La sélection nationale domine cette CAN-2019, par son jeu, ses performances et surtout sa personnalité, faisant d’elle le favori en puissance pour le sacre finale.
Cela a valu aux Verts une pluie d’éloges qui s’abat sur la sélection nationale. Et c’est loin d’être exagéré tellement la troupe à Belmadi est en train de marquer les esprits et écrire une nouvelle page d’histoire aux pieds des antiques pyramides. Quatre victoires en autant de rencontres, neuf buts marqués pour zéro encaissé, une débauche d’énergie à faire pâlir les habitués des courses d’endurance et un incroyable sens du sacrifice au profit du collectif : cette EN a (vraiment) tout d’une grande. Mahrez retrouvant son niveau des pelouses britanniques. Mieux encore. Il revient défendre et récupérer la balle devant sa surface, Il fallait voir pour le croire. Que dire alors de l’infatigable Feghouli qui ne baisse jamais la garde lorsqu’il est question de travail de sape dans l’entrejeu. Deux exemples tellement récapitulatifs de ce qu’est devenue la sélection sous la coupe de Djamel Belmadi : une vraie équipe.
L’Algérie ne peu plus se cacher derrière le statut d’outsider
Ce sens développé de l’engagement n’a d’ailleurs fait qu’embellir davantage les qualités techniques individuelles fondues dans un collectif désormais bien huilé et au faîte de sa forme. Les surprenantes éliminations du mondialiste marocain et du favori égyptien aidant, l’Algérie ne peut plus se cacher derrière l’habit d’outsider aux dents longues, devenu trop juste, trop court, trop petit pour une EN en plein boom sur les terres de son rival intime. La belle leçon administrée à des Guinéens qui ont fait l’erreur de confondre domination et qualification est, en fait, juste confirmer ce qui sautait aux yeux dès le deuxième match de poule face au Sénégal : cette Algérie-là a les moyens de ses ambitions. Impressionnante de discipline tactique, asphyxiant ses adversaires par un pressing haut d’un bloc compacte qui ne laisse aucun espace quand bien même il recule très bas par moments, l’EN, version Djamel Belmadi, est devenue, en parallèle, maîtresse en contre-attaque rapide grâce à une armada offensive aussi technique balle au pied que tueuse face au but. La peur de se faire prendre en contre a, dorénavant, changé de camp.
Les buts sur une touche devenus une marque déposée
Les coups de massue aux moments-clés du match, c’est nous qui les mettons cette fois-ci ! Les coups de poignard dans le dos d’une défense distraite à la faveur d’un contre-éclair, c’est nous qui les portons maintenant. Le poids cumulé de la rencontre, de la chaleur et de l’humidité, c’est nous qui le supportons à présent. Transformée en une machine de guerre qui terrasse tout sur son passage et balaie les incertitudes, les appréhensions et les dépréciations les plus absurdes, cette EN ne semble, en plus, pas encore arrivée à son meilleur niveau, tant certaines imperfections rappellent la jeunesse de son effectif, l’inexpérience de ses titulaires et la longueur du chemin encore à parcourir pour durer au plus haut niveau international.
Grâce à un groupe qui vit bien ensemble
Pour être parvenu, en quelques mois seulement, à former un groupe qui vit très bien ensemble et qui fait partie du top huit du continent, Djamel Belmadi saura, forcément, corriger ces lacunes, apparues notamment en première mi-temps face à la Guinée, en perspective du très attendu quart de finale de jeudi et la possibilité de disputer une demi-finale continentale neuf longues années plus tard. Dès lors, il ne faudrait plus s’attendre à une pluie d’éloges, mais plutôt à un torrent émotionnel.
- N.