Le 2e tour de la CAN 2017 débute cet après-midi avec au menu les deux premiers matches des quarts de finale.
La Tunisie, 2e du Groupe A, affronte le leader du groupe de la capitale, le Burkina-Faso, auteur d’un excellent parcours. La preuve, il a réussi à surclasser le Cameroun, l’un des grands du continent, et le pays hôte, le Gabon. Il sera suivi, une heure plus tard, du choc de ce tour entre le Sénégal et le Cameroun à Franceville. Demain dimanche, la RD Congo et le Ghana ouvriront le bal pour clore les quarts de finale par un alléchant derby nord-africain, Egypte - Maroc. A la lecture de la composante des équipes, qui sont parvenues à s’extirper du piège du premier tour, on peut dire que nous retrouvons des habituées, sauf peut-être la République du Congo. Ceci dit, la RDC reste une très bonne équipe, qui a réussi à s’imposer au niveau local puisqu’il est le champion en titre du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) réservé aux joueurs locaux. La RDC avait réussi à arracher son ticket devant des équipes huppées et a terminé première de son groupe devant le Maroc, mais surtout le champion en titre, la Côte d’Ivoire, ainsi qu’un habitué de la compétition, le Togo. En revanche, dans le domaine des surprises, la plus grosse de ce premier tour est incontestablement l’élimination de l’Algérie et de la Côte d’Ivoire. Il faudrait peut-être ajouter celle du Gabon, que tout un peuple attendait des Panthères un parcours de champions, ainsi que le Mali, une grosse déception incapable de battre le petit poucet de l’épreuve, l’Ouganda. Mais les discussions ont tourné essentiellement autour des sorties prématurées de la Côte d’Ivoire, pourtant champion en titre, et l’un des favoris de la CAN 2017, l’Algérie. Si pour les Eléphants, certains pouvaient leur accorder des circonstances atténuantes, il n’en demeure pas moins que pour les Fennecs, l’énigme reste entier. Personne n’a réussi à trouver une explication quant à l’élimination des Verts. Mais le point commun c’est que tout le monde était déçu du rendement de ses deux nations, qui avaient très mal entamés la compétition. Les Eléphants se sont fait accrocher par le Togo (0-0), avant de subir les assauts offensifs de la RDC qui lui a imposé le nul (2-2). A la fin, c’était plus dur devant le Maroc de Renard, plus rusé que la jeune bande à Michel Dussuyer. Pour les Algériens, l’entame n’a pas été aussi fructueuse. Tout a commencé par la piètre prestation face au Zimbabwe. Les Warriors, qui ont terminé la compétition avec un point, ont perdu leurs deux autres rencontres face au Sénégal puis la Tunisie. Pour l’Algérie, il ne fallait pas s’attendre à quelque chose lorsque l’équipe ne parvient pas à gagner contre l’adversaire le plus faible du Groupe B.
Karim F.
Aliou Cissé : «L’Algérie va revenir vite»
L’entraîneur du Sénégal, Aliou Cissé, l’attraction de la première partie de la CAN 2017, visiblement soulagé d’avoir terminé la phase des poules sans défaite, a affirmé que son équipe s’est bien comportée dans un groupe très relevé. «Ce fut difficile dans un groupe où l’on pouvait retrouver des équipes comme l’Algérie, la Tunisie et même le Zimbabwe. Nous avions rencontré l’Algérie plusieurs fois. Même si nous avons terminé le premier tour invaincu, nous n’avons pas gagné contre elle. L’entraîneur de l’équipe d’Algérie est parti, mais le groupe doit rester solidaire. Je reste persuadé que l’Algérie reste une grande équipe même si elle a raté son début de CAN. Cette élimination au premier tour ne doit pas tuer cette équipe. Il y a eu quelques détails qui ont fait que cette équipe rate sa CAN. Je crois que l’équipe a montré des choses positives, je tiens à l’encourager et je lui souhaite bonne continuation. Je pense que l’Algérie fera un retour rapide parmi les grands d’Afrique, j’en suis sûr», a-t-il poursuivi.
