14 coaches en 15 ans
Le fait est là. Depuis mardi, l’équipe nationale algérienne de football est sans entraîneur. A l’instar du Serbe Milovan Rajevac, le Belge Georges Leekens n’a pas fait long feu avec cette sélection algérienne, qui ne manque pourtant pas d’arguments.
La plus grande Fédération de football (FAF) «dévoreuses» d’entraîneurs repart en quête d'un nouveau sélectionneur qu’il faudra désigner avec les deux dates FIFA du mois de mars. Pour le moment, ça roule au diesel et nous ne sommes pas encore à la folie des noms, qui interviendra certainement dans quelques jours, le temps de digérer l’élimination prématurée à la CAN et le temps où Raouraoua terminera sa «guerre» contre ceux qui ont osé dire qu’il est fautif et responsable dans cette situation calamiteuse. Le président de la FAF n’est pas habitué à être critiqué. Pense-t-il que cela allait être éternel ? Ou tout simplement pense-t-il qu’il est incritiquable et que lorsque le «fusible» a sauté tout redevient normal ? Il faut dire que si Leekens est parti, Raouraoua devrait lui aussi rendre des comptes et éventuellement avoir le courage de dire qu’il a échoué. Contrairement à Milovan Rajevac, obligé de démissionner par les joueurs, Georges Leekens, qui tenait mordicus à son poste la veille a été poussé à la démission par ses responsables hiérarchiques. Et lorsqu’on parle de hiérarchie à la FAF, il n’y a qu’une personne, Mohamed Raouraoua. Tout ce qui se dit çà et là n’est que du consommable. Le départ du Belge était annoncé à un moment où personne ne s’y attendait, surtout que jusqu’à quelques heures de sa «destitution», ses propos de conjuguaient au futur.
85 jours contre 72, Leekens a «survécu» plus que Rajevac
Il faut dire que le maintien de celui qui a été nommé sélectionneur des Fennecs il y a à peine 85 jours était peu probable et seul lui y croyait. Comme Rajevac, Leekens a déclaré avoir préféré partir «pour le bien de tous». Les phrases : «On va faire le maximum pour engager un entraîneur» ou encore : «Nous ne devons pas nous tromper cette fois» seront d’anciens refrains avec l’impression d’avoir déjà entendu. Combien de fois la Fédération et son président se sont-ils trompés, comme cela a été le cas avec Milovan Rajevac, Georges Leekens et bien d’autres pour ne citer que les deux derniers. Ce dernier, qui était le successeur du Serbe, qui avait occupé le poste durant 72 jours, n’a pas vraiment fait long feu. Le Belge a fait plus que le Serbe et le prochain devrait être averti. Et comme d’habitude, le FAF affirmera qu’elle a reçu beaucoup de demandes et de CV, mais au final on nous sortira un coach que personne n’attendait. L’équipe nationale ne laisse, certes, pas les techniciens insensibles, ce qui justifie le souhait de beaucoup d’entraîneurs de venir. La FAF a toujours voulu un sélectionneur expérimenté au niveau africain, mais ne se donne pas les moyens de sa politique. Il existe un seuil financier qu’il ne faudra pas dépasser puisque la Fédération ne peut pas donner un salaire annuel qui dépasserait les 1,5 million d’euros et c’est à partir de là qu’il ne faudra pas s’attendre de voir une grosse pointure.
Courbis, Domenech, Belmadi, Susic… les habituels noms qui reviennent
On retrouvera toujours les mêmes noms qui vont défiler, dont certains meurent d’envie de prendre la place de Leekens, à l’image de Courbis, Domenech, Le Guen, entre autres... Marc Wilmots, déjà approché pour succéder à Gourcuff, pourrait revenir sur le devant de la scène, même si la filière belge n’a jamais réussi à s’imposer à l’image des deux séjours de Leekens et celui de Wasseige. Mais parmi les entraîneurs les plus cités depuis le départ de Leekens, on retrouve Djamel Belmadi. Son nom avait déjà été avancé lors du départ de Christian Gourcuff. Reste à savoir est-ce qu’il aura les faveurs des décideurs ? Apparemment oui. Il est jeune, il est algérien, il est issu du football français, donc il connaît parfaitement la mentalité des joueurs de l’équipe nationale et enfin il possède la grinta qui avait fait défaut aux Verts lors de leur court séjour au Gabon. Mais son inexpérience au niveau africain risque de lui coûter des points. Le casting au poste de sélectionneur de l’Algérie est donc ouvert. Cette fois-ci, les dirigeants de la FAF espèrent ne pas faire d’erreur après avoir consommé 14 sélectionneurs en 15 ans. L'équipe nationale algérienne a changé 60 fois (un record mondial) d'entraîneur depuis l’indépendance. Beaucoup sont partis puis rappelés. Ce sont donc en fait 39 personnes, seules ou accompagnées, dont 11 non algériens, qui ont assumé à 59 reprises la responsabilité de la sélection nationale algérienne de football.
Karim F.