotique. On peut dire que les autres aussi, mais moi je parle de notre équipe, et chacun a sa manière de fonctionner. Lors de nos précédentes compétition, on parlait de notre préparation à nous et non pas celle des autres.»

«Le changement de date pour le stage et la forme des joueurs»

«Nous avons rencontré des difficultés comme lors du regroupement qui devait débuter le 27, et deux jours avant cette date on apprend que je pourrais compter sur un groupe au complet qu’à partir du 3. Avec une compétition qui se joue en plein milieu d’une saison, les délais sont courts pour bien se préparer. Alors passer du 27 au 3 pour préparer l’équipe avec un groupe au complet pour un match prévu le 11, il nous reste pas assez de temps. Aussi il faut dire que notre préparation à nous, on n’a pas à la comparer à d’autres équipes. Il y a aussi le fait que nos joueurs sont concernés par les matches de boxing-day par exemple, par les matches du début janvier, ce que d’autres équipes n’ont pas. Il y avait une préparation mise en place, pensée, réfléchie, trois ou quatre mois à l’avance et qui a été perturbée. Donc il y a une date qui est changée deux jours avant le début du regroupement. Aussi il y a le constat d’un manque de considération envers le continent. Alors on comptait avoir 28 joueurs pour le début de la préparation et je me retrouve avec la moitié de l’effectif. Malgré ça nous avons essayé de travailler avec ceux qui étaient là. Puis il y a eu un match amical qui devait se jouer le 1er janvier et qui a été annulé. On ne va pas dire que la Gambie a annulé sans conscience, sans scrupule, comme si c’était un match sans importance, alors que nous aussi nous avions de difficultés à fournir une équipe, d’ailleurs en raison du manque de gardiens de buts on ramène Medjadel. Nous avons essayé de combler les absences pour absolument jouer ce match là. Finalement on nous annonce qu’on ne jouera pas face à la Gambie. Avec ça on continue de travailler et nous sommes passés à la préparation du match du Ghana avec l’arrivée d’avantage de joueurs. On joue donc ce match qui se passe à mon sens bien. Même si ce n’était pas parfait, on gagner, sans encaisser.» 

«Seuls 5 joueurs n’ont pas étés touchés par le covid»

Djamel Belmadi, fait une révélation au sujet de joueurs testés positifs par le covid qui aura été un important élément perturbateur que ce soit dans la préparation ou durant la CAN. Staffs, joueurs, aucun n’a été épargné, autant de raisons qui ont complètement chamboulés les Verts pour cette compétition qui aura été particulière «Après ça, lorsqu’on était au Cameroun, j’avais dit que je ne pouvais pas tout dire. Même aujourd’hui, vous allez essayer de comprendre par vous-même par ce que je ne peux pas dire clairement les choses. Nous avons eu seulement 5 joueurs qui n’ont pas eu le covid. Ensuite en fonction des endroits où nous étions (Qatar, Algérie, Cameroun) il y a des législations. Je vais prendre l’exemple de Belaïli. Quand il revient d’Algérie le 23 décembre, il avait été testé positif à l’aéroport et il y a un système qui se met en place avec une quarantaine de dix jours. Un autre exemple, Serge Romano, avec la moitié du staff technique dont moi-même, avons été touchés par le covid. La moitié du staff de sécurité, plus de la moitié du staff administratif, en gros c’était une hécatombe et tout ça avec les règlements établis ici et là. Je ne rentrerais pas dans les détails, ça pourrait être problématique. Donc il y a eu Serge Romano, qui a été testé positif, qui n’est arrivé que lors du deuxième match et qui entre dans cette catégorie de testés qui doivent rester en quarantaine. Donc en plus de la situation administrativement de ces gens qui ont eu le covid, il y a la difficulté de se préparer. Je pense au match amical qui a été annulé, n’avoir jamais travaillé avec un effectif au complet. Moi-même je n’ai pas toujours été présent aux entraînements.»

