Hier lors de la conférence de presse animée par l’Algérie, c’est le capitaine des Verts Ryad Mahrez qui s’est présenté en compagnie de Djamel Belmadi pour répondre aux journalistes présents ai stade d’Essalam où se jouera la rencontre de demain face à la Tanzanie.
Il faut dire qu’au cours de ces deux dernières années, la grosse interrogation de tous les amoureux du football algérien était : pourquoi nos joueurs qui excellaient presque tous au niveau de leurs clubs n’arrivaient pas à rééditer les mêmes performances au niveau de notre équipe nationale ? Et bien après les deux victoires dans cette CAN, nous avons voulu savoir qu’est-ce qui a justement changé pour que Mahrez et ses coéquipiers arrivent justement à confirmer à présent tous leurs très belles saisons effectuées avec leurs différentes équipes.
«Depuis Gourcuff, on n’a jamais bossé l’aspect tactique»
«Je dirais qu’avant on jouait un peu tous de notre côté, on était certes une équipe mais on ne le montrait pas assez sur le terrain. Mais avec l’arrivée du coach il a beaucoup insisté sur ce volet au vu de son importance, à savoir jouer comme une vraie équipe. Là on arrive à le faire. Personnellement et on me l’a toujours dit, je faisais partie d’un collectif et si je rentrais bien dans ce collectif, mes qualités individuelles allaient ressortir. Tout le monde a vu contre le Sénégal qu’on jouait comme une équipe, tout le monde se bat pour tout le monde, tout le monde se donne à fond, personne ne triche…», nous a affirmé le milieu de terrain de Manchester City avant de préciser : «… Je ne dis pas qu’on trichait avant mais bon là personne ne triche, tout le monde se donne à fond et automatiquement les qualités individuelles ressortent», nous a indiqué Ryad Mahrez.
Lors de cette conférence de presse, beaucoup de médias français étaient aussi présents. Ces derniers se sont intéressés de très prêt à Djamel Belmadi et à sa façon de travailler ainsi qu’aux coachs qu’ils l’ont inspiré tout au long de sa carrière. Interrogé sur le coach qu’il est avec ses joueurs, Mahrez dira : «Moi, je n’aime pas trop parler du coach surtout quand il est à côté de moi (il sourit). Mais ce que je peux dire c’est que ça se passe très bien avec lui. Là, ce n’est que le début de la compétition et donc on ne va pas s’enflammer. Il est vrai que nous avons gagné nos deux premiers matchs, mais bon ce n’est pas une finalité. Battre le Sénégal c’est bien mais ça ne veut nullement dire qu’on va aller plus loin que la Sénégalais dans cette compétition. Il reste encore beaucoup de matchs, il faudra rester concentré et on verra incha Allah», nous a-t-il avoué. Avant cette coupe d’Afrique des nations, l’entraîneur national Djamel Belmadi n’a cessé de répéter que l’entraîneur et le compétiteur qu’il est, cette coupe d’Afrique des nations, il allait l’entamer avec l’ambition d’aller le plus loin possible et gagner pour remporter le trophée, une coupe d’Afrique qui, rappelons-le, n’a jamais été remporté en dehors de notre pays.
«Nos ambitions sont toujours les mêmes : aller le plus loin possible»
Voulant savoir si pour les joueurs, et après cette bonne entame, leurs ambitions ont été revues à la hausse, l’enfant de Sarcelles explique : «Déjà les ambitions ne sont pas revenues à la hausse du fait qu’on a toujours eu cette ambition d’aller le plus loin possible dans cette coupe d’Afrique des nations. Après, pour ce qui est de mon ressenti en tant capitaine au niveau du groupe, ce que je peux dire c’est que tout le monde est concentré et déterminé. Il est clair que les deux matchs que nous avons fournis nous donnent plus de confiance, car on va aborder le match devant la Tanzanie d’une manière plus tranquille du moment que nous sommes déjà qualifiés. Le match des huitièmes de finale, on va aussi l’aborder avec beaucoup de confiance mais toujours avec la ferme ambition de gagner, et c’est ce qui fait notre force et incha Allah on verra», nous a fait savoir Ryad Mahrez hier lors de la conférence de presse.
«Belmadi trouve les bons mots pour nous motiver»
Cette équipe nationale à la fois séduisante mais qui fait preuve de beaucoup d’abnégation et de détermination ainsi que de rigueur tactique sur le terrain, tous les Algériens sont fiers de la voir évoluer de la sorte et se reconnaissent presque dans ce groupe. Qu’est-ce qu’a fait Djamel Belmadi pour changer cette équipe ? Et bien le capitaine de l’EN dira : «Déjà, on travaille beaucoup plus tactiquement. Auparavant et avec les autres coachs et depuis le départ de Christian Gourcuff, avec les trois ou quatre entraîneurs que nous avions eus, on ne travaillait pas du tout l’aspect tactique. Le coach, et depuis son arrivée à la tête du staff technique nationale, insiste sur beaucoup de choses. Ensuite sur le terrain, il a les mots pour nous motiver. Mais il y a aussi le fait que nous avons une équipe qui arrive à maturité avec des joueurs comme par exemple moi, Soso, Yacine, Baghdad, des éléments de 28 et 29 ans. Aïssa Mandi aussi et tout ce monde est entouré par des anciens à l’image d’Adlène, en plus des jeunes comme Smaïl Bennacer. Donc, c’est un bon mixage. Nous les anciens on essaye de transmettre nos expériences des précédentes CAN où ça n’a pas marché, et l’entraîneur est arrivé en connaissance de cause parce qu’il était super bien informé. Du coup, on a beaucoup travaillé sur la motivation mais aussi le grand chantier tactique comme je l’ai déjà précisé. Car pour disputer une CAN il faut être prêt tactiquement, et face au Sénégal on a montré qu’on était bien préparés sur ce plan», nous a-t-il déclaré.
Il est clair que les Verts ont assuré la première place de ce groupe C, mais le chemin est encore long comme l’a bien expliqué Mahrez hier : «Il est vrai que nous avons gagné nos deux premiers matchs et que nous sommes qualifiés, mais pour l’instant il n’y a pas de quoi s’enflammer ou se prendre pour le Brésil. Après, nos supporters on sait qu’ils sont contents, mais on sait aussi que si demain on perd c’est fini. Mais il est vrai qu’on veut les rendre fiers et incha Allah on continuera à se donner à fond pour que tous les Algériens soient heureux et fiers de cette équipe nationale», a précisé le capitaine de l’EN.
«Je joue dans un grand club, c’est normal qu’on attende beaucoup de moi»
Comme en Angleterre, en Algérie ou même dans beaucoup d’autres pays, Ryad Mahrez est une vraie star ici en Egypte. Tous veulent poser avec lui pour des photos souvenirs. Est-ce qu’il ressent une pression supplémentaire par rapport au fait qu’il joue dans un grand club comme Manchester City vainqueur de 4 trophées cette saison ? Mahrez dira : «On ne va pas se mentir, quand on joue dans un grand club, on a toujours une certaine pression quand on revient jouer chez nous pour l’Algérie. Pression de performer, d’être le leader technique sur le terrain, de faire la différence, ce qui est normal. Mais il ne faut pas comparer l’Europe et l’Afrique, car c’est complétement différent. Il est bien clair que je me dois de faire la différence et j’essaye de bien le faire, mais on a besoin de toute l’équipe. Quand on a 10 bons joueurs derrière nous qui se donnent à fond et qui se donnent tous les uns pour les autres, nos qualités ressortent forcément», conclut Ryad Mahrez.
- H. A.