Le sélectionneur national, Djamel Belmadi à animé une conférence de presse qui aura duré longtemps. Evoquant plusieurs points, il répond sans détour à plusieurs questions que ce soit au sujet de la rencontre de vendredi face au Niger entrant dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde, ou encore la situation des joueurs, des blessés des nouvelles têtes et tout ce qui concerne la sélection nationale qui vise à gagner ses prochains matches pour se rapprocher de la qualification.
«Si on se réfère au classement FIFA ou son passé footballistique, le Niger, ne fait pas partie des grandes nations africaines certes, mais aujourd’hui le football n’est pas une science exacte comme on le répète souvent. C’est une équipe qui est capable de donner du fil à retordre, c’est dû à une certaine progression et une forme de stabilité avec un nouvel entraîneur qui a occupé la fonction de sélectionneur de l’équipe d’Algérie en l’occurrence M. Cavalli. C’est une équipe cohérente dans ce qu’elle propose ces derniers temps. J’ai vu le match face au Burkina Faso, croyez-moi, jusqu’à a 75e minute ils ont fait quasi jeu égale, en tout cas en terme de situations de but. Ils en ont au moins autant que le Burkina Faso, voire plus. C’est sur un coup du sort que le Niger a encaissé le premier but sur penalty après un long ballon et une faute d’inattention du défenseur à la 75’. Trois minutes plus tard ils encaissent un deuxième but. J’imagine que cela est dû à un relâchement suite au but encaissé, ça arrive souvent. Mais il faut savoir qu’ils ont proposés quelque chose de vraiment cohérent et ont la capacité de bien défendre ensemble, d’être regroupés et disciplinés tactiquement. Il y a de la qualité individuelle, il y a deux ou trois joueurs de vraie qualité. Aucune équipe n’est prise à la légère, il s’agit des qualifications de la Coupe du Monde. On sait que chaque match à son lot de surprise. J’ai pris comme exemple auprès des joueurs, pour situer ce genre de confrontation et être sûrs qu’on prend les choses par le bon bout, le match de Sheriff contre le Real de Madrid. Qui aurait dit que Sherrif allait battre Madrid chez lui en Ligue des Champions avec peu de probabilité. Il y en a plein des matches comme ça. Dans le football c’est comme ça, tout est possible, donc on est largement avertis, on aura en face une équipe qui va nous donner beaucoup de difficultés et qui est capable aussi de bien contrer, qui a de la vitesse des qualités individuelles et qui peut nous faire du tort si nous ne faisons pas attention.
«Face au Burkina Faso on n’a pas été assez tueurs»
Dans le match face au Burkina Faso nous sommes sortis avec beaucoup de frustration. On avait nourri beaucoup d’ambitions en nous rendant au Maroc. On voulait revenir avec les trois points, c’est toujours les objectif que nous avons en EN. Nous avons créé cet état d’esprit de gagneur au sein de la sélection, d’aller toujours en conquérant avec comme objectif de toujours gagner. Malheureusement ça n’arrive pas tous les joueurs de remporter ses matches. Il y a aussi un adversaire en face qui propose certaines choses, qui a aussi des atouts à faire valoir. Il y a un rapport de force qui s’opère. Nous on a donné ce qu’on a pu, notamment en première période qui était pour moi très bonne. Le match aurait pu être quasiment plié puisque nous avions les situations pour, à part deux sorties de balles pour le Burkina Faso du style contre-attaque ou attaque rapide, on n’a pas été tellement en danger que ça. Le joueur phase de cette sélection, Lassina Traoré qui est un très bon joueur et qui joue au Shakhtar Donetsk, qui était à l’Ajax d’Amsterdam, c’est un peu le joueur emblématique et dangereux de cette équipe, n’a pas pu s’exprimer. Les choses étaient donc assez bien contrôlées face au Burkina Faso et c’est un match qui aurait pu basculer vers un tout autre résultat et une tout autre physionomie si on avait été plus chirurgicales plus tueurs, plus réalistes ou appelez ça comme vous voulez. Après il y a eu une deuxième mi-temps très poussive, je l’accorde très largement. On va dire pendant 20 ou 25 minutes, ce qui est très long, on a connu un temps faible, il y en a dans les matches. L’objectif de chaque équipe est de réduire justement ces temps faibles. Il faut savoir que toutes les équipes au monde passent par là. C’est très difficile de dominer un match de bout en bout. En ce qui nous concerne, nous avons eu ce temps faible qui était trop long à mon goût et qui a donné ce but au Burkina Faso, qui a fragilisé certaines choses qu’on avait préparé, on est un peu moins sereins, puis nous avons repris les choses dans le dernier quart d’heure où nous avons repris le contrôle du jeu. Nous avions eu une séquence dans laquelle nous avions 2 minutes de possession, certes peut être stérile, mais en face il y avait une équipe durant le dernier quart d’heure très regroupée, il était difficile de trouver les espaces de trouver les intervalles, on les a trouvés en nous créant deux ou trois situations. Il me semble aussi qu’il y avait un penalty sur Mahrez. Ils en ont eu un quelques jours plus tôt qui n’était pas aussi évident que le nôtre. Sinon dans l’ensemble le résultat ne nous satisfait pas et c’est tant mieux puisqu’il fut un temps, revenir avec un point de l’extérieur en éliminatoires de la Coupe du Monde était difficile. Maintenant un nul à l’extérieur ne nous satisfait pas. Je prends la responsabilité de ce résultat. Et ce n’est pas pour faire le gars qui protège ses joueurs. C’est moi qui décide des plans de jeu, c’est moi qui décide aussi de ceux qui démarrent la rencontre, ceux qui entrent en jeu, donc je prends cette responsabilité. Il y a des choses que j’aurais pu mieux faire ou j’aurais pu être plus éclairé. Certes c’était un match important mais ce n’est qu’un deuxième match. Même si on avait gagné, ça ne nous aurait pas pour autant garanti de finir premiers du groupe puisqu’il y aura encore un match retour. De toute manière, maintenant c’est match après match. A présent on doit affronter le Niger qu’on ne doit pas sous-estimer. En voyant l’historique des rencontres, j’ai pu constater qu’on avait joué dans les années 1980 à Constantine et gagné par 4 à 0 avant de perdre au Niger au match retour. Donc on sait que tous les matches sont difficiles donc il faut se préparer. Nous avons analysé cette rencontre face au Burkina, les bonnes et les mauvaises choses. L’équipe a envie de réagir, d’exister dans ces qualifications et de se qualifier tout simplement. On regarde vers l’avant, on repart, on travaille avec des joueurs bien déterminés, qui sont prêts à aller au combat pour chercher les trois points dans ce premier match avant de penser au match retour.»
