A l’approche de la Coupe du monde-2018 en Russie, les souvenirs de 2010 du Ghana qui a failli casser un tabou en ratant de très peu les demi-finales ressortent, Goal.com a profité de l’occasion pour interviewer le coach des Black Stars dans ce tournoi, qui n’est autre que l’ancien sélectionneur des Verts, Milovan Rajevac.
ce dernier est revenu brièvement sur son limogeage, décortiquant pour la première fois la situation même s’il aura été très évasif notamment en ce qui concerne les instigateurs du mouvement de rébellion dont il a été victime.
«La FAF a fait le choix de ne pas me soutenir»
Après une longue traversée du désert, celui qui a été l’une des bourdes commises par l’ancien président Raouraoua avait rebondi du côté de l’EN, appelé à expliquer pourquoi l’expérience aura été courte, il revient sur les raisons sportives et extra- sportives de son départ, il n’oublie pas d’évoquer le gros problème défensif des Verts. «Oui, c'était court. Seulement deux matches, dont un qu'on a gagné sur le score de 6 à 0. Et dans le second, on a fait match nul. Mais, là-bas, il y a eu des évènements qui sont allés contre moi. Il y a eu une divergence d'opinion, la fédération a fait le choix de ne pas me soutenir et on s'est séparés. Mais je ne veux pas trop parler à propos de cette période-là. L'Algérie a une grande équipe, mais il existe un énorme décalage entre son potentiel offensif et défensif. S'ils s'améliorent défensivement, ils peuvent monter à un niveau très élevé.»
«Soudani m’a soutenu»
Si tout le monde pense que Mahrez est le meilleur joueur de l’EN, Rajevac pense que ce n’est pas le cas, son choix s’est porté sur son traducteur sur le terrain : «Tout le monde met en avant Mahrez et les autres stars qu'il y a là-bas, mais lorsque j'y étais, le principal nom c'était Soudani. Après tout, c'est celui qui a marqué le plus de buts. Il était le joueur le plus important pour nous. Et c'est quelqu'un qui maîtrise très bien la langue croate. Je ne parlais pas français, et il m'a beaucoup aidé pour la traduction.»
«C’était un pro»
Un mouvement de rébellion a été enclenché contre le coach Rajevac, parmi les éléments ayant été à l’écart de ce mouvement, c’est Soudani. «C'était quelqu'un d'extrêmement professionnel et qui m'a manifesté beaucoup de soutien. Il y a des choses qui n'allaient pas dans cette équipe, mais je ne peux en revanche dire que du bien de Soudani. Il reste le meilleur joueur de la sélection algérienne. Et j'espère vraiment le revoir un jour.»
«Dommage, je n’avais pas Sofiane Hanni»
Lorsque le journaliste l’ayant interviewé a tenté de lui arracher quelques mots concernant Feghouli, accusé d’être derrière ce qui s’est passé dans le verstiaire, le soir du nul 1 à 1 contre le Cameroun, Rajevac préfère ne rien dire, mais affirme qu’il y a eu des choses anormales dans le groupe. «Je ne me sens plus concerné par ces problèmes. L'Algérie a de très bonnes individualités, une très bonne équipe. C'est facile de travailler lorsque la fédération est à vos côtés. Mais lorsque ce n'est pas là cas, les problèmes commencent. Et j'ai encore la conviction qu'il y avait de très bonnes choses à faire là-bas. Malheureusement, je n'avais pas non plus Sofiane Hanni à ma disposition. Un très grand joueur qui évoluait alors à Anderlecht. De tous les joueurs, c'est celui qui était dans la meilleure forme.»
«Des joueurs arrivaient avec un surpoids de 10 kilos et voulaient jouer»
L’actuel coach de la Thaïlande préfère taire les secrets de l’EN. «Je ne vais pas donner de noms, mais il y a des joueurs qui n'étaient pas du tout prêts physiquement et ils voulaient tous jouer. Il y en a même qui arrivaient avec un surpoids de 10 kilos», dira-t-il avant de terminer par un résumé de ce qui l’attend avec sa sélection actuelle, il déclare vouloir atteindre le niveau de la Corée du Sud et du Japon, et donne rendez-vous aux amateurs de la balle ronde. «Là, il y a la coupe d'Asie 2019 qui arrive dans pas longtemps. Si on est bons dans ce tournoi, je pense que je reviendrai au niveau auquel j'étais avant», conclut-il.
S .M. A.