«Certaines sélections semblaient imperméables au covid»

Véritable source de stress, les tests PCR, étaient un cauchemar pour Belmadi et ses joueurs qui devaient chaque matin prier pour ne pas compter de nouveaux cas au sein de la sélection. Cependant un détail attire l’attention du sélectionneur algérien qui constate que certaines sélections avaient toujours des joueurs négatifs aux tests «Ensuite, sur les matches de la CAN, nous avons donné l’impression d’avoir des insuffisances athlétique, physique, le sentiment de ne pas être bien en jambes, de ne pas pouvoir courir, ce qui est notre force et notre philosophie, c’est-à-dire aller presser, aller se replacer, être disponible pour recevoir le ballon. C’est des données athlétiques, si on ne peut pas courir pour être en mouvement et proposer du jeu. Ces choses se voient déjà à l’entraînement et là, je dois souligner le mérite du staff médical et d’intendance qui passaient leur temps à aller dans les chambres pour servir les joueurs. Alors tous les matins on se réveille avec la peur, puisque tous les jours on était testés, cela faisait qu’on ne savait pas qui allait être disponible aujourd’hui. Avec quel effectif nous allions pouvoir démarrer nos matches, avec quels joueurs nous allons pouvoir préparer nos matches. Là certains pourront dire que ce n’est pas seulement nous mais toutes les équipes étaient dans la même situation, mais moi je dis que ce ne sont pas toutes les sélections qui avaient 23 joueurs contaminés par le covid, certaines équipes étaient semble-t-il imperméables au virus. Mais nous malgré toutes les précautions, ça ne fonctionnait pas pour éviter d’être touchés par le covid. Donc chaque veille de matches on ne sait pas qui va jouer et quand il pourra être de nouveau disponible puisqu’il faut suivre le protocole.» 

«Des joueurs sont arrivés diminués physiquement»

«En restant sur l’aspect athlétique, il y a une disparité de niveau entre les joueurs. Par exemple, je vais citer le cas de Bensebaïni et Ramiz Zerrouki, le premier avait joué son dernier match le 18 décembre le second le 15, et qui devaient par la suite ne jouer que le 20 janvier. Tout en entrant dans les 23 qui ont été touchés par le covid, ils sont restés assez longtemps sans jouer en plus de la quarantaine, donc l’impossibilité de se remettre à niveau. Donc c’est des joueurs importants. Vous me direz qu’il faut dans ce cas mettre d’autres joueurs, mais moi j’estime qu’il est difficile de trouver le remplaçant de Bensebaïni. Zerrouki quant à lui est devenu un élément important dans l’équipe. Certes nous avons beaucoup de bons joueurs, mais peut-être pas du même niveau ou peut-être pas pour une compétition comme celle-là. Tout ça fait partie des raisons, ce n’est pas seulement la chaleur comme pour le premier match face à la Sierra Léone qui s’est joué à 14h. Certes c’était les mêmes conditions pour les deux équipes, mais on est peut-être moins capables de jouer à cette heure-là. Mais il n’y a pas que ça, il y avait la préparation qui a été perturbée et des joueurs qui arrivent avec un niveau physique très diminué. A partir de là, les choses se font sentir immédiatement, puis notre jeu est tout de suite mis en difficulté.»

«On n’est pas des chameaux pour qu’on nous interdise une pause fraîcheur»

Revenant sur le premier match face à la Sierra Léone, Belmadi, souligne les points qui sont pour lui les raisons du mauvais résultat, tout en déplorant une interdiction qui reste tout de même étrange «Après il y a l’aspect des matches. Nous allons les prendre un a un puisqu’ils ne se ressemblent pas. Il y a d’abord ce premier match contre la Sierra Léone. Pour moi il est très important d’avoir une pelouse convenable. Je ne me suis pas tus à ce sujet en Algérie et je fais de même pour d’autres stades ailleurs. Lors de la CAN, la pelouse était loin de ce qu’on aurait souhaité avoir. Puis l’horaire de 14h, une chaleur énorme et fort taux d’humidité. Puis en face il y a une équipe qui s’appelle la Sierra Léone qui ne pratique pas le même football que vous. C’est une équipe qui met en place un bloc bas, ou il n’y a pas besoin de dépense physique et de courses a hautes intensités puisque eux ils sont là derrière et ça coulisse. Nous par contre, on doit faire des courses, on ne marque pas de buts en trottinant, on marque avec la vitesse dans l’animation. Cela fait qu’on pompe et qu’on dépense beaucoup d’énergie. En plus de ça, il y a une interdiction de ‘’cooling break’’ (pause fraîcheur) comme si on était des chameaux, ce que je ne comprends pas, surtout que dans un autre match a la même horaire ils ont eu droit à un cooling break.»

