Un état d’esprit qui a besoin d’être amélioré

 

Pour son premier match à la tête de la sélection, Djamel Belmadi a réussi à prendre un point du déplacement en Gambie. Un bon point de pris mais certains joueurs ont laissé perplexes de par leur manque d’engagement,  né des conditions dans lesquelles s’est jouée la rencontre.

Tout le monde connaît les conditions en Afrique et sait qu’il n’est jamais facile de jouer. Les Verts sont allés chercher le point du nul face à la formation gambienne. Le sélectionneur national avait déclaré à l’issue de la rencontre : «Je félicite mes joueurs pour leur courage.» Cependant, force est de constater que certains éléments des Verts ont manqué d’engagement sur cette rencontre. On ne parle pas d’engagement physique, mais de l’état d’esprit. Secoués par ce qui s’est passé avant le match, cela a eu des répercussions sur leur rendement durant la partie. Un paramètre qui a bien pesé et qui fait qu’ils n’ont pas pu se produire sur leur valeur réelle car si c’était le cas, le score aurait pu ou aurait du être tout autre. D’un point de vue technique, l’Algérie était bien supérieure mais c’est sur l’état d’esprit que ça n’a pas été pour certains éléments des Fennecs. Pourtant, le groupe choisi a de l’expérience et la plupart des joueurs ont au minimum 20 matchs en Afrique et ont connu pire comme au Burkina Faso en 2013 ou pour les plus anciens comme Halliche en Egypte. 

 

Mbolhi, Feghouli et Tahrat ont donné l’exemple

Fort heureusement, ce ne sont pas tous les éléments des fennecs qui ont eu ce manque d’engagement. On peut citer certains joueurs qui ont donné le bon exemple à commencer par Raïs Mbolhi qui a montré une fois de plus que les conditions en Afrique, il connaît et qu’il sait gérer. Pas intimidé par les tentatives des joueurs gambiens, il a eu le comportement qu’il fallait en n’hésitant pas à aller au charbon. Idem pour un Feghouli entré en cours de jeu et qui a été roué de coups mais qui a su garder l’attitude qu’il faut. On peut aussi parler de la bonne surprise, Tahrat, qui a également fait tout ce qu’il fallait au cours de ce match. C’est dire que les conditions ont certes joué mais il faudra maintenant, outrepasser cela et avancer car l’Afrique, c’est comme ça et ce n’est pas près de changer.

 

Ce qu’a dit Belmadi sur ce point

Le sélectionneur national a également évoqué le sujet dans ses déclarations d’après-match et il a fait savoir : «Je voudrais aussi vous préciser que lorsque le match a été retardé, j’ai mis les joueurs devant leurs responsabilités, en leur demandant s’ils étaient capables de jouer dans de pareilles conditions. Je leur ai même dit que si certains ne pouvaient être confiants par rapport à l’insécurité mais ils ont tous répondu qu’ils voulaient jouer et je les féliciter pour leur courage.»

  1. Z.

 

Tahrat, la belle surprise de Bakau

 

Très critiqué sans avoir eu une chance pleine après avoir été appelé par Christian Gourcuff, Mehdi Tahrat a retrouvé la sélection avec Belmadi et très vite, il a répondu de fort belle manière avant-hier à Bakau en sortant une copie bien appréciable. Une belle surprise et surtout, une concurrence relancée.

 

La défense demeure à tout point de vue le maillon faible de l’équipe nationale. Des difficultés encore une fois enregistrées durant les derniers matchs où ça ne marchait pas vraiment. D’ailleurs, pour sa première liste, Belmadi a tranché dans le vif et a ressorti les placardisés dont Mehdi Tahrat. Le sélectionneur national lui a immédiatement témoigné sa confiance en le titularisant pour le match devant la Gambie. Bien lui en a pris puisque le défenseur du RC Lens a sorti une copie très honorable. D’abord par un état d’esprit irréprochable où il s’est battu dans chaque duel et n’a pas hésité à profiter de son grand gabarit pour s’imposer (1m93). De plus, il a apporté une certaine finesse technique puisque ses relances étaient dosées, propres et rassurantes. Mis en confiance, il a très bien répondu sur le terrain en se permettant même des montées comme en première période où il crée le surnombre. Une prestation de qualité dans des conditions difficiles mais l’ancien du Paris FC a très bien fait face et a su garder son sang-froid. Le coach national en a certainement pris acte et cela lui donne des idées pour la suite du parcours surtout qu’il sait que son joueur a du temps de jeu en club.

