Malmené par les journalistes, il continue de fuir les questions
Georges Leekens et Djamel Mesbah se sont présentés hier en salle de presse pour répondre aux questions des journalistes dans ce qui serait, peut-être, la dernière conférence de presse d’avant-match des Verts lors de cette CAN.
Le Belge, et après 2 contre- performances, savait à quoi s’attendre, il savait qu’il n’allait pas être épargné par la presse, surtout qu’il n’a jusqu’ici jamais été coopératif, on lui reproche en effet sa façon de répondre qui porte un peu trop d’indifférence à l’égard d’une situation pourtant compliquée, celle que traverse l’EN ces derniers temps.
«On a une chance de se qualifier, il faut y croire»
Le Belge commencera son discours en avouant que le groupe est déçu par la dernière déroute, pour lui cette déception est une preuve que l’équipe est professionnelle, il pense que sa sélection a toujours une toute petite chance, par conséquent, il veut toujours y croire. «On a préparé le match dans la déception, on était tous déçus, et quand t’es pas déçu, tu n’es pas un professionnel, on sait bien que ça dépend parfois de petites choses, il faut savoir mettre ça de côté et recharger les batteries, avec ce match contre le Sénégal, j’ai déjà dit que c’est une bonne équipe, même avant de quitter l’Algérie, j’ai dit que c’est la meilleure équipe, et là on a une chance de se qualifier, ça dépend des autres, mais ça reste une chance, c’est une chance sur 5 ou sur 10, on s’en fout, c’est pour nous-mêmes, pour notre honneur.»
«On va mettre la barre très haut»
Contrairement aux habitudes, Georges nous a paru confiant, pour lui l’équipe a appris de ses erreurs, elle essayera de faire un minimum de fautes, il affirme que c’est lui le maître à bord, qu’il croit en son travail, il promet que son plan va cette fois-ci marcher. «Si je n’étais pas le coach, je ne serais pas ici aujourd’hui devant vous, je vous ai dit quand je suis venu que j’aurais du travail, ce n’est pas sur 1 match ou en 2 mois que ça va s’arranger, je savais que ce n’était pas un défi facile. De toute ma vie je n’en ai pas eu, et dans la vie, on n’a pas toujours ce qu’on veut. Cette fois, contre le Sénégal, on évitera les petites fautes, et ça va marcher, on va essayer de mettre la barre très haut, mais il y a encore du boulot à faire, ça c’est sûr, je ne crois pas aux miracles, je ne suis pas un magicien, mais je crois en le travail.»
«J’ai mon honneur et ce n’est pas parce que je perds que je suis mauvais»
A une question posée par un confrère sénégalais qui concerne les difficultés que le Belge trouve dans la construction de son équipe et sur l’éventualité d’une démission en cas d’élimination, Leekens répond : «J’ai pris le défi, avec mon expérience, je ne suis plus jeune, j’ai mon honneur, et une bonne équipe, qui traverse une mauvaise période, on veut récupérer notre efficacité, si l’on ne croit pas en le boulot que l’on fait, tu dois arrêter, moi j y crois à 200%, il n y a pas de doute, ce n’est pas parce que tu gagnes que tu es bon, et ce n’est pas parce que tu perds que tu es mauvais.»
«J’aimerais récupérer Bensebaïni, mais je ne pleurerai l’absence d’aucun élément»
De nombreux joueurs sont forfaits pour le match d’aujourd’hui, le coach nous parle des cas désespérés, il annonce contre toute attente que pour Bensebaïni c’est encore jouable. «Pour le onze, je suis en train de voir, Brahimi ne s’est pas entraîné à cause de son tendon d’Achille, Raïs a mal au genou, il ne va pas jouer, ça c’est sûr, Soudani a travaillé hier avec notre préparateur physique, lui aussi c’est impossible, et ça ne sert absolument à rien de pleurer les absents, car c’est une perte de temps.» Et de continuer : «Pour sa part, Bensebaïni, c’est très douteux, il a eu un coup au genou, il était déjà blessé, il a 2 jours de travail, ça dépend de ce soir, de demain matin.»
«Ramy, c’est zéro faute, il a donné entière satisfaction»
Même s’il ne parle jamais de ses joueurs à titre personnel, Leekens a tenu à encenser son défenseur central Bensebaïni. Pour lui, le joueur a donné entière satisfaction. «Ramy pour moi dans cette CAN et vu que c’est sa première sélection, je peux dire qu’il a donné entière satisfaction, ça ne me ressemble pas de jeter des fleurs aux jeunes joueurs, mais lui, il a vraiment bien fait, il du caractère, j’aimerais bien trouver encore quelques joueurs comme ça, pour augmenter encore notre niveau, il n’a pas fait encore des erreurs, et ce n’est pas du tout évident dans une équipe comme la nôtre, avec la pression qui existe dans notre équipe, mais ça serait bien qu’il soit avec nous, on a encor des doutes, on est donc en train de voir ce qu’on peut faire pour le récupérer.»
