Il a géré une blessure aux adducteurs contractée à Leicester
C’est sur une bonne note qu’Islam Slimani a terminé sa CAN 2017. L’international algérien, qui a essuyé de nombreuses critiques notamment après son premier match contre le Zimbabwe où il a manqué une occasion franche sur le fameux centre de Meftah, a su revenir même si c’était un peu tardif, en marquant avant-hier les deux buts des Verts contre la 2e équipe du Sénégal.
Islam porte son compteur buts dans les 3 phases finales de CAN qu’il a eues à jouer à 3, soit avec une moyenne d’un but par CAN, pourtant le joueur et à travers ses dire ne considère toujours pas qu’il a joué 2 CAN avant cette dernière, pour lui, celle-ci est la seule qu’il a eue à jouer, avançant une blessure en 2013 qui l’avait éloigné pour plus d’un mois des terrains avant de s’envoler pour l’Afsud, ainsi qu’une blessure en 2015 qui l’a même empêché de jouer d’entrée contre la Côte d’Ivoire, ce mauvais sort qui le poursuit ne s’est pas arrêté là, puisqu’encore une fois et durant cette CAN il n’était pas à l’aise, il a souffert d’une blessure aux adducteurs qui le poursuit depuis quelque temps, c’est la même qui l’a éloigné de plusieurs matches de Leicester le mois de décembre dernier, et qui a stressé le coach Ranieri qui a dû le ménager à plusieurs reprises pour le retaper et en tirer profit.
Gestion et sacrifice
Islam Slimani n’était donc pas apte lorsque la FAF a commencé à envoyer les fameuses convocations aux joueurs, Islam a été d’abord sondé et a tout de suite répondu présent, il n’a pas voulu manquer ce rendez-vous très important, d’autant plus qu’il sait que l’attaque de l’EN dépend de lui, il lui était donc impossible de l’abandonner à l’approche d’une compétition d’une telle envergure, il faut dire que cette équipe joue depuis 4 ans avec lui en pointe, et tous les joueurs avaient été initiés de façon a ce qu’ils cherchent ses appels en profondeur ou lorsqu’il se met en bonne position pour reprendre de la tête, il a donc fait en sorte de se préserver, c’est pour ça d’ailleurs qu’à Sidi Moussa il a été laissé au repos, et même durant cette CAN, il pouvait facilement refuser de jouer, lui qui vit déjà une grosse pression dans son club, mais il a défié cette blessure aux adducteurs et l’a gérée avec l’aide du staff médical, et chaque match est devenu une nouvelle bataille, puisqu’après chaque rencontre il ressentait ces douleurs au-dessus de la cuisse, et à la fin il a même pu marquer 2 fois et montrer une volonté pour en inscrire d’autres, cela n’a pas été facile contre la Tunisie où l’EN est passée complètement à côté ainsi que contre le Zimbabwe où cette dernière a choqué l’ensemble de l’équipe avec sa résistance.
Lâché, mais il s’est accroché
L’autre point à retenir de la CAN d’Islam en plus de ses sacrifices, c’est sans doute le fait de ne pas recevoir les ballons qu’il désirait, il était tout simplement boycotté par certains joueurs, et c’était clair comme l’eau de roche que le coup était voulu, pour le moment on ne sait pas pourquoi et qui composent ce clan qui veut nuire au joueur, mais ce qui est certain, c’est qu’ils veulent le priver de marquer plus de buts, lui qui se rapproche dangereusement du record de Tasfaout, l’arrivée inattendue de Hanni dans le onze après la blessure de Soudani lui aura été salvatrice, car le joueur d’Anderlecht part avec une neutralité qui a fait les affaires de l’ancien attaquant du Chabab de Belouizdad, Islam a encensé Hanni dans son interview, car il lui avait servi un caviar, idem pour Mahrez, qui, lorsqu’il ne marque pas, il ne se fait pas prier de servir son complice en club, les échéances à venir vont être très importantes, et l’EN aura besoin de son meilleur attaquant, le remue-ménage qui risque d’être opéré prochainement pourrait être profitable pour la grosse trouvaille de coach Vahid.
