Raouraoua l’a contraint à démissionner lundi soir
Georges Leekens n’a pas attendu longtemps pour changer son discours à la suite de l’élimination des Verts au Gabon à l’occasion de cette coupe d’Afrique des nations.
En effet, et alors que le Belge avait fait savoir en conférence de presse et en zone mixte juste après le match, qu’il n’avait nullement l’intention de démissionner, et que dans sa tête il avait déjà commencé à préparer la rencontre devant la Zambie comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde en Russie fin août prochain, voilà que dans la matinée d’hier le désormais ex-sélectionneur national décide d’affirmer le contraire de ce qu’il avait avancé lundi soir, en faisant une déclaration à l’APS où il affirme qu’il décide de jeter l’éponge. « J’ai présenté ma démission hier dans la soirée d’un commun accord avec le président Rouraoua. En fait, j’ai choisi de démissionner par respect et par amitié au président de la FAF. Je veux lui éviter davantage de pression née de notre élimination dès le premier tour lors de cette CAN», dira Georges Leekens.
«Le travail à court terme, je n’y crois pas»
Ainsi donc, et d’après nos informations, une discussion a eu lieu entre le coach et son président dans la soirée du lundi. Un entretien téléphonique lors duquel le boss de la FAF lui a fait part de la pression terrible qu’il est en train de vivre à la suite de cette élimination inattendue. Raouraoua aurait donc fait savoir au Belge, son ami de longue date, qu’il serait préférable qu’il parte tout de suite, car cela atténuera tant bien que mal la pression que vit le premier responsable du football algérien.
Une requête que Leekens accepte sans le moindre problème, mais avec un goût d’amertume quand même en avouant que malheureusement en Algérie les gens sont trop impatients. «Je suis partisan du travail à long terme, le court terme, je n’y crois pas. Je savais que ma mission allait être difficile. C’était vraiment un plaisir pour moi de travailler avec cette équipe d’Algérie. Si j’ai accepté de revenir à la tête de cette sélection, c’était avec l’ambition de réussir un projet à long terme en construisant une équipe sur de bonnes bases. Je pense que j’aurais pu donner beaucoup à cette équipe, mais malheureusement, en Algérie les gens s’impatientent vite. On ne m’a pas vraiment laissé terminer ce que je viens tout juste de commencer. Je suis persuadé que j'avais la possibilité de réussir dans ma mission, mais le temps m'a joué un mauvais tour», avoua Leekens en souhaitant bonne chance aux Verts pour la suite de leur parcours. «Je souhaite bon courage à cette équipe, mais aussi à Raouraoua avec qui j’entretiens de très bons rapports, d’ailleurs je resterai son ami jusqu’à la mort», conclut l’ancien coach des Diables rouges.
«Si on m’avait laissé, je suis sûr que j’aurais réussi
Ainsi donc, Georges Leekens aura passé un peu plus de trois mois à la tête des Verts. Est-ce vraiment la faute du coach qu’on connaissait bien, ou à celui qu’il l’a choisi dans l’urgence, pour pallier au limogeage de Rajevac à la suite du match nul face au Cameroun. Deux défaites (Nigeria et Tunisie) et deux matchs nuls (Zimbabwe et Sénégal) en matchs officiels, tel est donc le bilan du Belge lors de son second passage en tant que sélectionneur de notre équipe nationale. Ce dernier qui ne cache pas et qui affiche clairement qu’il aurait souhaité poursuivre sa mission, mais qu’il a été contraint face à la gravité de la situation de quitter le navire. Une démission par correction surtout à son vieil ami. A peine commencé, l’épisode Georges Leekens est déjà terminé.
Trois coachs donc en moins de dix mois, allons-nous poursuivre dans cette débâcle de coaches consommés et virés à tort et à travers, ou la FAF va-t-elle enfin prendre la décision et les dispositions quant au choix d’un sélectionneur digne d’une équipe nationale algérienne. Bien évidemment, affaire à suivre…
Asma H. A.