 

Concurrence

Depuis la CAN 2017 au Gabon, les titulaires au poste dans l’axe se nomment Aïssa Mandi et Ramy Bensebaïni. Les deux joueurs et malgré leurs efforts n’ont pas réglé le problème. La prestation de Tahrat vient relancer les dès et la concurrence dans ce compartiment sensible puisque le retour prochain d’Attal va faire revenir Mandi dans l’axe puisqu’il a seulement dépanné avant-hier. On peut donc s’attendre à un beau duel entre les habituels titulaires et un Tahrat plus déterminé que jamais à se faire une place dans l’onze de Belmadi. Redistribuer les cartes pourrait finalement être la meilleure nouvelle puisque cela donnerait de nouvelles perspectives au coach pour régler définitivement le souci en défense.

  1. Z.

 

Mahrez : dure, dure la notoriété

 

Attendu comme l’homme clé de la rencontre, le joueur de Manchester City n’a pas été à son avantage et a éprouvé beaucoup de difficultés. Suscitant l’attente des supporters des Verts et…adverses, il est sorti de son match.

 

C’est avec un statut de grande star internationale et jouer de Manchester City que Mahrez est arrivé en Gambie. L’attente était tellement grande le concernant, que même les supporters gambiens ne demandaient qu’une chose, voir le joueur sur le terrain. Il a eu beaucoup de difficultés à quitter l’hôtel car étant très demandé mais aussi, lorsqu’il a pénétré sur le terrain, 30 000 personnes se sont levées pour l’acclamer. Après, il s’est passé ce qui s’est passé et on n’y reviendra pas dessus. Cependant, tout cela a finalement eu des retombées sur la prestation du numéro 7 des Verts qui était l’attraction de la rencontre, peut-être même plus que le résultat final de la partie. Chaque ballon qu’il touchait était accompagné par des ovations et ça lui a finalement pesé. A chaque perte de balle, il était sifflé, chaque centre raté, sifflé. C’est dire qu’il a été victime de sa notoriété grandissante, lui l’Africain le plus célèbre de City.

 

Assumer le statut de recrue la plus chère des Citizens

Etre joueur de City n’est clairement pas la même chose qu’étant un joueur de Leicester et désormais, il faudra apprendre à vivre avec le statut de joueur le plus cher recruté par Manchester City au cours de l’intersaison. Un statut lourd à porter mais il faudra bien faire avec et essayer de canaliser tout cela. Mahrez sait maintenant qu’à chaque rencontre, il sera forcément attendu et suscitera autant d’engouement car de par son nouveau statut de star internationale, il aura un traitement particulier.

  1. Z.

 

Farès, pas mauvais, mais peut beaucoup mieux faire  

 

Critiqué et grillé après une seule rencontre officielle, Mohamed Farès fait parler de lui de nouveau et de la meilleure des façons.

 

L’ancien joueur du Hellas Vérone a été appelé par Alcaraz pour pallier la défection de Ghoulam. Pour sa première sortie officielle, il débutait face au Cameroun mais hélas ça ne s’est pas bien passé pour lui que pour l’équipe nationale qui s’est inclinée. Depuis, il n’a plus fait partie des plans de la sélection pour on ne sait quelle raison surtout que dans le même temps, il faisait de très belles choses en club. Ignoré et placardisé par Madjer, le voilà qu’il retrouve l’équipe avec Belmadi. Pour sa seconde titularisation avec le maillot vert, le joueur de Spaal a fait une partie correcte. Dans des conditions difficiles, il a essayé d’apporter aussi bien défensivement qu’offensivement. On lui comptera pas mal de montées en première période, une débauche d’énergie très intéressante, quelques retours de grande qualité et des tacles bien propres. Une prestation honorable pour un joueur qui a démontré qu’il peut être une solution de qualité à gauche et que le coach national pourra compter sur lui car il n’a pas été impressionné par ce qui s’est passé et s’est dépensé sans compter jusqu’à ce qu’il soit cramé physiquement en fin de match.

 

Le couloir gauche est assuré

Avec cette bonne prestation, on peut dire que Djamel Belmadi a trouvé un joueur de qualité et que le couloir gauche est bien assuré pour la suite du parcours. Avec le retour prochain de Ghoulam et la présence d’un Farès qui a senti la confiance du coach en sa personne, cela nous promet un beau duel en perspective mais aussi des retombées positives pour l’EN, car il est important d’avoir des joueurs de qualité dans chaque poste et Farès, il est plutôt très bon dans ce qu’il fait et aura l’occasion de le confirmer lors des prochaines échéances avec les Verts.

  1. Z.

 

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