Feghouli, l’atout maître de Belmadi

Sofiane Feghouli. Il faut dire que depuis qu’il a perdu sa place et son statut au sein de la sélection, l’équipe tourne à trois pattes. Pratiquement titulaire indispensable depuis son arrivée en sélection en 2012, le milieu de terrain est devenu même un cadre et le capitaine des Verts au fil des matches.

Mais après la Coupe du monde 2014, le joueur commença à rentrer dans les rangs et petit à petit, il a même perdu son statut de leader du groupe. Après l’épisode Rajevac et une petite mise à l’écart suivie d’une sortie médiatique où il avait dézingué tous ses partenaires, du moins certains qu’ils visaient de ne pas être solidaires avec lui après cette histoire avec l’ancien sélectionneur Rajevac que beaucoup ont désigné comme le meneur d’une révolte contre le Serbe, Feghouli a perdu tous ses «privilèges» en sélection.

 

En totale confiance

Les choses ont empiré avec Madjer, mais depuis l’intronisation de Belmadi à la tête du staff technique, le milieu de Galatasary est en train de revivre, aussi bien en club qu’en sélection. D’ailleurs, sa persévérance et son envie ont fini par avoir raison de l’entêtement de l’entraîneur de Galatasaray, Fatih Terim. Ce dernier fait confiance à l’Algérien depuis quelques semaines. Après avoir débuté la saison  en jouant le match de la Super-Coupe, mais derrière, il n’a pas eu un temps de jeu conséquent. Deux minutes par-ci, cinq minutes par-là, mais il a fini par recouvrer la confiance de son coach, connu pour son intransigeance.  Auteur d’une belle prestation, le joueur revient au bon moment pour les Verts avant la rencontre face au Togo. «Je ne suis pas un joueur de deux ou cinq minutes. J'ai assez prouvé par le passé, notamment avec le titre de champion de Turquie la saison dernière. J'ai besoin de jouer et d'avoir de la continuité», ce sont les propos de l’international algérien, qui démontrent son envie de revenir au premier plan.

 

Il est relayeur de formation 

Et dans ce contexte, le sélectionneur Djamel Belmadi veut récupérer le leader de l’équipe nationale. Après avoir crevé l’abcès, retrouvé son brassard de capitaine d’équipe et surtout sa place de titulaire lors du précédent match face au Bénin, Feghouli sera reconduit dans un autre registre, à l’occasion de cette confrontation face au Togo, ce dimanche. Djamel Belmadi songe à mettre un système de jeu le 4-3-3 classique qui va permettre à Feghouli de jouer en relayeur. Un numéro 8 à l’ancienne, comme le faisait si bien un Moussa Saïb par exemple, mais avec un énorme abattage physique et un apport défensif plus important. «Milieu à trois, c’est un poste où j'ai été formé et que je connais très bien. Petit à petit, je vais rentrer dans l'axe, pour être au cœur du jeu. Ça me plaît», a indiqué le joueur algérien concernant son nouveau positionnement avec son club. Donc, ce ne sera pas une nouveauté pour Feghouli, capable de jouer avec Mahrez sans pour autant s’en mêler les jambes. Les Verts devraient expérimenter un nouveau système de jeu, notamment au milieu de terrain, surtout que l’alignement de deux joueurs à vocation défensive, Taïder et Bentaleb ou Guedioura, n’a pas donné les résultats escomptés. 

 

Donner l’exemple

Le coach va opter pour le système sur lequel reposait le jeu des Verts sous la coupe de Vahid Halilhodzic et même Christian Gourcuff avec une sentinelle et c’est à Chita que le rôle devrait être confié. Comme l’avait signalé Belmadi en conférence de presse, «il existe des joueurs qui sont faits pour ce genre de rôle et Chita en fait partie». Cela va permettre de libérer des joueurs plus habiles balle au pied à l’image de Benzia et Feghouli, de porter le jeu vers l’avant. Chita aura aussi le rôle de couvrir Attal, un joueur qui n’est pas pour se contenter de défendre. Feghouli devrait être le relais entre la défense et l’attaque où des joueurs comme Belaïli, potentiel titulaire, et Mahrez doivent absolument suivre le rythme, aider dans la récupération du premier ballon, mais surtout se montrer explosifs devant le but. En jouant dans un milieu à trois, il aura beaucoup de ballons et il sera sollicité énormément. Il ne doit pas perdre le ballon et doit faire en sorte que ses coéquipiers ne le comprennent pas trop tard. Dans ce registre, il existe des joueurs qui excellents dans le monde. Veratti, Modric… entre autres, Feghouli possède les qualités pour être capable de faire aussi bien.

Ilyès Nassim

Feghouli : «La sélection m’a tendu la main au moment où j’étais moins bien »

Sofiane Feghouli a accordé une longue interview à France Football.

Dans sa première partie publiée hier, Soso a évoqué sa situation en club, il a parlé de son étranger mise à l’écart après une saison où il a contribué au titre gagné par Galatasaray : « Sincèrement, je n'ai pas eu d'explication de qui que ce soit. Je n'ai jamais échangé à ce sujet avec l'entraîneur. Je suis resté professionnel. J'ai été patient, j'ai travaillé de mon côté, en étant toujours irréprochable et en attendant que mon heure arrive.»

