«On a les qualités pour le faire, mais nos chances sont minimes»
«J’aurais aimé gagner une CAN avec cette génération»
Djamel Mesbah a été le joueur choisi pour répondre aux questions des journalistes hier, il est donc proche de figurer dans le onze de départ aujourd’hui.
D’emblée, le joueur de Crotone affiche son optimisme, mélangé à un peu de prudence, car il sait pertinemment que le Sénégal et même s’il ne jouera pas avec toutes ses forces, il va être au rendez-vous : «C’est clair qu’après la défaite de la Tunisie, il y a eu une grande déception, le Sénégal va être un match compliqué au vu de ce que cette équipe a démontré, après il ne faut pas tomber dans le piège, penser qu’ils sont qualifiés et donc qu’ils vont faire un 3e match facile.»
«J’espère que le Zimbabwe gagnera contre la Tunisie»
Mesbah qui veut encore croire au miracle espère aussi que le Zimbabwe leur fasse le cadeau tant espéré : «On espère que le Zimbabwe gagnera contre la Tunisie qui nous permettra d’avoir une petite chance pour la qualification, c’est clair que c’est trop compliqué mais ce n’est pas impossible, on a les qualités pour le faire, lors des 2 premiers matches, on a commis quelques erreurs qui ont fait qu’on n’ait pas de résultats positifs, mais on va quand même essayer de bien préparer ce match.»
«On essayera de perfectionner notre jeu, on fera des comptes lundi à 22h»
Toujours dans le même sens, Mesbah enchaîne : «On y croit, comme je l’ai dit avant, on fera des comptes lundi à 22h, après c’est clair que ça sera compliqué face à l’équipe qui a démontré lors de ce début de CAN qu’elle est très forte, on l’a vu lors des 2 premiers matches, donc ça va être compliqué, après on fera tout de notre côté pour rivaliser contre cette équipe, on essaye de perfectionner notre jeu, après il faudra démontrer qu’on a les capacités de décrocher cette victoire et cette qualif’ avec ‘‘l’aide’’ du Zimbabwe.»
«On a toujours réagi quand on a été dos au mur»
Mesbah rappelle que l’Algérien a toujours répondu présent lors de la douleur, il décrit la situation actuelle comme étant une pseudo-crise, et pense que l’envie est encore là, de remonter la pente : «On a prouvé par le passé que lorsqu’on est dos au mur on est très forts, donc là, on est vraiment dos au mur, je ne vais pas dire que ça va être un exploit de passer ce tour, mais les chances sont minimes, quand on est dos au mur, et qu’on a besoin de cette petite étincelle pour sortir de cette pseudo-crise, ben là, on est forts, donc je ne me fais pas de soucis, je vois tous les jours le groupe, et les joueurs, les ressources sont là, ça reste une force de l’équipe nationale d’Algérie et d’un Algérien en général.»
«Cette génération n’a pas l’habitude de perdre»
Le manque de confiance est le gros souci de cette équipe, d’après Mesbah, il nous rappelle que cette génération n’a pas appris à perdre, elle n’y est pas habituée : «Je ne parlerai pas de génération, mais cette équipe elle n’est pas habituée à perdre, 2013 qualification en Coupe du monde, 2015 un quart de finale africaine, et une défaite contre le champion, cette équipe est en manque de confiance, et pour enlever ce manque de confiance, ça passe par une victoire, je pense que si on gagne demain contre le Sénégal, un gros d’Afrique, ça va nous redonner confiance, ça va nous redonner de la notoriété, on va rebondir, on dit qu’on manque de grinta, qu’on n’est pas fiers, rien de cela n’est juste, non, on est fiers pour le pays, et pour nos familles, les joueurs sont conscients de la nécessité de ce match et de la victoire, cette équipe, elle n’a pas l’habitude d’être dans une mauvaise période, cela explique ces résultats.»