«La frustration du premier match à fait qu’on manque de lucidité lors du second» 

Evoquant le rendement de l’EN durant la CAN, pour Belmadi, le manque d’efficacité est une raison qu’on ne peut nier, mais il y a aussi d’autres détails qu’il soulève lors de cette conférence de presse «Sur les deux premiers matches, sur les statistiques techniques, le nombre de frappes et frappes cadrés, corners, possession de balle qui était quasiment le double de nos adversaires, les passes réussies, c’est des statistiques d’une équipe qui met au moins deux buts par match. Quand on a ces données-là et qu’on a autant de situation moi ça me dépasse. Après si on avait gagné, on aurait dit que c’était un bon match face à une équipe qui joue en bloc bas et que ça n’a pas été facile. Mais dans cette rencontre, l’adversaire n’a eu qu’une occasion sur une balle arrêtée qui est passée à côté du poteau. Le reste du temps on est là, on essaie, on pilonne. Surtout en deuxième mi-temps, après une première dans laquelle nous avons été vaillants en mettant de l’énergie, en défendant bien, en fermant les espaces, la profondeur. Et avec le temps si on manœuvre bien et qu’on fait bien courir l’adversaire, les espaces se créent, ça s’écarte et on commence à trouver des intervalles pour se créer d’avantage d’occasions mais ça ne rentre pas. La faute au manque de lucidité peut être, on n’a pas été chirurgicales surement, pas assez tueurs. Après on est frustrés puisque nous voulions bien démarrer la compétition et gagner ce premier match. Donc on sort frustrés de ce premier match dans lequel nous avons mis beaucoup d’énergie. Tout n’a pas été parfait et ça n’est jamais parfait pour toutes les équipes au monde.»

«Le Sénégal mérite son titre et on doit les féliciter»

«On doit aussi féliciter l’équipe du Sénégal, qui a mérité le titre que cette équipe cherche depuis longtemps. Ils ont toujours eus de grosses équipes avec de gros joueurs. Avec tout ça ils auront eu besoin de beaucoup de temps avant de gagner une CAN, c’est pour dire à quel point c’est difficile de remporter ce titre et on les félicite.»

«Si l’arbitre avait sifflé le penalty lors du premier match, beaucoup de choses auraient changées»

«Pour revenir à notre premier match, si nous avions bénéficiés d’un penalty face à la Sierra Léone en première période cela aurait changé complètement la physionomie du match. En première période il y a eu une main d’un joueur sierra léonais qui était décollée. Quand je me rappelle de la main de Mandi lors de la demi-finale de 2019, celle du Sierra Léone modifie la trajectoire du ballon, je ne sais pas comment on ne peut pas voir ça. Mais on est maintenant habitués à ça. Après cela montre aussi la différence entre une équipe qui lutte et qui est en difficulté comme le Sénégal et qui arrive à marquer à la 94e minute sur un penalty. Mais quand on voit le rendement, lors de la première journée des matches de la CAN, nous sommes quand même l’équipe qui a produit le plus de jeu et qui s’est créé le plus d’occasions mais on n’a pas marqué. Voilà la différence énorme, puisqu’il y a déjà l’objectif des 3 points qui se réduite à un seul point, il y a également l’aspect de la nervosité de la déception qui installe peut être un petit doute, surtout qu’on avait bien insisté sur le fait de bien démarrer la compétition.»

«Face à la Guinée équatoriale on a fait les choses à l’envers»

