Les supporters des Verts étaient comme convenu présents hier au stade pour soutenir l’EN pour son dernier match.
Malgré les chances minimes, ils ont soutenu l’équipe et donné de la voix, Houari de « Barigou » a bien utilisé sa trompette pour dire aux joueurs à sa manière qu’il était ici, avec Kadi et les autres supporters.
Contrairement au match contre la Tunisie, cette dizaine de supporters a pris place face aux caméras, c'est-à-dire derrière le corner droit d’Asselah en première mi-temps, c’est dans cette tribune-là qu’ils ont exprimé leur joie après l’ouverture du score par Slimani et c’est de là qu’ils ont décidé de faire leur craquage et défier la CAF, Raouraoua et l’Afrique.
Comme on le sait, l’usage des produits pyrotechniques est formellement interdit par la CAF et la FIFA au risque que la fédération concernée écope d’une sanction, c’est d’ailleurs pour ça que les supporters algériens ont tenu à le faire, ils voulaient quelque part attirer l’attention, les caméras, les objectifs des caméramans très nombreux au stade, dont ceux de la CAF, et ils ont bien réussi leur coup, car ils avaient derrière la tête un autre plan.
Humiliation
On jouait presque la 60e minute quand une vingtaine de fumigènes ont été allumés dans les gradins, un craquage digne des plus grands groupes d’ultras au monde, pour les supporters sénégalais qui étaient au stade ou encore les quelques Gabonais qui ont bien voulu assister au match des tribunes, c’était un spectacle fascinant, car rares sont les fois où ils voient ça chez eux, du côté de la CAF en revanche, c’était l’état d’alerte, les responsables de la sécurité étaient les premiers à avoir été alertés, l’un d’eux est vite allé sur les lieux pour filmer au moment où les agents de sécurité avaient investi les lieux, ce n’est sans doute pas les fumigènes qui dérangeaient ces derniers mais les banderoles déployées par ces fans surexcités, dont un message clair et net ecrit sur un morceau de carton sur lequel on pouvait clairement lire : Raouraoua dégage.
Echauffourées dans les tribunes
Cette colère des fans algériens est raisonnable, il faut dire que cette fois-ci ils ont choisi de le responsabiliser au lieu de tout jeter sur les joueurs, c’est lui selon eux qui a opté pour les changements fréquents d’entraîneurs ces derniers 4 mois, et cela fut nuisible pour l’EN.
Les agents de sécurité instruits par ceux de la CAF ont vite récupéré ces messages, il s’en est suivi quelques échauffourées sans gravité, les Libanais qui ont soutenu l’EN hier sont restés bouche bée, il y avait de la colère dans l’air, au moment où l’équipe peinait à battre une équipe bis du Sénégal.
Voilà donc la fin triste de cette CAN pour ces supporters qui ont payé de leur poche leur séjour, ils avaient l’espoir de revenir avec quelque chose, ils n’ont eu droit à rien, ils ont parfaitement le droit de déverser leur colère.
S.M.A
Après l’humiliation, il y a ça !
Au-delà du revers subi lors de cette CAN, ce qui s’est passé hier à la mi-temps est surprenant. Les images parlent d’elles mêmes. Nabil Neghiz, l’adjoint de Leekens et Nabil Boutnoune responsable de la logistique en sélections se sont rapprochés des joueurs sénégalais, à la pause, comme pour les inviter à lever le pied et de laisser l’Algérie gagner ce match ! Du haut de la tribune qui domine l’entrée des joueurs, on a assisté, bouche bée et en direct, à cette scène. C’est vrai, de là ou on était, on ne pouvait pas entendre ce que Neghiz disait au joueur Sénégalais qui semblait fuir et s’éloigner de lui, non sans afficher un large sourire narquois, ni ce que demandait Boutnoune à deux autres joueurs à quelques pas de lui. Néanmoins, une question brule les lèvres : pourquoi se sont-ils empressés d’aller vers les joueurs sénégalais et dans quel intérêt ? Parce qu’il faut le relever, c’est une scène inédite. On n’a jamais vu ça, du moins pas à ce niveau. C’est dans les divisions inférieures, là où journalistes et photographes sont absents, que ces pratiques ont cours. Si Neghiz et Boutnoune ont agi de leur propre chef, à leur initiative, ils avaient tort de le faire. Et même s’ils se sont comportés ainsi juste blaguer, se renseigner sur leur santé ou leur reprocher un tacle dangereux, l’attitude demeure blâmable parce qu’elle offre une image pas très jolie à voir et que les médias étrangers ne manquent pas de monter en épingle. Si, en revanche, ils ont agi sur instruction, l’affaire prend une tournure d’une extrême gravité. Parce que cela voudrait tout simplement dire qu’on est devenus petits. L’Algérie, qui a fait trembler l’Allemagne sous Vahid, n’a pas besoin de supplier l’équipe B du Sénégal pour gagner un match. En plus, même pas pour passer en ¼ puisque la Tunisie menait à ce moment là 4 à 1 face au Zimbabwe, mais pour grignoter une victoire, comme des rats, croyant avoir le sentiment de quitter la CAN la tête relevée, et pensant que cela pourrait peut-être atténuer la colère du public. Ceux qui auraient songé à une telle pratique antisportive ignorent peut-être que les Algériens acceptent la défaite, un revers ou une humiliation sportive même, mais que la triche leur donne toujours envie de vomir !
