La troisième défaite de suite de Lucas Alcaraz face au Cameroun, samedi dernier, ne sera pas sans conséquences pour le coach espagnol.
Avec un seul point à une journée de la fin des éliminatoires de la Coupe du monde-2018 en Russie cet été, l’entraîneur des Verts ne jouit plus de la même confiance de la part du président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi. Ce dernier nous a affirmé hier qu’Alcaraz n’ira certainement pas au bout de son contrat comme c’était prévu initialement. L’ancien entraîneur de Grenade, même s’il est armé de toute le volonté du monde pour poursuivre son travail à la tête des Verts, ne se sent plus en confiance après les nombreuses critiques dont il a fait l’objet, y compris de la part du ministre de la Jeunesse et des Sport, El-Hadi Ould-Ali, qui a clairement demandé son limogeage au lendemain de la rencontre face aux Lions indomptables.
Même si l’information quant au départ de coach national n’est plus un secret pour personne, le boss de la FAF nous fait savoir aussi que la décision de mettre fin à la mission de l’entraîneur national sera prise de manière collective au sein du Bureau Fédéral et de façon démocratique.
Même s’il veut poursuivre son travail, le coach ne se sent plus en confiance
Zetchi conscient qu’Alcaraz ne fait plus l’unanimité ni au sein de l’opinion publique et encore moins chez ses proches collaborateurs devra donc dès à présent penser à trouver une résiliation de contrat à l’amiable, car comme tout le monde le sait, l’Espagnol a signé un contrat d’objectifs allant jusqu’à la fin de la CAN 2019 prévue au mois de juin de la même année.
De ce fait, une réunion est déjà prévue entre Kheireddine Zetchi et son coach aujourd’hui au Centre technique national de Sidi Moussa afin d’évoquer la question d’une séparation à l’amiable. Il est important de préciser que déjà quelques jours avant la rencontre face au Cameroun, Zetchi avait rencontré Alcaraz en présence de son agent, et la question d’un probable divorce avait déjà été soulevé mais sans vraiment parler des détails.
Pour l’instant, Alcaraz continue à affirmer à ses proches qu’il poursuit son travail le plus normalement du monde, mais tout en précisant qu’il est aussi dans l’attente des décisions qui seront prises dans les tout prochains jours, affirmant même qu’il se rend bien compte de la pression exercée de toutes parts quant à son limogeage.
Il n’envisage pas de recourir à la FIFA
De son côté, le président de la fédération estime qu’il n’a pas d’autres choix que de trouver une solution à l’amiable du fait que c’est tout le monde qui souhaite le départ de Lucas Alcaraz, et qu’il ne souhaite pas donc aller contre vents et marrées et faire cavalier seul sur le sujet.
Sauf que trouver une solution pour une séparation à l’amiable n’est pas aussi évidente que cela apparaît. Lucas Alcaraz, qui avant le match contre le Cameroun a bien dit à ses proches à Sidi Moussa qu’il ne saisira pas la FIFA en cas de rupture de contrat, ne semble pas avoir changé d’avis. Sauf que le coach espagnol devra dans tous les cas de figure être indemnisé.
Quel sera le montant ? C’est bien sur ce volet que Zetchi et son coach devront parler pour tenter de trouver une issus qui arrangerait les deux parties, nous a aussi précisé Kheireddine Zetchi. Que la FAF ne débourse pas la totalité des indemnités, mais aussi qu’Alcaraz fasse des compromis de son côté aussi.
Certains membres du BF appréhendent la réaction de son agent
En fait, que les deux parties soient gagnantes, même si au final un coach qui aura travaillé six mois à la tête des Verts devrait encore quitter le staff technique de l’équipe nationale.
Seulement, du côté de la FAF et plus précisément de certains membres du Bureau Fédéral on appréhende un peu la réaction de l’agent de l’entraîneur. Alcaraz qui risquerait donc d’être manipulé et rendre la tâche difficile à la FAF quant à une séparation à l’amiable.
Pourquoi attendre le Nigeria pour se séparer
Mais la grosse interrogation, c’est pourquoi garder Alcaraz face au Nigéria sachant qu’il va partir, et donc perdre encore un peu moins d’un mois qu’on aurait pu utiliser avec un autre entraîneur, et un match qui a plus un caractère amical face au Nigeria déjà qualifié pour la Coupe du monde. Utiliser cette date FIFA pour prendre ses marques à la tête de la sélection nationale.
Et bien la réponse du président de la fédération est toute simple : ne surtout pas choisir un coach national dans la précipitation. Prendre tout le temps avec le Bureau Fédéral et la commission chargée de l’équipe nationale pour choisir le bon profil, afin que ce dernier puisse travailler à moyen terme, et non pas le virer après deux ou trois mauvais résultats. Lui laisser le temps de travailler après un choix bien réfléchi et étudié de la part de toutes les parties concernées par la nomination de ce nouveau sélectionneur.
Le BF pourrait exiger son limogeage immédiat
Aussi, et c’est important de le signaler, le Bureau fédéral qui se réunira demain pourrait s’opposer à l’idée de le laisser conduire les Verts lors du match face au Nigeria et exiger son départ immédiat, mais on pourrait ne pas en arriver là si Zetchi et Alcaraz règlent le problème de manière définitive aujourd’hui.
- H. A.