En plus de la démission de Leekens
Raouraoua limoge tout le staff des Verts
- Boly, Marie et Neghiz remerciés
Cette Coupe d’Afrique des Nations n’aura pas été sans conséquence du côté de notre équipe nationale et son staff technique. En effet, en plus d’avoir contraint Georges Leekens à démissionner de son poste d’entraîneur alors que le Belge voulait rester et poursuivre sa mission, le boss de la FAF a décidé, dans la soirée de lundi dernier de limoger tout le reste du staff technique national. Ainsi donc fin de mission pour Michael Boly, l’entraîneur des gardiens ramené sous l’ère Vahid Halilhodzic, du préparateur physique, Guillaume Marie, et de l’ancien coach de l’Olympique Médéa Nabil Neghiz, les deux coachs que Christian Gourcuff avaient choisis lors de sa mission à la tête de la sélection nationale. Pour ce qui est de Yazid Mansouri, et du fait que l’ancien capitaine des Verts est un membre du Bureau fédéral, le président de la FAF tranchera la question dans les jours à venir. Madjid Bougherra n’est bien évidemment pas concerné du fait que dès le départ sa mission concernait seulement cette coupe d’Afrique des Nations lors de laquelle il a servi de relais entre les joueurs et le staff technique national. Reste à savoir maintenant si Patrick Dewilde, qui était censé aussi prendre l’équipe olympique, poursuivra-t-il ou non sa mission à la tête de cette sélection.
C’est pour dire qu’après cette élimination, le boss de la Fédération a procédé à un premier nettoyage, celui-ci concerne le staff en place que lui-même avait installé durant ces trois dernières années. Des hommes qu’il a même imposés aux différents staffs qui ont succédé à Gourcuff à l’image de Rajevac et Leekens.
A. H. A.
Sous une escorte policière impressionnante
Les Verts sont rentrés hier à Alger
Comme prévu, c’est vers les coups de 19h30 que les joueurs de l’équipe nationale ont regagné la capitale en provenance de Franceville.
Les Verts, après une campagne africaine désastreuse, ont pris la direction d’Alger vers les coups de 14h20. En effet, c’est à cette heure-là que l’avion spécial a décollé. Ce n’est qu’aux environs de 19h30 que l’avion en question a atterri sur le tarmac de l’aéroport international d’Alger. Passés comme toujours par le salon d’honneur, les joueurs avaient la mine des mauvais jours et c’est tout à fait normal du moment qu’ils savent qu’ils ont failli dans leur mission. Une fois les formalités effectuées, les joueurs ont commencé à sortir du salon pour prendre la direction du bus de l’équipe nationale qui devait les emmener vers le Centre technique national de Sidi Moussa. Ce qu’il y a lieu de signaler, c’est sans aucun doute le fait que le bus a quitté l’aéroport sous forte escorte policière puisqu’il y avait pas moins de 11 voitures du BRI.
Slimani pris pour cible
Difficile de comprendre ce qui se passe puisque les quelques supporters présents à l’aéroport international d’Alger n’ont pas tardé à prendre Islam Slimani pour cible. En effet, ces derniers l’ont chambré. Le joueur ne s’est pas laissé faire et s’est défendu des attaques gratuites de ces fans. à croire que finalement, l’équipe nationale n’a joué qu’avec Slimani puisque depuis le début de la compétition, il a été désigné comme le principal coupable car il n’a pas marqué au cours des deux premières rencontres disputées face à la Tunisie et le Zimbabwe. Ces supporters ont apparemment oublié que tout le monde est passé à côté et qu’il ne fallait donc pas s’en prendre à Slimani qui a fait de son mieux.
A. M. Z.
Kerbadj à l’accueil
Par ailleurs, le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, a fait le déplacement à l’aéroport international d’Alger pour accueillir les joueurs et les saluer. Il était le seul officiel à avoir fait le déplacement pour recevoir les joueurs.
Nuitée à Sidi Moussa, départ aujourd’hui
Par ailleurs, les joueurs ont tous rejoint le Centre technique national de Sidi Moussa pour y passer la nuit. Les joueurs évoluant dans le championnat local ont rejoint leurs domiciles et sont partis voir leurs familles. Pour les joueurs évoluant à l’étranger, le fait de ne pas avoir trouvé de vol les a contraints à passer la nuit à Sidi Moussa avant de prendre le départ pour l’Europe pour rejoindre leurs clubs respectifs.