«Le Sénégal est très bon, mais il perd aussi des matches»
Encore une fois l’ancien sélectionneur de la Tunisie rappelle qu’il n’a jamais déclaré que son équipe ne pouvait pas battre le Sénégal, il pense que les Lions de la Téranga sont forts mais ils peuvent aussi perdre. «Je n’ai jamais dit qu’on ne peut pas battre le Sénégal, j’ai juste dit que c’est une équipe forte, vous avez joué il y a quelques années contre la Tunisie, j’ai gagné 1 à 0 avec beaucoup, beaucoup de chance, ce n’était pas le meilleur qui a gagné, tu peux être le meilleur et perdre, c’est ce que je voulais dire, tu peux gagner contre le Barça, contre l’Allemagne, je crois que mes mots ont été mal interprétés», précise-t-il.
«Je vous promets une bonne équipe dans le long terme»
Sous pression, le Belge rappelle qu’il vient tout juste de prendre les Verts en main, il promet une bonne équipe mais dans le long terme, ceci dit il trouve que son équipe, très irrégulière actuellement, a les capacités de battre n’importe quel adversaire. «Je le redis, le Sénégal est très bon, mais il a perdu aussi des matches, mais dernièrement pas beaucoup, mais notre équipe peut aussi gagner contre toutes les équipes, mais cette régularité de gagner toujours, on doit aussi l’avoir, les performances ne reflètent pas toujours la manière de travailler, je vous garantis une bonne équipe, dans le long terme, on va l’avoir.»
«On est tous responsables de ce qui nous arrive et voilà le rôle que j’ai donné à Bentaleb contre la Tunisie»
Le driver des Fennecs ne veut pas prendre à dos la responsabilité seul, il préfère la partager sur tout le monde, il se défend aussi par rapport aux critiques qui l’ont pointé du doigt, il dit que le rôle de Bentaleb contre les Aigles de Carthage était de jouer en 8, une autre manière d’achever le joueur qui n’a pas fait monter le cuir. «Partir ? On est tous responsables, il s’agit d’un groupe. On a fait des changements petit à petit, on n’a pas joué avec deux 6 mais un 6 et un 8 (ndlr Bentaleb), on a expliqué ça aux joueurs, ils ont ce qu’ils ont à faire, et lorsque l’adversaire s’adapte à toi, c’est déjà une bonne chose, comme l’a fait la Tunisie, qui a dû placer deux demis défensifs, deux 6, pour fermer la baraque, c’est déjà un respect vis-à-vis de nous, dans des situations pareilles, l’avenir est beaucoup plus beau que vous le croyez, je déteste perdre un match de foot, il y a des douleurs qu’on doit accepter.»
«Voilà comment la Tunisie a tout verrouillé»
L’ancien entraîneur de Mouscron nous parle du coup réussi par les Tunisiens contre les Verts, Kasperczak a mis un 2e milieu défensif et celui-là a tout faussé côté des Verts, il avoue qu’il fait en sorte de faire des changements quand l’équipe ne gagne pas. «Quand tu ne gagnes pas tu ne peux pas être content, même quand je gagne je recommence, on a fait quelques changements qui étaient bons, d’autres moins bons, peut-être parfois c’est l’adversaire qui a trouvé la solution, comme la Tunisie l’a fait en fermant avec Benamor, pour fermer l’entrejeu, ça dépend aussi du physique des joueurs, mentalement on voit aussi qui est prêt, car il y a des petites fatigues aussi, comme ça ils seront corrects avec eux-mêmes, car c’est un match à 200 à l’heure, c’est ce que j’ai fait aussi contre le Zimbabwe, c’est comme ça qu’on fera une bonne analyse.»
«Ghoulam est bon, mais il ne faut jamais être sûr de sa couverture»
Ghoulam a fait une grosse double bourde contre la Tunisie, il a remis le cuir à l’adversaire avant de commettre une faute qui a coûté un penalty, Leekens, et sans briser le joueur, parle de lui, un petit rappel à l’ordre en public qui s’imposait. «Un joueur comme Ghoulam, c’est un très bon joueur, ça restera un joueur avec un très grand niveau, il faut accepter des erreurs, il faut aussi accepter de faire des couvertures et ne jamais être trop suûr de sa couverture, ce sont des choses sur lesquelles on discute beaucoup», conclut-il.
S. M. A.