« Mon retour en sélection m’a aidé moralement et physiquement »

Soso a ensuite reconnu que la convocation de Belmadi l’a grandement aidé psychologiquement et physiquement: «J'ai eu la chance de pouvoir retrouver la sélection le mois passé, le coach m'a appelé malgré mon faible temps de jeu. Moralement, ça m'a aidé et, physiquement, il m'a donné du temps de jeu. La sélection m'a tendu la main à un moment où j'étais moins bien. C'était important.»

« J’ai été écarté pour des facteurs extrasportifs »

« Je ne sais pas si le club avait besoin d'argent avec le titre de champion et le fait de disputer la Ligue des champions qui rapportent beaucoup. Donc je ne pense pas. Ne pas démarrer dans le onze titulaire après un titre de champion était surprenant. Beaucoup de gens ont d'ailleurs été surpris. En football, on sait comment c'est : il y a beaucoup de facteurs extrasportifs qui comptent énormément. J'ai trois ans et demi de contrat et je compte aller au bout. Je me suis inscrit sur du long terme, avec l'ambition de gagner des titres et de jouer la Coupe d'Europe. Après la Premier League, j'ai accepté ce challenge pour ça. Je suis très heureux dans ce club, avec la vie à Istanbul qui me convient parfaitement.»

«La ferveur des fans de Galatasaray est comme celle des Algériens »

Entre les fans de Galatasaray et les supporters de l'Algérie, niveau ferveur, Soso reconnaît qu’il y a beaucoup de ressemblance : « Oui, ça se ressemble. Il y a beaucoup de similitudes. Je ne suis pas dépaysé !», a-t-il dit, et dira encore plus de choses dans la suite de l’interview qui paraîtra aujourd’hui sur le site du magazine.

  1. M. A.

Le Togolais affiche une belle forme

Tahrat ou Benlamri, qui se chargera d’Adebayor ?

Par Ilyès Nassim

La défection de Mohamed Farès va donner des soucis au sélectionneur national, Djamel Belmadi, avant la confrontation face aux Togolais, demain. Il faut dire que cette défection va le pousser à chambouler tout son dispositif défensif. Bensebaïni sera obligé de jouer à gauche et libérera une place dans l’axe de la défense. En l’absence de Mandi, suspendu, le coach des Verts aura trois choix à faire pour associer un joueur à Mehdi Tahrat, le seul qui est assuré d’être titulaire. Les trois choix sont Halliche, Benlamri et Bedrane. Si le premier est quasiment éliminé puisqu’il n’est pas au meilleur de sa forme, Belmadi devrait opter pour Benlamri même si Bedrane est potentiellement candidat. Mais disons que le Sétifien a été appelé à la rescousse à la dernière minute, ce qui fait que c’est Benlamri qui va être associé à Tahrat. Ce sera une première, mais la mission sera très importante puisque la charnière centrale aura un énorme travail à faire : museler Adebayor, l’attaquant le plus en forme de la formation togolaise. Il y aura certainement des chocs dans la surface de réparation des Verts avec la présence de ces trois colosses. Les trois joueurs vont s’affronter directement. L’avant-centre des Eperviers, Emanuel Adebayor avec son 1m 91, les défenseurs axiaux des Verts, Mehdi Tahrat avec son 1m 93 et Djamel Benlamri avec ses 1m 90 il ne faudra pas s’aventurer devant eux lorsque le ballon roderait dans leur zone. Adebayor a souvent donné des soucis aux défenseurs algériens à chaque fois qu’il les croise. La dernière fois, c’était le 11 juin 2017 à l’occasion du match aller à Blida. Certes, ce jour-là le joueur n’était pas au meilleur de sa forme, mais la charnière centrale alignée dans ce match, à savoir Mandi et Bensebaïni, a eu du mal à le contenir. Il faut savoir que l’ancien avant-centre du Real Madrid n’est pas un joueur maladroit balle au pied. Donc, en plus de son physique, c’est un joueur technique capable de désarçonner n’importe quel défenseur. Il n’a rien à voir avec le style de jeu de certains joueurs à forte corpulence, à l’image d’un Lukaku par exemple. Adebayor est capable de dribbler et faire parler sa technique. Sur le plan physique, il est également très fort et les Verts se souviennent de ce fameux match en coupe d’Afrique des nations en 2013 en Afrique du Sud. Adebayor était l’un des artisans de la victoire du Togo face à l’Algérie sur le score de 2 buts à 0. Belkalem et Halliche, qui composaient la charnière centrale dans ce match-là savent quelque chose et à quoi s’attendre devant un joueur comme Adebayor. Les deux joueurs avaient éprouvé d’énormes difficultés à mettre hors d’état de nuire le buteur togolais. Certes, certains diront qu’Adebayor 2013 n’est pas celui de 2018, mais il reste un joueur redoutable, capable de faire changer le cours d’un match. «Il y a 5 ans, nous avions une très bonne équipe. Mais dimanche le talent ne suffira pas. Il faudra le bon état d’esprit, la combativité. Mais je pense que nous serons prêts. Nous aurons besoin de tout le monde pour récupérer les trois points contre l’Algérie et espérer se qualifié pour la CAN-2019», a indiqué l’attaquant togolais. On s’attend, donc, à un véritable duel, un match dans le match où tout se jouera sur des détails. Reste à savoir quelle stratégie va mettre sur pied le sélectionneur national. Va-t-il mettre un joueur sur l’homme ou va-t-il opter pour une défense dans la zone ? La chose qui est sûre c’est qu’Adebayor doit être surveillé comme le lait sur le feu. Il sera incontestablement le danger de l’attaque togolaise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Classement