Lors du second match, l’Algérie avait subi sa première défaite après plus de 3ans et 35 matches sans perdre, une défaite qui allait faire beaucoup de mal aux Verts dans un match ou les joueurs avaient certes l’envie de bien faire, mais ne s’y sont pas pris de la meilleure des manière en plus d’un arbitrage qui aura aussi été sévère envers l’Algérie et indulgent avec les équatoguinéens «Pour le deuxième match face à la Guinée équatoriale, c’était un match couperet. On se dit qu’il faut prendre nos trois points sans attendre le troisième match. Il y a un aspect de précipitation, alors que j’en suis le responsable. Avant de développer, j’amarrais rappeler une chose que j’ai dit auparavant, c’est qu’il n’y a plus de petites équipes en Afrique. C’est difficile et il faut respecter chaque adversaire et avoir de l’humilité. C’est ce qu’on a essayé d’avoir, d’ailleurs la série d’invincibilité est une preuve de du sérieux et de l’humilité de notre sélection. Aujourd’hui toutes les équipes sont au point tactiquement et peuvent vous mettre en difficulté, on l’a vu durant la CAN. Je vais prendre de nouveau l’exemple du Sénégal qui a gagné un match contre le Zimbabwe et fait deux nuls. La Sierra Léone, fait 2-2 contre la Côte d’Ivoire qui sera notre bourreau lors du 3e match. Si cette équipe s’est qualifiée à la CAN c’est qu’elle a un mérite. Dans une phase finale, ça n’existe plus le classement mondial. Alors on aborde ce match contre la Guinée équatoriale, qui est d’un niveau supérieur d’un point de vue technique et qualités de football à la Sierra Léone. C’est une équipe dont la plupart des joueurs ont été formés en Espagne. On savait que cette équipe pouvait nous causer beaucoup de problèmes et j’avais dit que nous avons abordé ce match avec une mauvaise manière, c’est-à-dire dans l’urgence et l’envie de vite en découdre. Ce n’est pas un manque d’humilité, mais on s’est dit qu’il faut vite remettre les pendules à l’heure, on voulait prendre les trois points pour nous bien nous lancer dans la compétition.  Il s’avère en suite qu’on a fait les choses à l’envers, il y avait beaucoup de nervosité sur le terrain.» 

«Un arbitre hispanophone pour une équipe hispanophone, c’est du jamais vu»

L’arbitre du Guatemala, Escobar, aura été très sévère lors du deuxième match de l’EN face à la Guinée équatoriale. Une désignation qui suscite beaucoup d’interrogations chez le sélectionneur algérien qui dit ne pas comprendre le fait qu’il arbitre sud-américain vienne diriger un match de CAN «Je vais mettre un astérisque concernant l’arbitrage. Alors on met un arbitre guatémaltèque donc hispanophone qui vient arbitrer en Afrique. Je n’ai jamais vu un arbitre africain aller en Copa América ou en Coupe d’Europe. Donc qu’es ce qu’il fait là à ce moment-là, je ne sais pas si la législation le permet, en tout cas c’est une équipe et un arbitre hispanophone. Après au bout de 8 minutes il nous met deux cartons jaunes, beaucoup de pression, agression des joueurs et de moi-même, puisque dès que je m’exprimais il voulait me manger.  Déjà là, ça devient compliqué et malgré ça on essaie de mettre notre jeu en place. Nous avons peut-être moins de situation que lors du premier match, mais elles étaient là. Après on encaisse suite à un corner. J’aimerais souligner sur ce point qu’on prend rarement de buts sur coup de pied arrêté, soit environs un but tous les 12 matches. Pourtant dans le monde plus de 50% des buts viennent sur des balles arrêtées. Face à la Guinée équatoriale, ce n’est même pas un but dans la logique des choses. On a du monde dans la surface de réparation, à 95% du temps les buts viennent des balles aériennes, le but qu’on encaisse est venu sur une balle qui trainait dans la surface et ça finit avec un plat du pied qui finit au fond. Donc c’est un peu tous les éléments qui sont en notre défaveur, nous n’avons pas fait le nécessaire qui était de finir nos situations et nos occasions. Ce qui m’aurait inquiété pour notre équipe qui essaie de créer du jeu c’est de ne pas créer du jeu pour gagner. Cela a été fait malgré les adversaires qui jouent avec des blocs bas. Je prends en exemple le premier match, si on avait marqué un but en première mi-temps après une main dans la surface, cela aurait ouvert le jeu et créer des espaces pour voir le match se terminer par un 3 ou 4 à 0. Cela aurait changé beaucoup de choses que ce soit du point de vue de la confiance et on serait mieux entrés dans le tournoi, la presse aurait été moins virulente, après la situation fait que nous sommes tout de suite mis sous pression et on confond vitesse et précipitation face à la Guinée équatoriale. Finalité, on se retrouver avec un point sur six possibles avant d’affronter la Côte d’Ivoire.» 