K. F.
Michel Dussuyer : «L’orgueil des Ivoiriens et des Algériens doit être fouetté»
L’un des sélectionneurs qui a vu son équipe prendre l’avion plutôt que prévu est le coach des Eléphants, Michel Dussuyer. Pour ce technicien, il y a eu des ingrédients qui ont favorisé l’élimination prématurée de l’Algérie et de la Côte d’Ivoire. «Il faut les chercher dans le premier match. Lorsqu’on aborde une Coupe d’Afrique des nations, il faut bien rentrer dans la compétition. Aussi bien l’Algérie que nous-mêmes, nous avons été accrochés par des équipes supposées plus petites. Mais sur le terrain, l’aspect mental compte énormément dans une Coupe d’Afrique, après ça va vite. Sincèrement, l’élimination de l’Algérie fut une surprise, mais après l’entame très moyenne face au Zimbabwe, il fallait s’y attendre. Il y avait ce match face à la Tunisie, un derby chaud. Ça se joue à pas grand-chose. Entre la victoire et la défaite dans ce genre de matches, c’est du 50-50. Le facteur réussite était en faveur des Tunisiens. Les Algérie doivent fouetter leur orgueil et je suis sûr que cette équipe et la Côte d’Ivoire vont revenir. Maintenant, tous les joueurs qui ont vécu l’échec de cette CAN savent qu’elles sont les exigences d’une Coupe d’Afrique», a-t-il indiqué.
K. F.
Paul Duarte : «Je n’ai pas reconnu l’Algérie»
Le sélectionneur du Burkina-Faso, Paul Duarte, connaît parfaitement l’équipe nationale d’Algérie, mais nous a révélé qu’il ne l’avait pas reconnu lors du premier tour de la CAN-2017. «Pour moi, l’Algérie était un candidat potentiel pour le sacre final. L’équipe avait mal entamé le tournoi, mais ce qui m’a le plus surpris c’est la qualité du jeu. Ceux qui connaissent l’Algérie, ils étaient surpris de voir une équipe sans âme et loin de son potentiel technique, physique et individuel. Je pense que cette élimination pourrait être une manière de fouetter les égos des uns et des autres. Il faut apprendre de cette CAN et je reste persuadé que l’équipe d’Algérie va rebondir car elle le potentiel», nous a déclaré l’entraîneur du Burkina-Faso, Paul Duarte.
K. F.
Bertrand Traoré : «Mahrez et Aubamayang ont été surveillés de près»
Le Burkina-Faso fait partie des habitués à passer le premier tour d’une Coupe d’Afrique. Cette fois encore, il le sera et affronte cet après-midi la Tunisie en quart de finale. Les Etalons peuvent compter sur leur attaquant de Chelsea, prêté à l’Ajax Amsterdam, Bertrand Traoré. A propos de l’élimination de l’Algérie, il dira : «Ce qui est arrivé à l’Algérie peut arriver à d’autres sélections. Il n’y a plus de favoris dans cette compétition. Les grosses cylindrées éprouvent les pires difficultés pour sortir des poules. Nous avons vu des joueurs comme Mahrez, Aubemayang surveillés de près. Cela leur complique la tâche et par conséquent celle de leur équipe respective. Il faut dire que cette CAN-2017 a eu son lot de surprises et de «petites» équipes ont fait souffrir les favoris à l’instar de la Côte d’Ivoire ou encore l’Algérie. Même nous, nous avons peiné comme l’Algérie et les autres favoris. Tout le monde est dans une mauvaise posture», nous a déclaré l’attaquant des Etalons et l’un des espoirs du football africain.
K. F.
Lamine Gassama : «l’Algérie et la Cote d’Ivoire, deux grandes nations de football»
Il est l’un des meilleurs joueurs de la sélection du Sénégal lors du premier tour. Lamine Gassama estime que malgré leurs parcours négatifs, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et les autres grandes pays éliminés de la CAN restent des nations de football et vont vite rebondir. «Je suis surpris du parcours de l’Algérie et de la Côte d’Ivoire, de leur élimination quoi. Ce sont des équipes aux énormes qualités techniques et physiques. Je peux vous assurer que je suis surpris même si tout le monde sait que tous les matches sont difficiles en Afrique. Les joueurs doivent être certainement déçus et frustrés de la situation. L’Algérie possède les joueurs nécessaires pour réaliser une excellente CAN. Aujourd’hui, ils sont éliminés, il faut passer à autre chose et rebondir. L’Algérie reste une grande nation du football», nous a fait savoir le milieu de terrain sénégalais.
K. F.