«Comment voulez-vous que je marque quand je n’ai pas le ballons»
«Ce n’est pas à moi d’aller récupérer le ballon du gardien»
«On n’était pas bons défensivement»
«Pour moi, c’est la première CAN que je fais réellement»
«On ne méritait pas de passer»
«Que de regrets après cette CAN»
«J’ai essayé de compenser la blessure avec le cœur»
L’attaquant de Leicester revient sur cette CAN et la sortie prématurée des Verts de la compétition. Islam pense que la jeunesse et le manque d’expérience ont joué un vilain tour à son équipe, un seul mot d’ordre dans son langage : apprendre des erreurs.
Un mot après cette énième contre-performance et cette sortie prématurée de la compétition…
On est venus à cette CAN, on voulait tellement bien faire pour le peuple, mais à la fin c’est la déception, c’est ça la réalité du football, que voulez-vous que je vous dise, je suis vraiment très déçu pour nous, pour nos familles, pour notre football, je sais qu’il respire le foot, il faut apprendre de nos erreurs.
Qu’est-ce qui a manqué à la sélection pour passer ce premier tour ?
Pour moi, la chance et un peu d’expérience, c’est vrai qu’on a joué une Coupe du monde, la CAN aussi, mais on continue d’apprendre.
Est-ce qu’on peut dire que c’est une CAN ratée ?
C’est sûr, une équipe comme la notre pouvait largement faire mieux, mais je pense que c’est ça le foot, une fois tu gagnes, une fois tu perds, mais il ne faut pas trouver des excuses, je crois qu’il faut continuer à travailler et essayer de progresser.
Ne pensez-vous pas que le plus gros regret c’est ce match nul du départ contre le Zimbabwe ?
Oui, le tournant c’était ce match, mais on n’a pas non plus gagné ce dernier match, et à la fin on ne passe pas donc on ne méritait pas de passer.
Il y a eu cette blessure aux adducteurs que vous traînez depuis quelque temps, et que vous avez contractée à Leicester, et qui s’est réveillée une nouvelle fois ce soir, est-ce grave ?
J’espère bien qu’elle ne soit pas grave, cela fait déjà un moment que je la traîne, mais malgré tout, j’ai essayé de compenser ça avec le cœur et l’envie, mais c’est ça le foot, on ne peut que regretter ça maintenant.
Ne pensez-vous pas que les erreurs derrière c’en était un peu trop ?
On est tous concernés, on ne peut pas dire que c’est la faute aux défenseurs, on est tous concernés, du premier attaquant jusqu’au défenseur, on n’était pas bons défensivement, cela concerne tout le monde pas seulement les défenseurs, on doit apprendre de ça.
Mesbah a dit que l’équipe n’était pas habituée à perdre, qu’avez-vous à dire sur ce point ?
Je dis qu’il faut apprendre, il faut être plus solide comme on était avant.
Revenons à vous, c’était votre 3e CAN, est-ce qu’elle vous a servi à quelque chose, par rapport aux 2 premières ?
Oui, mais n’oubliez pas que lors de la 1re CAN, je revenais d’une blessure et je suis même passé sur le billard, lors de la 2e, j’étais blessé durant toute la coupe d’Afrique, pour moi c’est la première CAN que je fais.
On vous a longtemps reproché le peu de buts que vous marquez, mais aujourd’hui on a vu que lorsque vous recevez le ballon, dans de bonnes conditions, le reste c’est du gâteau…
Ceux qui connaissent le football ne peuvent pas faire de telles critiques, un attaquant quand il a le ballon il marque, quand il ne l’a pas il ne peut rien faire, on ne peut pas aller ramener le ballon du gardien.
L’avenir, comment se présente-t-il pour vous ?
L’avenir c’est travailler, travailler, apprendre de cette CAN, on a des joueurs jeunes, tout le monde est âgé entre 24 et 25 ans, ils peuvent faire 2 à 3 CAN, j’espère qu’ils vont rendre le peuple heureux.
Est-ce que vous allez miser tout sur les qualifications de la Coupe du monde ?
C’est sûr, on est des compétiteurs, on ne baissera jamais les bras, comme on l’a vu dans cette CAN.
De grandes équipes comme la Côte d’Ivoire ont attendu longtemps avant de remporter la coupe, c’est ça la CAN aussi ?
Oui, comme je l’ai dit, il faut apprendre, dans une CAN, avoir un groupe de joueurs ne veut pas dire que t’as une équipe, nous je pense que nous avons de bons joueurs, il nous reste à présente de construire une bonne équipe.
S. M. A.