Alors que l’incendie de Franceville continue
Transféré pour raisons médicales à Paris, le responsable de la Fédération algérienne n’a vraisemblablement pas coupé avec les affaires du football.
Pendant la journée de samedi, alors que la maison des Verts bouillonnait à Franceville, les oreilles du président étaient orientées à plusieurs milliers de kilomètres du camp des Verts au Gabon puisqu’il suivait minute par minute l’évolution de l’élection de la ligue inter-régions de la FAF. Les présents ont été choqués de voir les injonctions téléphoniques du président de la FAF qui a suivi en live le déroulement de cette assemblée en multipliant directives et injonctions à l’adresse des organisateurs de cette AG. En dehors du fait que le patron de l’institution fafienne ait pesé de tout son poids pour l’intronisation de son nouveau poulain a la tête de la ligue inter-régions, mais l’indicateur principal de son initiative consiste à délivrer un message clair à l’adresse de la base de son électorat.
«Je suis toujours là et je gère tout !!!»
Les nombreux présents à cette AG ont noté que les injonctions répétées n’étaient même pas marquées du sceau de la discrétion. «On avait l’impression que Raouraoua voulait nous lancer un message», nous a dit l’un d’entre eux. «Ceci dit, on a bien compris que certaines rumeurs distillées cà et là sur un prétendu départ de Raouaroua venaient de se fracasser sur un mur», enchaînera notre source. En clair, le président de la fédération a tenu à informer tout le monde qu’il comptait bel et bien poursuivre sa mission au sein de la FAF. Plus grave encore, notre source nous indique que la débâcle de Franceville n’a, semble-t-il, pas servi de leçon à Raouraoua. «Il n’a pas changé d’un iota», nous dit-on. «Les mêmes méthodes, les mêmes profils de personnes sont mis en avant, à croire que la catastrophe du Gabon ne lui a pas ouvert les yeux », se plaindra a nous ce dirigeant de club qui a assisté à cet événement avec l’impression de vivre la mise à mort du football amateur.
Un poulain bardé de… casseroles
Il faut dire que l’intronisation de Benmedjber a la tête de cette institution frise quasiment le scandale. D’abord, le profil du personnage. Plus connu par son passé pas très glorieux que par sa capacité de développement du football au niveau de la région de Blida ou encore moins a la ligue de wilaya d’Alger où il présidait la fameuse commission d’arbitrage. On rappelle à nos lecteurs que le candidat soutenu par Raouraoua et intronisé à la tête du football amateur a été tout bonnement éjecté de la ligue de la wilaya d’Alger à la suite d’une pétition de plusieurs clubs l’accusant tout simplement de… corruption. Quelques années plus tard, Raouraoua le récupère et le place au sommet de la pyramide du football amateur au même moment où l’équipe nationale prend l’eau à Franceville. Consternant. Cela sans compter sur la méthode utilisée pour le mettre a la tête de cette structure qui, rappelons-le influera grandement lors des prochaines élections de la FAF prévue en février prochain. Depuis juin dernier, Raouraoua a tracé une autoroute électorale pour le placer à la tête de cette ligue en tripatouillant les textes, en introduisant des «experts», en éliminant les éventuels concurrents. Bref, croyez-le ou pas, même avec la débâcle de Franceville, Raouraoua n’a pas changé.
Salim Salhi
Benmedjber : «Je remercie Raouraoua…»
La Ligue Inter-Régions de Football a organisé le samedi 21 janvier 2017 une assemblée générale pour l’élection du président et du bureau de Ligue. 63 membres ont participé à cette rencontre sur les 79 que compte l’AG de la LIRF. A l’issue du vote, Youcef Benmedjber a été élu patron du football amateur. Après son intronisation, Benmedjber a tenu «à remercier vivement le président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, les membres de la commission électorale à leur tête M. Ali Malek et les membres de l’AG pour la confiance placée en lui». Normalement, le nouveau président doit remercier ceux qui ont voté et placé leur confiance en lui et non le patron de la FAF. C’est pour dire que le scénario a été écrit de Paris, mais toujours par le même scénariste.