Le technicien Rabah Madjer n’est plus à la barre technique de l’équipe nationale, c’est désormais plus qu’une certitude. La réunion du Bureau fédéral, prévue aujourd’hui, devra d’ailleurs déboucher sur l’officialisation de la «mise à la porte» de l’ancien champion d’Afrique avec les Verts en 1990.
L’information, nous la tenons de sources sûres très proches du Bureau fédéral de la Fédération algérienne de football. Une sorte de consensus est enregistrée parmi les membres du Bureau fédéral sur la nécessité de mettre fin aux fonctions du sélectionneur national, Rabah Madjer et de ses «lieutenants», Meziane Ighil et Djamel Menad. L’annonce du limogeage de Rabah Madjer et des membres de son staff devrait se faire juste après la fin de la réunion du BF. Il (limogeage) intervient quelques petites semaines après la décision de le décharger de l’EN A’ (joueurs locaux). Une mesure ayant sonné comme une désapprobation de la Fédération à Madjer. Se séparer du successeur de Lucas Alcaraz est une sentence plus que prévisible dans la mesure où il n’a jamais pu (ou su) donner ce sentiment d’aptitude de faire sortir l’équipe d’Algérie de sa mauvaise passe. Sept mois après sa nomination, l’ancien champion d’Europe des clubs avec le FC Porto s’est contenté de déplorer, impuissant, les échecs répétés dans les matches références.
Bilan négatif
A l’exception de deux victoires en amical contre les Fauves de Centrafrique (3-0) et les Taifa Stars de Tanzanie (4-1), Madjer n’a pas réussi ses sorties les plus sérieuses (toujours en amical) face aux mondialistes et même les très moyens Capverdiens. Ces derniers se sont permis «le coup de leur vie», infligeant une humiliante défaite à Madjer et ses joueurs au stade du 5-Juillet sur le score de 3 buts à 2. Une défaite fortement et vigoureusement contestée par le public, les spécialistes et les médias, intervenue après deux faux-pas contre les mondialistes saoudiens (2-0) et iraniens (2-1). La lourde défaite concédée contre le champion d’Europe portugais à Lisbonne (3-0) dans un match où les Verts se sont contentés d’une présence fantomatique, n’a fait que raffermir le président de la FAF, Kheiredine Zetchi et les membres de son BF dans leurs fortes convictions de mettre un terme à la mission de Rabah Madjer.
Public frondeur, relations tendues avec la presse
Il faut avouer aussi que le passage de Rabah Madjer n’a pas été marqué uniquement par des échecs sur le plan technique, il a totalement failli aussi sur le plan relationnel. Les supporters ne rataient pas la moindre occasion de le conspuer, appelant à son «limogeage immédiat». Ses relations avec la presse nationale n’ont pas été non plus à la hauteur. Le technicien en question est allé jusqu’à bouder la presse, histoire de contester ce qu’il avait qualifié de «cabale» contre sa personne.
Troisième passage raté en EN
Il semble, par ailleurs, que l’équipe nationale ne réussit pas à l’ancien attaquant des Verts. Celui-ci est à son troisième passage raté à la barre technique de la sélection nationale. Après la mésaventure de 1999 quand il avait déchiré son contrat en pleine émission sportive de la chaîne publique nationale, Rabah Madjer sera également obligé de quitter l’EN en 2001 par la petite porte. L’ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua, l’avait démis en raison d'une déclaration jugée «offensante» faite à la presse belge au lendemain du match nul réalisé en amical sur le terrain des Diables Rouges (0-0). Pour son troisième passage, Madjer n’a pu faire mieux. Il s’en va sans pouvoir faire long feu.
Adlane D.
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Madjer n’assisterait pas à la réunion du BF
Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, la présence de l’entraîneur national Rabah Madjer à la réunion aujourd’hui du Bureau fédéral était improbable. Selon les informations recueillies auprès de nos sources, il semble que l’on se dirige vers l’absence de Madjer à cette réunion fédérale. Néanmoins, les membres du BF souhaitent la présence de l’entraîneur national afin de faire le bilan des mois de ses activités.
- D.
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Quelle indemnité pour le coach ?
Au moment où son avenir est scellé, les observateurs s’interrogent désormais sur l’attitude de la FAF concernant l’indemnité de départ du coach Madjer. Se contentera-t-il de deux mois de salaire (8 millions de dinars) ou bien imposera-t-il une compensation sur la durée du contrat. S’exprimant sur ce sujet, Madjer avait indiqué que sa venue en sélection n’était pas considérée pour des considérations financières. Le verra-t-on refaire le coup de 1999 quand il avait déchiré son contrat et reparti sans faire de bruit ? Tout sera clair à la fin de la réunion du BF.
