Michel Dussuyer, l’ex-sélectionneur de la Côte d’Ivoire, est encore sous le coup de sa mauvaise campagne avec les Eléphants au Gabon. Il souhaite rebondir, il ne dirait pas non à l’Algérie.
L’Algérie a été loin de répondre à l’attente au Gabon, à quoi l’attribuez-vous ?
Pour faire une appréciation juste, il faut être dedans et avoir suivi le parcours de la sélection algérienne. Comme j’étais pris par mes matches avec la Côte d’Ivoire, je n’avais donc pas trop vu les matches de l’Algérie. Il n’est pas facile alors de donner un jugement. C’est pour cela d’ailleurs que lorsqu’on m’avait posé la question, à l’aéroport de Libreville, il n’y a pas longtemps, j’étais resté évasif sur la question.
L’Algérie, comme d’autres grandes nations du foot africain, a quitté très tôt le tournoi, cela vous a-t-il surpris ?
Oui, évidemment. De toute façon, il y a toujours des surprises dans une CAN, ce ne sont pas forcément ceux qu’on attend au départ qui sont à l’arrivée, il y a beaucoup de choses qui se déroulent durant la compétition. On sent que les équipes sont de plus en plus prêtes mentalement, ce qui rend la concurrence plus féroce.
On sent que vous êtes encore sous la déception de votre parcours avec les Eléphants, on se trompe ?
Ben oui, forcément !
Qu’est-ce qui vous a manqué pour triompher avec la sélection ivoirienne ?
J’évoquais tout à l’heure l’état d’esprit, cela entre en jeu énormément. Chaque match de la CAN est une lutte, chaque point pris est un point arraché. Et ça commence dès le premier match. Quand on n’est pas tout de suite dans le match, on se met aussitôt dans la difficulté. Les poules étaient assez équilibrées, il n’y avait pas de groupe de la mort, ni de poule facile d’ailleurs, c’était assez homogène, il fallait donc rentrer tout de suite dans la compétition. Si on ne le fait pas, ça devient un peu compliqué pour tout le monde.
L’Algérie est sans sélectionneur national, est-ce que ça vous tente ?
Sélectionneur d’Algérie, c’est un poste qui intéresse toujours beaucoup d’entraîneurs, même si j’avoue que le contexte n’est pas facile, notamment lorsqu’on voit les changements d’entraîneur en peu de mois. Ce ne sont pas de bons signes qu’on envoie. Mais, bien sûr, l’Algérie reste une grande nation du football africain avec un effectif de grande qualité. Je pense donc que tout entraîneur est intéressé par le poste.
Beaucoup estiment que sa principale faiblesse actuellement est la défense, êtes-vous de cet avis ?
Permettez-moi de prendre un peu de recul par rapport à ça, je n’étais pas dedans pour me faire une idée juste. Cela étant dit, si j’ai bonne mémoire, ils ont pris 2 buts par match lors de cette CAN gabonaise : 2 contre le Zimbabwe, 2 contre la Tunisie et 2 contre le Sénégal. Ça fait beaucoup ! Après, savoir si c’est un problème de fond, c’est une autre paire de manches.
H. D.