28 ans après, l’ex-international algérien, Lakhdar Belloumi, pourra refouler le sol égyptien à la suite d’une invitation qui lui a été envoyée par le célèbre quotidien égyptien Al-Ahram pour assister à la cérémonie des Oscars du meilleur sportif égyptien de l’année 2016.
Qui ne se souvient pas de la fameuse affaire que l’ex-meneur de jeu des Verts, Lakhdar Belloumi, avait vécue en Egypte en 1989, lorsque le natif de Mascara avait été accusé par les Pharaons d’avoir agressé le médecin de la sélection égyptienne. Les Egyptiens avaient engagé des poursuites judiciaires à son encontre.
Cela s’est passé lors du match retour des éliminatoires pour la Coupe du monde 1990. Une histoire qui avait fait couler beaucoup d’encre à cette époque, malgré l’élimination des Verts. Après avoir annulé en mars 2009 le mandat d’arrêt international lancé contre l’ancien numéro 10 des Fennecs, le quotidien égyptien Al- Ahram, dans un but de réconciliation et de mettre fin à cette histoire, a envoyé une invitation à l’ex-international algérien Lakhdar Belloumi pour assister à la cérémonie des Oscars que ce quotidien organise chaque année pour décerner le prix du meilleur athlète sportif égyptien. Ayant été interdit de remettre les pieds sur le sol des Pharaons, le natif de Mascara aurait répondu favorablement à cette invitation car les autorités algériennes exigent une invitation officielle qui sera envoyée dans les prochaines heures à l’ambassade égyptienne en Algérie pour respecter le protocole et assurer la sécurité de la star algérienne considérée en Egypte dans un passé récent comme «criminel».
2009, fin du cauchemar
Pour rappel, cette affaire remonte à octobre 1989 à l’occasion de la rencontre Egypte-Algérie (1-0) comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 1990 en Italie. Après le match, il y a eu des incidents à l’hôtel où résidait l’équipe nationale. Un médecin égyptien a reçu un objet en verre en plein visage qui l’a éborgné. Tout est parti d’une provocation d’un Egyptien, client de l’hôtel, contre les joueurs de la sélection qui s’apprêtaient à rejoindre leurs chambres. L’Egyptien blessé a déposé une plainte contre Lakhdar Belloumi qu’il a désigné comme l’auteur de l’acte qui a provoqué sa blessure. Le meneur de jeu de l’équipe d’Algérie a quitté Le Caire, après avoir été entendu par un juge. Bien que le footballeur ait toujours nié les faits qui lui ont été reprochés, la justice cairote l'avait condamné par contumace à cinq ans de prison et à payer une amende. Un mandat d'arrêt international a également été délivré par Interpol à l'encontre de Belloumi qui ne pouvait du coup plus se déplacer à l'étranger. Le 24 mars 2009, le cauchemar a connu sa fin avec la signature par la victime, le Dr Ahmed Abdelmoumen Ahmed Abdelhadi, au tribunal Al-Djadid du Caire, en présence du président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, et de son homologue égyptien, le général-major Mounir Thabet, une lettre de désistement de tous ses droits et des poursuites prononcées contre Lakhdar Belloumi afin de lever le mandat d'arrêt international d'Interpol.
Ce qui est sûr, c’est que cette belle initiative et l’invitation adressée à Belloumi par le célèbre quotidien Al- Ahram ne pourront que renforcer les relations algéro-égyptiennes comme chacun le souhaite.
«J’attends encore un signe des autorités algériennes»
Joint hier au téléphone, l’ancienne vedette des Verts, Lakhdar Belloumi, nous a confirmé avoir reçu une invitation de ce quotidien égyptien. «Effectivement, une invitation m’a été envoyée par le quotidien égyptien Al- Ahram pour assister à la cérémonie des Oscars qui sera organisée prochainement. Mais au moment où je vous parle, je ne sais pas encore si j’y serai ou pas. J’attends encore un signe de la part de nos autorités pour savoir si je vais répondre favorablement ou pas. Cette histoire d’agression, je l’ai mise aux oubliettes et je l’ai laissée derrière moi. Je ne vous cache pas que je suis très honoré, moi qui ne s’attendais pas à cette invitation et je tiens à remercier les responsables de ce quotidien d’avoir pensé à moi», nous a déclaré Lakhdar Belloumi.
«La chute de l’Algérie à la 50e place au classement FIFA est évidente»
Selon le dernier classement de la FIFA, publié jeudi passé, la sélection algérienne de football a perdu 11 places en dégringolant à la 50e. Ce classement négatif intervient après l’humiliante élimination du premier tour de la CAN 2017 tenue au Gabon. Selon Lakhdar Belloumi, cette chute est évidente vu le parcours timide réalisé par les coéquipiers de Riyad Mahrez en coupe d’Afrique des Nations. «Certes, c’est décevant de perdre 11 places au classement mondial, mais je pense que c’est tout à fait logique à la suite de l’élimination de notre équipe nationale qui a quitté la CAN-2017 au premier tour. Il faut vite oublier cet échec et penser aux prochaines échéances qui attendent les Verts.»
«Nous avons des joueurs de qualité qui ont besoins d’un bon technicien»
Pour revenir à l’élimination des camarades d’Yacine Brahmi qui n’ont pas pu dépasser le 1er tour, l’ancien numéro 10 des Fennecs estime que la sélection algérienne possède des joueurs de qualité et de haut niveau, mais qui ont besoins d’un bon technicien, capable d’instaurer une discipline tactique comme c’était le cas avec le Bosniaque Vahid Halilhodzic. «Il ne faut pas se voiler la face. C’est grâce à cette catégorie de joueurs que l’Algérie s’est qualifiée à deux reprises à la Coupe du monde. Si on joue avec les locaux, avec le niveau très bas de notre championnat, je suis persuadé qu’on n’arrivera même pas à se qualifier à la CAN. Je trouve donc illogique de pointer un doigt accusateur vers ces Franco-Algériens qui ont procuré tant de joie au peuple algérien. Le problème de cette équipe réside dans l’entraîneur. A mon avis, il faut faire appel à un bon technicien, capable d’instaurer une discipline tactique et renforcer le staff technique par d’anciens internationaux.»
« Raouraoua a beaucoup donné au football algérien, son départ n’est pas une solution»
L’ancienne gloire des Fennecs, Lakhdar Belloumi, a volé au secours du président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua. Le natif de Mascara n’a pas apprécié les attaques dont a fait l’objet le patron de la FAF depuis deux semaines, soit juste après l’élimination des Verts au Gabon où ils ont quitté la CAN au premier tour. «Personne ne peut nier ou oublier tout ce que Raouraoua a fait pour le football algérien et pour l’équipe nationale en particulier. Il a suffi que les Verts passent à côté pour que tout le monde tire sur le président de la FAF et le dénigre. Pour moi, c’est de l’ingratitude pure et simple. Son départ n’est pas la solution. C’est un vrai bosseur et c’est grâce à cet homme que l’Algérie a réussi à se qualifier à la Coupe du monde deux fois de suite», a-t-il conclu.
Massi Hachour