«La Côte d’Ivoire aura été le deuxième plus mauvais match depuis que je suis à la tête de l’EN»

Terminant avec le troisième match que l’EN a perdue face à la Côte d’Ivoire, il faut dire qu’il était difficile pour le groupe de se relever après être tombé de si haut. Même si l’EN aurait pu réaliser la performance souhaitée, les ivoiriens avaient de meilleures dispositions dans cette rencontre lors de laquelle l’Algérie s’inclinera finalement sur le score de 3 à 1 «Face à la Côte d’Ivoire, plus que jamais on est dans l’obligation de gagner avec un doute qui s’est réellement installé et là aussi avant de développer je vais placer un astérisque. Nous avons avant de jouer ce 3e match perdu après une série de 35 matches sans défaite. Cette série qui est celle des joueurs qui ont travaillés pour ça, certes s’arrête à un match. Après je sais par expérience et par analyse qu’après un trimorphe il y a généralement une chute. On s’était fixé un objectif avec les joueurs et savoir si on était capables de continuer sur cette lancée. L’objectif n’était pas de rester invincibles pour je ne sais combien d’années, c’est qu’il y a une Coupe du monde qui va arriver. Donc ce qu’on avait passé comme deal est de savoir si on était capables de ne pas nous arrêter au titre de champion d’Afrique pour aller en Coupe du monde et que pour ça il va falloir s’améliorer, être constants, continuer à travailler. La série voulait dire pour nous que plus on gagnait, plus on se rapprochait de l’objectif qui est de se qualifier au mondial. Aujourd’hui on n’est plus très loin, il nous reste deux matches. Donc en étant dans la constance des résultats on arrive à deux matches du record mondial de l’Italie, ce n’était pas l’objectif qui était en fait la constance et la Coupe du monde, mais via ça, on se rapproche du record. Alors il y a un milliard de statistiques dont 999 millions sont pourries et qui ne servent à rien dont tout le monde parle, mais cette statistique d’être invaincu pendant autant de temps, elle ne démontre rien cette statistique ? Dès qu’on arrive et qu’on se rapproche, même moi je me dis ‘’wow’’ je vois l’Italie, le Brésil, l’Allemagne, la France, l’Argentine et le point en commun entre eux, c’est qu’ils sont tous champions du monde et on voit l’Algérie qui vient se griffer. Là, bien sûr les mauvaises langues vont dire c’est l’Afrique. Ah oui ? Pour l’instant moi je travaille en Afrique donc je me base sur ce que j’ai fait. Et pourquoi toutes les grosses équipes du continent africain ne l’ont pas fait ? C’est tout un parcours et ce n’est pas seulement la Colombie et le Mexique, nous avons battus deux fois le Sénégal, deux fois le Nigéria, deux fois la Tunisie, que des équipes du top 5, la seule équipe qu’on n’a pas rencontré c’est le Maroc. Avec ce parcours, c’est sûr que perdre contre la Guinée équatoriale, tout en respectant cette équipe, si on la joue 25 fois on la bat 24 fois, ça je peux le garantir. Donc perdre ce match, c’est forcément dans les cerveaux. Personnellement je n’ai jamais parlé aux joueurs du record, ce dont je parlais c’est de continuité et de travail et de respecter les équipes. Alors perdre contre la Guinée équatoriale avant d’affronter la Côte d’ivoire, cela allait peser sur. Moi-même j’ai eu un sentiment de ‘’zut’’ on a raté le record de peu. Donc nous voilà face à la Côte d’Ivoire, un adversaire de taille évidement, avec une multitude de joueurs de haut niveau, qui ont l’habitude de ces gros matches là. On aborde ce match en tant qu’une équipe qui mathématiquement est en difficulté, psychologiquement, un point sur deux matches contre des équipes largement à notre portée. Avec toute la volonté du monde et toute l’envie pour battre les ivoiriens, ça n’aura pas été un exploit mais une grosse performance. Alors on prépare le match comme on peut avec des joueurs qui sortent du placard. Jusqu’au premier but qu’on encaisse, deux minutes avant on frappe sur le poteau. Par la suite on prend ce deuxième but qui nous fait très mal après un duel malgré le marquage, c’est le football. A la mi-temps je tente le tout pour le tout en faisant jouer deux attaquants, en face de nous ce n’est pas le Djibouti. On prend l’eau en milieu de terrain et si on ne fait pas le travail de harcèlement et mettre en difficulté les premières relances. On avait des situations de revenir, mais pour moi ça reste anecdotique. Je retiens en tout cas cette deuxième mi-temps qui reste la plus mauvaise mi-temps de mon mandat depuis que je suis à la tête de la sélection nationale si on prend aussi le match au Bénin en les englobant, ce sont les deux plus mauvais matches qu’on a joué depuis que je suis à la tête de l’EN.»