Succession de Leekens
Dernièrement, sur ces colonnes, on a fait un dossier sur le profil du nouveau sélectionneur national. Intervenant pour parler de ce profil, Meziane Ighil avait assuré : «Il nous faut un entraîneur avec plusieurs casquettes.» Une déclaration qui veut dire beaucoup de choses par rapport au portrait-robot du nouvel entraîneur de l’EN.
Maintenant que Georges Leekens est parti, les choses vont se décanter. On attend désormais la nomination d’un nouvel entraîneur pour mener la barque durant les prochaines échéances comme les éliminatoires de la CAN 2019 et ceux de la coupe du monde en Russie l’année prochaine. Rien ne sera facile pour trouver le bon profil du moment qu’il faudra changer beaucoup de choses dans les critères de sélection. On l’a bien vu, que ce soit avec Rajevac ou Leekens, ça n’a pas marché et le constat est là. L’EN est sortie dès le premier tour de la CAN. L’échec consommé, il faut maintenant passer à la désignation d’un nouvel entraîneur qui aura pour mission de panser les plaies et faire en sorte pour relancer la machine. Ce qu’il faudrait à cette équipe nationale, c’est un dur à cuir qui peut gérer tout le monde et faire en sorte de travailler convenablement.
Un entraîneur qui ne cède pas devant la FAF
Premier critère et peut-être l’un des plus importants, c’est un entraîneur qui pourrait résister à la pression de la FAF. On le sait, plusieurs choses se passent mais ont été révélées. On parler bien sûr de l’immixtion dans le travail du coach national. D’ailleurs, c’est ce qui avait poussé Gourcuff à quitter son poste. Pour la suite, il faut un entraîneur qui puisse faire face à cette pression et qui ne cède pas devant la FAF et ceux qui veulent s’immiscer dans son travail. Un coach qui pourra dire non et mettre sa propre barrière pour être assuré d’une totale liberté.
La discipline
Durant le temps de Vahid, une discipline de fer régnait au sein du groupe. Aucun écart, aucune dispute encore moins d’accrochage ne caractérisait le groupe. Cela a manqué avec Leekens puisque Cadamuro et Slimani se sont accrochés, Brahimi a tapé la glacière. Autant d’éléments qui n’avaient jamais existé même après Vahid et l’ère Gourcuff. Un coach qui ne badine pas avec la discipline et qui résiste aux stars en leur tenant tête.
Pression du public
Les supporters des Verts n’ont que très peu goûté à ce qui s’est passé au Gabon. D’ailleurs, ils l’ont fait savoir en désignant Leekens comme responsable. Le nouveau sélectionneur doit impérativement savoir gérer la pression des fans des Verts qui sont des passionnés, voire des chauvins. Un coach qui peut faire face à cette pression du public qui se montre de plus en plus exigeant envers son équipe nationale.
De préférence, un coach qui connaît l’Afrique
Si les Verts ont échoué à maintes reprises à la CAN, c’est parce que les entraîneurs qui se sont succédé à la tête de l’équipe n’avaient pas ou n’avaient que très peu d’expérience en Afrique noire. Bien sûr, cela peut être réglé en allant jouer des matchs amicaux sur place. La connaissance de l’Afrique est un paramètre important du moment que les 3 prochaines CAN se joueront en Afrique noire et il faudra bien connaître les conditions climatiques pour s’adapter au plus vite.
Un bon communicant avec les joueurs et les médias
Un entraîneur qui sait parler à ses joueurs est un entraîneur qui marque des points. C’est ce dont a besoin l’équipe nationale. En effet, un sélectionneur national qui sait communiquer avec ses joueurs peut aisément les cerner et les comprendre. Par la même occasion, il peut faire passer son message plus facilement. Le même constat s’applique par rapport aux médias. Un coach qui sait gérer les médias et répondre aux questions sans utiliser de langue de bois. Autant de critères qui doivent être absolument pris en compte pour définir celui qui sera le prochain sélectionneur national.
Bielsa
Parmi les entraîneurs qui répondent parfaitement aux critères, on trouve l’ancien entraîneur de Marseille, Marcelo Bielsa. El Loco comme aime à l’appeler la presse mondiale est un entraîneur expérimenté qui a réussi partout où il est passé. Son profil est celui du coach qui ne plaisante pas. Il a toujours ce qu’il demande et ne fait pas de fleurs. Personne n’a réussi à s’immiscer dans son travail que ce soit à Bilbao ou à Marseille. Lorsqu’on ne lui a pas donné ce qu’il voulait, il a claqué la porte après la première journée de championnat avec Marseille. La pression, il la connaît, il a réussi en Argentine, en Espagne et en France. Le public l’adore car c’est un entraîneur avec une mentalité de gagneur capable de transcender ses joueurs. Malheureusement, il demeure inaccessible pour les finances de la FAF. C’est l’argument avancé par l’instance lorsque les deux parties étaient en contact à un certain moment. L’Argentin ne travaille pas en dessous de 200 000 €/mois.
Vahid aurait tourné la page Algérie
Pour les plus nostalgiques, Vahid Halilhodzic demeure l’un des entraîneurs qui ont marqué leur passage à la tête des Verts. Homme de la qualification pour le 1/8 de finale de la Coupe du monde, il reste très aimé par le public algérien. Seul bémol, l’ancien coach du PSG a apparemment définitivement tourné la page de l’Algérie. Ce sera à la FAF maintenant de trouver le meilleur renfort possible avec un entraîneur de grande qualité qui pourra relancer concrètement la machine et surtout travailler sur le long terme.
I. Z.
Nouzaret : «L’Algérie ne pouvait pas réussir»
Pour l’ancien entraîneur du Mouloudia, l’élimination des Verts n’est pas vraiment une surprise car, selon lui, les Verts ne se sont pas préparés convenablement pour une compétition aussi importante que la CAN. Dans un entretien accordé à So Foot, il revient sur les raisons qui ont sorti les Verts prématurément. Il assure : «L'Algérie ne pouvait pas réussir, ils ont eu trois sélectionneurs en peu de temps. Christian Gourcuff a commencé à mettre les choses en place avant de partir, ensuite ils ont pris un mec à la va-vite (Rajevac, ndlr), avec des conditions contractuelles surprenantes quant aux échéances, et après, bon... C'est du court terme, tout ça. Une CAN, ça ne se prépare pas dans les trois semaines avant le tournoi. Donc finalement, leur élimination ne me surprend pas, surtout quand on voit comment ils ont joué. À la limite, c'est bien que ça se soit passé comme ça. Ça prouve que quand on fait des erreurs, on les paye.»