«On doit rebondir pour effacer ces critiques qui font mal»
Le défenseur de Crotone espère une réaction, ça c’est clair, pour lui cela voudra dire que son équipe est réellement grande, car il pense que seuls les grands peuvent réagir dans des conditions pareilles : «Ça fait mal, après c’est dans ces conditions qu’on voit si on est une grande équipe ou pas, on l’a déjà vu, on doit rebondir pour effacer ces critiques, on les accepte, mais c’est difficile pour un groupe ou un joueur d’être critiqué, on fait le bilan demain soir, mais ce n’est pas fini, moi je reste positif, j’ai déjà vécu ça, en 2013 on sort au 1er tour de la CAN, en 2014, on est en 1/8 de finale du Mondial, et on fait 0-0 après 90 minutes contre l’Allemagne, ce qui est bien, c’est que durant cette CAN, les matches sont rapprochés, on perd et paf on est déjà sur un autre match, on acceptera les critiques à la fin, après un éventuel échec.»
«En 1982, le football n’était pas le même, et pour moi, le Mondial russe est encore accessible»
Encore une fois la fameuse comparaison entre la génération d’or de 1982 et celle de ces dernières années ressurgit, cette fois c’est Mesbah qui y fait face, pour lui, les deux générations sont incomparables, il argumente : «Les générations 1982 et celle de maintenant, elles sont incomparables, il est très clair qu’on est tous fiers, ils ont battu l’Allemagne, on était leurs premiers supporters. Celle de maintenant, elle a fait 1/8 de finale de la Coupe du monde, les quarts de la CAN 2015, elle est encore en course pour le Mondial 2018, vous allez en rigoler, mais si tu gagnes les 2 matches contre la Zambie, tu te relances, ça sera très difficile, mais on verra, après il y a le match de demain du Sénégal, nos chances sont minimes, mais on va tout faire pour ressortir positifs, après cette génération a fait le maximum, moi j’aurais aimé gagner une CAN, et avoir un titre avec cette génération, et je pense qu’entre 2011 et aujourd’hui, l’Algérie a donné de nombreuses satisfactions, que ce soit pour le peuple algérien ou le foot africain, après avoir fait le maximum, on ne peut pas faire le maximum, on peut toujours faire mieux, Les générations de Madjer et Belloumi et celle d’aujourd’hui sont incomparables, avec un intervalle de 30 ans, c’est un autre football», conclut-il.
S. M. A.
Il le prépare pour le match d’aujourd’hui
Leekens encense Mesbah :
«Il a fait de nombreuses guerres, il est très positif dans le groupe»
Djamel Mesbah pourrait jouer d’entrée aujourd’hui. Présent hier en conférence de presse, le latéral gauche de Crotone pourrait prendre la place de Ghoulam qui a eu du mal à s’imposer durant toute cette CAN.
Comme Guedioura avant la Tunisie, qui avait été ramené en conférence avant d’être titulaire le lendemain, Mesbah pourrait bénéficier de cet honneur, il faut dire qu’il mérite de jouer un match, et il ne peut pas être pire que le Napolitain, très décevant au Gabon.
En tout cas Leekens n’a pas tari d’éloges sur lui, le Belge a enchaîné une série d’adjectifs pour qualifier son joueur chevronné et se donner raison à l’avance lui qui veut le faire jouer pour profiter de sa présence sur le rectangle vert dans un match où la victoire est impérative : «Ici avec moi, je vous ai ramené Mesbah, lui qui a fait beaucoup de guerres dans le football, qui est un gars bien, et bien équilibré.» Et de continuer : «Si Djamel est a coté de moi aujourd’hui, c’est grâce à sa personnalité, l’être humain qu’il est, le footballeur qu’il est devenu, c’est quelqu’un à long terme, je suis sûr qu’il va rester longtemps dans le football, c’est un garçon posé, qui a un bon équilibre et qui est positif dans le groupe, un vrai meneur d’hommes, c’est pour ça qu’il est là à côté de moi», se contente-t-il de dire sans confirmer sa titularisation.
S. M. A.