«Señor fútbol africano no es la liga», ils sont sans le moindre doute des milliers à vouloir s’adresser au coach national Lucas Alcaraz et lui faire passer ce message, en espagnol afin d’être surs de se faire comprendre.
Lucas Alcaraz a échoué lors de son 3e test, le plus dure depuis qu’il a rejoint l’EN en avril dernier. L’ancien entraîneur de Grenade ne savait sûrement pas que ses plans et son équipe allaient être malmenés comme cela a été le cas samedi passé. Alcaraz qui avait promis de tout faire pour garder intactes les chances de qualif’ des Verts, n’a finalement pas tenu parole, ce n’était pas exprès, ça c’est sûr, mais il a commis des fautes de débutant, qu’il pouvait facilement éviter. Traiter Alcaraz de débutant et de novice, ça ne peut pas être un reproche ni une injure, au contraire, ça peut être en sa faveur, car durant sa « carrière de 30 ans » qu’il ne cesse de mettre en valeur lors de ses conférences il n’a jamais eu à se fritter au football africain, jamais il n’a coach en dehors du vieux continent, voire de l’Espagne, mis a part sa très courte expérience de 6 mois en Grèce. Le plus surprenant dans tout ça, c’est qu’il n’a jamais été sélectionneur, un peu comme Gourcuff lorsqu’il a pris en mains la sélection, il n’a connu que des clubs, et entre la gestion d’un club et une sélection c’est tout un monde.
Il chamboule sa défense et grille un joueur
L’une des choses qu’un coach peut faire en club et pas en sélection, c’est de compter sur le turnover, il faut dire que la succession des matches toutes les semaines dans un club implique de nombreuses blessures des hauts et des bas qui nécessitent des remaniements fréquents, cela n’existe pas en sélection, mais Alcaraz s’est autorisé à suivre sa méthode appliquée habituellement en club, avec l’EN, de surcroît dans une équipe avec une obligation urgente de résultat.
Se passer des services de Medjani sachant que le joueur affichait une belle forme durant le stage au CTN, et mettre l’inexpérimenté Hassani était un choix osé, Alcaraz était très pressé de réussir un coup, enchaîner un 2e après avoir réussi celui d’Attal en juin, mais cette fois il a tout foiré, car le fait de remettre Mandi à droite à tout chamboulé, et le résultat était visible avec une défense désaxée et ce n’est pas tout. Rappelons qu’avec les locaux Alcaraz s’était illustré en changeant 7 joueurs à la fois entre l’aller et le retour à Sfax, un constat qui reflète la mentalité du coach qui doit vite penser à stabiliser son équipe.
Jusqu’à quand cette défense de zone ?
L’autre point, celui-ci revient souvent en sélection, concerne toujours la défense, notamment l’axe, puisqu’encore une fois on a constaté que le duo a été déployé dans le cadre d’une défense de zone, cela a laissé des espaces aux Zambiens qui se sont amusés dans notre surface, aucunement on n’a vu une défense homme à homme comme cela est pratiqué dans plusieurs sélections du monde, surtout quand la ligne offensive adverse a des sources de danger bien définies comme samedi avec Mwila auteur de 2 buts et beaucoup de grabuges dans notre arrière-garde, tout le monde a vu comment Hassani et Bensebaïni l’ont laissé se positionner facilement entre eux pour le 1-0 et comment il était libre en plein surface pour mettre le 2e, des erreurs qu’Alcaraz aurait sûrement constaté sur vidéo, car c’était l’un des défauts signalés dans le jeu de Gourcuff qui a compris tardivement que l’Afrique était toute différente de son Europe natale.
Jeu cherche fluidité et efficacité désespérément
Jouer au foot c’est bien, faire le jeu c’est beau à voir, mais tout cela n’est possible que chez toi devant tes supporters quand tu es sûr d’avoir des atouts de ton côté, mais lorsque tu te déplaces en Afrique dans des conditions déplorables face à des équipes rajeunies que tu ne connais pas forcément, c’est quasiment partir dans l’inconnu, et face à de telles situations, un entraîneur qui connaît son métier prend rarement de risques, Alcaraz comme ses prédécesseurs les a pris et s’est cassé la figure, il faut dire que le coach espagnol a voulu produire du jeu et dominer, voire faire circuler le ballon pour impressionner, un scénario qu’on a déjà connu avec Gourcuff qui a longtemps confondu le jeu africain avec celui d’Europe, perdant sur son chemin beaucoup de points et une réputation qui pouvait facilement être intacte. Tout le monde a vu comme Broos a pu décrocher la CAN avec un jeu pas spécialement attrayant mais très efficace, où le ballon est récupéré très bas et qui repart en contre dans la fraction de seconde qui suit, avec des séquences de transition de la défense vers l’attaque très fluides, c’est ce jeu-là qu’il faudra qu’Alcaraz devra apprendre à ses joueurs au lieu de perdre son temps à enseigner et donner des cours virtuels aux joueurs qu’ils n’appliqueront et ne comprendront peut-être jamais.
La théorie oui, mais il faut savoir la mettre en application
Amoureux des analyses scientifiques qu’il est, comme il nous l’avait exposé récemment dans une conférence à la veille des deux matches contre la Libye, Alcaraz est même allé jusqu’à déclarer que le travail principal d’un sélectionneur se faisait sur outil informatique et non pas sur le terrain, enfin c’est ce que lui croit comprendre après 4 mois passés chez les Verts comme sélectionneur, il oublie que le foot est avant tout le terrain et sa dure réalité, et vu le jeu décousu produit par l’EN on peut dire que son côté théorique n’est pas bien exploité et traduit sur le terrain, le message ne passe carrément pas ou n’est pas bien pris en considération, cela nous amène à évoquer le problème de la langue mais aussi celui de la gestion du groupe.
Contrôle-t-il réellement le groupe ?
Lorsque Zetchi a recruté Alcaraz et que la grande Toile était sous le choc de ce choix, vu que le profile de cet homme ne collait pas avec celui de l’EN, on a tenté de nous faire comprendre qu’il s’agit d’un dur, certains sont même allés jusqu’à nous informer qu’il est encore plus dur que Vahid, mais au fil des stages et des rencontres le constat ne correspond visiblement pas à cette description, car un coach qui impose sa parole, c’est un coach qui voit ses conseils appliqués a la lettre sur la pelouse, ce qui n’est pas le cas d’Alcaraz, les premiers signes de mécontentement étaient même visibles avant-hier avec un Soudani hors de lui au moment de sa sortie et de son remplacement par Ghezzal, ou encore à travers quelques réflexes remarqués pendant le stage, on a du mal à retrouver les décisions irrévocables de Vahid face aux stars, nul n’était indispensable dans son équipe, et cela a fait grandir l’équipe et ce n’est pas les joueurs qui nous contrediront. En somme, la gestion d’Alcaraz pour ce match de la Zambie était chaotique, si l’Andalou ne change pas de méthode, l’EN n’ira pas loin, reste à savoir s’il y a des gens à la FAF capables de le secouer ? Zetchi a déclaré dans la presse que Lucas devait montrer son savoir-faire, n’est-il pas venu le moment de le lui dire en face ?
S. M. A.