A. B.
Décollage de Franceville à 13h
L’équipe nationale décollera aujourd’hui de Franceville vers Alger à 13h. Après un court séjour au Gabon, qui aura duré 12 jours c’est déjà l’heure du retour, les joueurs devraient arriver à Alger à 19h, certains rallieront directement l’Europe, d’autres passeront la nuit à Alger avant de s’envoler à nouveau le lendemain pour le vieux continent pour rejoindre leurs clubs.
Fergani : «Désolant de sortir par la petite porte»
L’ex-sélectionneur national Ali Fergani estime que l’EN algérienne est sortie par la petite porte. Pour le technicien algérien, les Verts n’ont pas montré grand-chose lors de cette CAN pour aller loin dans ce tournoi africain.
Quelle est votre analyse sur cette rencontre face au Sénégal ?
Ça aurait été un miracle si on avait réussi à se qualifier car on était obligés de l’emporter et d’attendre le résultat du match Tunisie - Zimbabwe. J’aurais aimé que l’équipe réussisse un baroud d’honneur lors de cette troisième rencontre du groupe mais elle s’est contentée d’un nul.
Comment avez-vous trouvé le rendement de l’Algérie lors de ce 3e match ?
Il y avait un léger mieux dans le jeu par rapport aux deux premières rencontres, mais il faut dire que le Sénégal n’a pas joué avec son équipe type .Beaucoup de titulaires ont été mis au repos pour cette rencontre. C’est vraiment désolant de sortir comme ça par la petite porte, car il y avait de la place pour se qualifier au vu du niveau de l’ensemble des équipes qui forment le groupe. Le joueur Hanni m’a épaté car il a beaucoup de qualités. Dommage, car a il aurait mérité avoir plus de temps de jeu dans cette CAN.
Il est clair que la sélection algérienne a déçu plus d’un dans cette CAN…
Effectivement, la sélection algérienne n’a pas été à la hauteur et beaucoup de cadres de cette équipe n’ont pas répondu aux attentes du public. .Certains joueurs sur qui on misait beaucoup pour porter l’équipe vers le haut ont été médiocres à l’image de Ghoulam ,Brahimi, Bentaleb et Ghezzal.
Ne pensez-vous pas que la préparation pour cette CAN n’a pas été au top ?
Effectivement, la préparation n’a pas été à la hauteur. Je me pose la question d’ailleurs sur l’état de forme de certains joueurs au Gabon. Pour espérer réussir un tournoi africain aussi important que la CAN il faut jouer avec les tripes et surtout tout donner. .On a senti que l’EN a manqué d’agressivité et de combativité.
Quels les sont les points négatifs que vous avez retenus dans cette CAN ?
On a commis beaucoup d’erreurs en défense, certains joueurs n’ont pas joué avec leur niveau habituel .J’ai également relevé certains écarts disciplinaires inadmissibles comme ce fut le cas pour Brahimi qui a frappé la glacière en signe de protestation contre son remplacement lors du match face à la Tunisie.
Qu’est-ce qu’on doit faire maintenant après cette participation ratée ?
Il faudrait tirer les enseignements de cette participation.
Quelles sont les personnes susceptibles de tirer les enseignements ?
La personne qui a l’habitude toujours de tirer les leçons.
K. H.