Après le match de la Tunisie, qui a clôturé le stage de mars, Belmadi n’a pas caché sa satisfaction en conférence. Pour lui, le match de la Tunisie a tenu toutes ses promesses, et plus encore.
«Moi, je suis très satisfait. Apparemment, selon les joueurs, cela fait longtemps qu’ils n’ont pas joué une équipe solide, un match où il y avait beaucoup de rigueur tactique et beaucoup d’envie, un match où on ne devait rien lâcher, car la moindre erreur aurait pu être payée cash, face à des joueurs de talent dans cette équipe de Tunisie… c’est une équipe très imposante, qui a de la qualité devant avec des éléments comme Msakni et Sliti ; un avant-goût avant la CAN ; on va emmagasiner de la confiance pour parfaire ce qui nous manque. On aurait pu tuer le match, mais on n’a pas eu assez d’occasions, c’est un point à travailler.» Tel a été le résumé des propos tenus par Belmadi concernant les bienfaits d’un match amical qui avait tout d’un match officiel.
Bilan positif
Après la partie, l’heure était aux bilans. Belmadi a refait le match avec ses proches collaborateurs ; on peut dire que Belmadi était super content de la partie que venait de livrer son équipe, pas parce que le rendement était bon ou mauvais, cela est un autre chapitre, mais ce qui importait le plus dans ce match, c’était de voir la réaction des joueurs face a un adversaire de taille, un adversaire qui reste sur une participation en coupe du monde, et cela n’est pas rien pour notre sélection ravagée par des tourbillons de problèmes qui l’ont remise au point de départ. Belmadi voulait voir la réaction de chacun de ses joueurs, les pousser à bout pour tester leur capacité d’adaptation et cela a apparemment eu l’effet recherché.
Examen individuel et collectif
Les incertitudes étaient grandes avant le match. Belmadi restait sur deux matches contre des adversaires qui n’ont pas été tranchants en attaque, que ce soit le Togo en novembre ou la Gambie il y a une semaine. Il ne pouvait pas tester sa défense, à titre d’exemple, et les Tunisiens ont offert ce qui manquait sur un plateau au coach national. Il faut dire que c’est pour cela que Belmadi avait insisté auprès de la FAF pour programmer un 2e match en ce mois de mars. Certes, le stage est court, mais il savait que le match de la Gambie n’allait pas faire l’affaire ; il a exigé un adversaire de niveau mondial et il a eu ce qu’il voulait. Les résultats ont eu plus que l’effet escompté, et ce, sur le plan individuel et même collectif.
Comme dans une CAN
L’agressivité des Tunisiens a été grande, les joueurs de l’EN s’écroulaient comme des feuilles mortes en début du match ; il y a eu une première victime, à savoir Lekhal, qui a quitté la pelouse après 11 minutes. Bounedjah a dû utiliser son imposant physique pour résister aux interventions des défenseurs tunisiens. Il y a eu une rude bataille qui a permis à l’EN de montrer une capacité d’adaptation car, au fil des minutes, elle a durci son jeu, et a pu rivaliser. Des zones d’ombre ont été dévoilées dans ce registre pour Belmadi, qui était très attentif aux réactions de ses poulains sur la pelouse, car cette bataille ressemble étrangement à celles de la CAN, là où les points seront chers, et où les erreurs sont payées cash.
Choix
L’aspect technico-tactique n’est pas des moindres, il a été lui aussi à l’honneur dans ce match que Belmadi a choisi d’attaquer avec un onze proche du onze-type. Ceci dit, certains éléments ont été testés dans des conditions extrêmes, à l’image d’un Mandi dans l’axe ou encore Bensebaïni côté gauche. Le premier jouait dans une configuration différente de celle qu’il a en club, alors que le second a occupé le poste qu’il occupe depuis le début de la saison à Rennes, à savoir latéral gauche. Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est le pensionnaire du Bétis qui a eu le rendement escompté, puisqu’il a fournir un match plein avec à la clé des interventions musclées, des tacles glissés et une nette envie d’arracher une place de titulaire. Quant à Bensebaïni, il a été incapable d’apporter un plus offensif, et de presser les Tunisiens comme l’aurait fait un Ghoulam, voire un Fares, ce qui est déjà une information à retenir pour Belmadi en vue de la suite du parcours.
Rivalité
Même constat à faire dans d’autres postes. Feghouli, par exemple, ne semble pas trop à l’aise dans une position axiale, lui qui se régale en club sur le couloir droit, voire en électron libre avec assez de prérogatives. Pour ce qui est de Benrahma, il paraissait perdu même s’il a eu la chance de jouer dans la même config’ qu’en club. Il a été un peu trop naïf dans un poste qui nécessite plus de percussion.
Pour terminer, le match de la Tunisie a confirmé un autre point : la rivalité sportive née depuis peu entre Mahrez et Bounedjah ; elle a été résumée en 2 actions dans le match, celle où Bounedjah devait servir Mahrez sur un contre bien mené mais le joueur d’Al Sadd a choisi la solution individuelle, manquant un but tout fait, et l’autre, sur la transformation du penalty, soit le genre d’erreurs qui peuvent nuire à l’ambiance d’un groupe ou a une équipe dans une compétition majeure comme la CAN. Tout cela a été déterré grâce à la nature du match qui n’avait rien d’amical. C’est du moins la grosse satisfaction retenue par le coach qui aura tout le temps qu’il faut pour revoir sa copie, présenter le meilleur effectif possible et apporter les correctifs qu’il faut dès l’entame du stage.
- M. A.
A lire aussi :
Le nouveau maillot de l’EN dévoilé