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Menad est resté par solidarité
Tout comme l’entraîneur en chef Rabah Madjer, ses adjoints Meziane Ighil et Djamel Menad devront subir le même sort. Ils emboîteront le pas à leur premier responsable. Djamel Menad sera le grand perdant dans cet épisode dans la mesure où il aura raté aussi le challenge de la JS Kabylie, club qui souhaitait fortement s’adjoindre ses services. Les chances de Menad de rebondir du côté des Canaris se seraient amenuisées, car les dirigeants kabyles seraient sur le point de conclure avec un entraîneur étranger. Si Djamel Menad tout comme Ighil d’ailleurs a refusé de démissionner c’est par solidarité à Madjer et surtout pour éviter à ce dernier l’humiliation et l’étiquette du coach qui veut quitter la sélection avec un max d’argent possible.
- D.
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Halilhodzic, Gourcuff, Renard et Quieroz dans la short-liste de Zetchi
Qui pour prendre les commandes de l’EN ?
Maintenant que la parenthèse Rabah Madjer est fermée, le président de la FAF, Kheiredine Zetchi, se doit de se tourner vers sa succession. La mission est loin d’être facile compte tenu de plusieurs paramètres. Outre la crise financière qui secoue l’Algérie, rendant relativement difficile de répondre favorablement aux revendications financières de plus en plus excessives des «grosses pointures» étrangères, il faut dire que le contexte actuel du football national n’offre pas forcément toutes les garanties de réussite. S’y ajoute la situation contractuelle de certains techniciens présentement en poste. Autant de facteurs qui mettraient le président de la Fédération dans une situation peu confortable. S’offrir un technicien de l’envergure de Vahid Halilhodzic, adulé par les Algériens après son passage historique et euphorique en 2014, n’est pas une mince affaire. Même si le technicien en question, à l’arrêt, se dit toujours «honoré» par l’amour du public algérien, il reste que ses exigences financières seraient faramineuses. Au Japon, sa dernière expérience avant d’être démis, le Franco-Bosnien toucherait mensuellement plus de 3 milliards en monnaie nationale. Les caisses de la FAF risquent de ne pas résister à cette charge. Le Français Christian Gourcuff est également souhaité par la FAF. Sous sa coupe entre 2016 et 2014, le parcours de l’EN avait été particulièrement positif avec un beau football développé par Mahrez et consorts. En poste avec Al Gharafa (Qatar), le technicien français ne serait pas disponible pour l’immédiat. Même cas d’Hervé Renard et Carlos Queiroz, actuellement en fonction avec, respectivement, les sélections nationales du Maroc et de l’Iran. Il faudra attendre notamment la position des fédérations de ces pays envers les techniciens en question avant de pouvoir entreprendre les pourparlers. C’est dire combien le locataire de la maison de Dely Ibrahim n’est pas maître de ses projections sur le futur patron de la barre technique de l’EN.
Possibilité d’une surprise
Devant cette situation particulièrement serrée, le président de la FAF, Kheiredine Zetchi, serait contraint de concocter un plan d’action porteur de surprises. S’il n’arriverait pas à conclure rapidement avec un entraîneur de renom en mesure de redonner sa fière allure à l’équipe d’Algérie, une surprise serait alors fortement envisageable. Par exemple, de confier l’EN à une compétence locale consensuelle en attendant de trouver un entraîneur. Le DTN Rabah Saâdane répond bien au profil.
- D.
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Le joueur fortement courtisé
Les 60 millions d’euros qui «blinde» Brahimi
Nombreux sont les clubs qui souhaitent avoir dans leurs effectifs respectifs le milieu offensif algérien de FC Porto, Yacine Brahimi. Force est de constater, toutefois, que les chances du transfert du joueur en question ne sont pas grandes. C’est du moins ce qu’a annoncé hier la presse portugaise, soulignant que la direction des Dragons n’est pas prête à abandonner le contenu de la clause libératoire du contrat de l’Algérien, estimée à 60 millions d’euros. Une clause qui risque de remettre en cause l’éventualité d’un transfert de Yacine Brahimi vers l’une des écuries européennes souhaitant le recruter. L’on cite plus particulièrement, d’après les différents médias du Vieux continent, l’Inter de Milan, l’AS Rome (Italie) et Wolverhampton (Angleterre).
- D.
Hattab confirme le limogeage
«C’est une décision prise par devoir et non par vengeance»
Mohamed Hattab, ministre de la Jeunesse et des Sports, a confirmé hier le limogeage de Rabah Madjer 24 heures avant la tenue de la réunion du Bureau Fédéral. «Ça a été un devoir de prendre une telle décision car il s’agit de l’équipe nationale», a-t-il ainsi déclaré pour répondre aux rumeurs du limogeage de Rabah Madjer. Le ministre a tenu aussi à préciser que ladite décision a été prise pour le bien de la sélection. «Cette décision n’a pas été prise par vengeance», souligne-t-il.
«Il a été un grand joueur, mais comme entraîneur…»
Partant sûrement de bonnes intentions, Mohamed Hattab a fait une déclaration qui pourrait ne pas plaire au futur ex-entraîneur des Verts. «C’est un ancien grand joueur, une grande école de football algérien mais en ce qui concerne l’entraînement, ça ne lui a pas réussi. Maintenant, il faut qu’on tire des leçons car l’équipe nationale doit donner de la joie, du bonheur.»