L’équipe nationale a joué avec les nerfs des millions d’Algériens pour arracher une qualification aux demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations après avoir battu la Côte d’Ivoire aux tirs au but.
La rencontre s’est terminée par un nul (1-1), alors que les camarades de Feghouli auraient pu sceller le sort du match, mais Bounedjah a donné l’espoir aux Ivoiriens pour revenir. Contrairement aux précédentes rencontres, les Verts ont entamé la partie quelque peu crispés. Il faut dire qu’il leur a fallu du temps pour avoir des repères dans un stade qu’ils ont foulé pour la première fois dans cette compétition, alors que les Ivoiriens y ont déjà évolué. D’ailleurs, il y a eu une première frayeur pour les Algériens, qui ont vu le ballon ricocher sur le poteau gauche de M’Bolhi suite à un tir enveloppé de Gradel (6’). Il faut dire que l’Algérie n’était pas habituée à ce genre d’actions. La défense algérienne donnait des signes d’inquiétude et une incursion de Zaha a provoqué la panique dans l’arrière-garde des Verts. Heureusement que son centre a été intercepté par Benlamri, qui a dégagé le danger. Il a fallu attendre le quart d’heure de jeu pour voir la première action des Verts. Riyad Mahrez, décalé idéalement par Bounedjah, a envoyé une balle croisée qui a frôlé le poteau gauche du portier ivoirien, Gbohouo. Le capitaine de la sélection nationale avait pourtant le but grand ouvert, mais il avait trop croisé son tir.
Le but de Feghouli et la blessure de Atal
Mais cinq minutes plus tard, un excellent travail à gauche a permis à Bensebaïni de bien se décaler sur le côté avant d’effectuer un centre en retrait pour Feghouli. Ce dernier a repris le cuir d’une frappe terrible pour l’envoyer au fond des filets (20’). Après cette réalisation, il y a eu un léger mieux dans le jeu des Verts, qui avaient la possibilité d’ajouter des buts. La sortie de Youcef Atal à la demi-heure de jeu, suite à une blessure à la clavicule, a fait baisser le rythme des attaques algériennes, notamment sur le côté droit. Les hommes de Belmadi ont décroché, laissant la possession du ballon aux Ivoiriens. Ces derniers, certes, loin d’être dangereux comme au début du match, mais ils ont tenté de progresser vers la défense algérienne, qui tenait tant bien que mal. Profitant des espaces, Mahrez aurait pu ajouter un deuxième but, quelques instants avant la pause. L’intervention in extremis d’un défenseur ivoirien a privé les Algériens d’un but certain. Quelques secondes avant la mi-temps, M’Bolhi s’est retrouvé sur la trajectoire du ballon suite à un puissant tir de Gradel.
Le ratage de Bounedjah aurait pu être fatal
Juste après la pause, l’Algérie a bénéficié d’un penalty suite à une faute du gardien de but sur Bounedjah. Ce dernier s’est chargé de l’exécuter, mais il a tiré sur la transversale. Enorme ratage pour les Verts qui auraient pu se mettre à l’abri surtout que deux minutes après le ratage de Bounedjah, Kodjia a obligé M’Bolhi à se déployer pour dégager une balle qui prenait la direction de la lucarne. D’ailleurs, le but rôdait et à force de rater, Kodjia a réussi à égaliser suite à un tir à ras de terre (62’). Bounedjah avait la possibilité de redonner l’avantage aux siens, mais son puissant tir a été sauvé par le gardien en corner. Une autre occasion pour Mahrez, qui a vu son ballon dégagé sur la ligne (68’). Le puissant tir de Guedioura a obligé le gardien ivoirien d’intervenir à deux reprises.
L’insoutenable séance des tirs au but
Après les 90 minutes, les deux équipes ont été conviées à une prolongation de deux fois 15 minutes. Les Algériens étaient, certes, plus entreprenants, mais ils ont manqué de lucidité dans le dernier geste. Feghouli a raté le cadre, alors que Gbohouo avait sauvé son équipe d’un but certain suite à une tête de Slimani. Mais c’est la séance des tirs au but qui a failli faire craquer les Algériens. Après trois tirs réussis (Bensebaïni, Slimani et Delort) par les Algériens, Bony a raté le sien, ce qui devait ouvrir la voie à Belaïli d’offrir la qualification à l’Algérie, surtout qu’Ounas a transformé admirablement le quatrième tir. Belaïli, pourtant un spécialiste de la série, a frappé sur le montant gauche. On croyait alors qu’on allait vivre un calvaire, mais Serey Dié a imité Belaïli, en butant sur le montant droit de M’Bolhi. L’Algérie est en demi-finale, mais ô combien c’était difficile.
Ilyès Nassim
Stade de Suez (Egypte). Affluence nombreuse. Arbitrage de Bamlak Tessema (Ethiopie), assisté de Waleed Ahmad Ali (Soudan) et Olivier Kabene Safari (RD Congo).
Buts : Feghouli (20’) Algérie - Kodjia (62’) Côte d’Ivoire
Avertissements : Zaha (29’), Bagayoko (43’), Gbohouo (46’), Kissié (88’), Cheick Comara (120’) Côte d’Ivoire - Bensebaïni (29’), Bennacer (39’) Algérie
Algérie : M’Bolhi, Atal (Zeffane 30’), Bensebaïni, Mandi, Benlamri, Guedioura, Feghouli (Delort 120’), Bennacer, Bounedjah (Slimani 78’), Mahrez (Ounas 85’), Belaïli
Entraîneur : Belmadi.
Côte d’Ivoire : Gbohouo, Bagayoko, Wonlo Coulibaly, Ismaël Traoré, Kanon (Cheick Comara 54’), Serey Dié, Gradel, Ibrahim Sangaré (Gbamin 78’), Zaha (Cornet 93’), Kissié, Kodjia (Boney 96’).
Entraîneur : Ibrahima Kamara