«Je ne fais pas attention aux coups bas, je me focalise sur les qualifications»
«Maintenant pour ce qui est de la question qui concerne la situation et les coups bas. On a voulu nier que la pelouse n’était pas bonne et qu’il était praticable pour le match contre le Djibouti. On a atteint un tel niveau de coups bas que je ne fais plus attention et je reste focalisé sur ces qualifications pour la Coupe du Monde, après chacun doit assumer ses responsabilités. Nous avons déjà tant à faire à nous battre à l’extérieur du pays avec tous les paramètres qu’on connait dans cette campagne de qualifications. Si à l’intérieur du pays on n’arrive pas à trouver cette solidarité, cette union, ce n’est pas grave, on s’en remet à Dieu, on compte sur nos joueurs, notre travail et c’est tout ce qui m’intéresse.»
«Slimani et Benlamri pourraient jouer, Bensebaïni à moins de chances de jouer»
«Normalement Islam Slimani est disponible pour ce match. Pour Benlamri, si on voulait prendre un petit risque, ce qui pourrait valoir le coup quand il s’agit de qualifications à la Coupe du Monde, on pourrait le faire jouer mais ça ne sera surement pas le cas pour ce premier match. A partir du moment où on peut faire jouer Slimani ou encore Djamel, pour Bensebaïni peut être pas. Ces joueurs peuvent être disponibles, peut-être pas les trois mais au moins deux de ces trois-là. On peut s’interroger et se dire que c’est des joueurs blessés, comment il se fait qu’on les convoque. S’ils sont blessés et qu’ils ne peuvent pas jouer je ne les convoque pas. Je ne suis pas fou. Ils ne viennent pas ici faire acte de présence ou encore comme on cite souvent ce mot, apporter de l’ambiance. J’ai des éléments que vous n’avez pas, je suis en contact avec eux quotidiennement. On n’a pas de réservoir de mille joueurs, on se doit jusqu’à la dernière minute de mettre toutes les chances de notre côté. S’il s’agissait d’un match ‘’amical’’ ça aurait été une autre réflexion, mais il s’agit de qualifications, donc avec une autre façon de réfléchir.»
«Kebbal éclabousse l’écran par son talent, Amoura est performant à eux de montrer ce qu’ils peuvent apporter»
«Si Amoura et Kebbal, sont là c’est parce qu’ils étaient dans la liste élargie. Il faut comprendre que 15 jours minimum avant la date FIFA nous devons envoyer une liste élargie. Si les joueurs ne sont pas dans cette liste élargie, les clubs ont le droit de ne pas libérer les joueurs. Quoi que pour Amoura, c’est après une discussion avec le club qui a bien voulu libérer le joueur qu’il est avec nous. Pour Ilan Kebbal, ça fait déjà un moment qu’on le suit, soit depuis le début de saison. Au début de sa carrière il n’était pas stable, aujourd’hui, il est quasi titulaire en L1 et c’est tout à son mérite. Il a éclaboussé l’écran par son talent. Je vais être honnête, je ne prévoyais pas de l’appeler maintenant car j’ai besoin de plus d’assurance, j’ai besoin de plus de matches. Il ne suffit pas de faire quelques matches puis disparaitre pour faire partie de l’EN. S’il n’y avait pas la blessure d’Ounas, peut être que Kebbal n’aurait pas été là aujourd’hui, mais il était dans la liste élargie ce qui veut dire qu’on est derrière lui. Il a en plus eu le mérite et j’apprécie ça, de venir en jeunes catégories. Maintenant peut être que le malheur des uns fait le bonheur de autres. Peut-être qu’on aura l’occasion de le voir fouler la pelouse ici ou au Niger. Je suis content de l’avoir dans le groupe et voir comment il se comporte dans les conditions qui sont les nôtres. Pour ce qui est d’Amour, c’est un joueur qui a performé depuis la saison dernière. C’était une belle surprise. Il a montré les qualités qu’il avait, il a marqué beaucoup de buts avec l’ESS. Il a ensuite été transféré à Lugano. Ce n’est jamais facile pour un joueur d’aller en Europe. Il est assez performant, comme on l’a vu lors du dernier match dans lequel il a fait la différence. C’est important pour eux d’être dans le groupe, cela leur permet de savoir quelle position ils peuvent occuper. Pour moi-même s’ils sont jeunes, je vois ce qu’ils peuvent apporter à l’EN. Ils sont jugés avec les mêmes critères que les Bounedjah ou autre. Ce sont des joueurs qui peuvent apporter du sang neuf et ce sera à eux de le démontrer.»