Une finale historique attend l’EN ce soir ; l’Algérie jouera pour remporter une 2e CAN après une longue période de disette.
Avant cette finale, l’entraîneur Belmadi s’est présenté en conférence pour évoquer les derniers préparatifs de son équipe pour ce choc. D’emblée, Belmadi parle de la préparation de cette empoignade ; il affirme qu’il a tout fait pour éloigner la pression de ses joueurs et la préparer comme tous les autres matches : «On essaye de faire en sorte de la préparer de la même manière qu’on a préparé tous les matches jusqu’à présent ; la concentration se fait quasiment d’elle-même, le ressenti des joueurs et l’approche sont très clairs, on n’a même pas besoin d’en rajouter. Le plus important est de rester concentrés et déterminés comme on l’a été jusqu’à présent. Il faut avoir une certaine tranquillité.»
«Si on est arrivés en finale, c’est pour la gagner»
Les observateurs ne s’attendaient pas à ce que l’Algérie arrive en finale ; quel est le discours tenu par le coach aux joueurs. Belmadi répond : «Le discours que je vais apporter à mes joueurs restera entre nous, ça c’est sûr, mais vous en doutez un peu qu’on est en train de préparer ce match-là à tous les niveaux du mieux que l’on peut, avec l’objectif de gagner. Si on arrive en finale, c’est évidemment pour la gagner. Si on parle du match du groupe, celui-là, c’est totalement différent. On l’a dit lors de la phase de poules, ce n’est pas un match capital. On l’a dit lors de la conférence de presse d’avant-match, là, oui, il est capital et décisif, c’est une finale tout simplement, mais ce qui s’est passé aun début du tournoi et ce match-là, on n’est plus du tout dans l’état d’esprit, ni eux ni nous.»
«Bennacer est important dans notre
organisation»
Bennacer est le joueur ayant joué tous les matches. Le coach parle de son joueur, il ne tarit pas d’éloges sur lui : « S’il a disputé tous les matches, c’est qu’il en a la capacité. Le match contre la Tanzanie, il avait disputé 50 minutes ; c’est u joueur qui a soif et qui a envie de jouer. Cela fait un moment qu’il est dans les listes, peut-être 3 ans, sans pour autant avoir l’occasion de montrer ce qu’il sait faire. Le fait qu’il ait joué jusqu’à maintenant tous les matches montre l’importance qu’il a dans notre organisation. Un joueur important qui aura encore à montrer l’étendu de son talent dans cette finale.»
«Pour ces raisons, on peut perdre la finale»
A une question jugée provocatrice par le coach, ce dernier répond avec malice : est-ce que l’Algérie peut perdre ce match ? Coach Djamel répond : «On peut effectivement perdre ce match, puisqu’il y a un adversaire qui est ici jusqu’à la finale. Il est premier au classement FIFA zone Afrique, qui a été au Mondial dernièrement ; nous avons eu cette chance, nous avons été éliminés du premier tour de la coupe d’Afrique, donc, c’est envisageable. J’ai compris la question, j’ai répondu comme moi je veux répondre, mais pas comme vous, vous voulez que je réponde.»
«Se rencontrer en finale moi et Cissé, c’est exceptionnel»
La relation entre Belmadi et Cissé est magnifique. Belmadi en parle à nouveau : «On ne s’est pas parlé maintenant, on se parlera après le match, incha Allah, avant aussi, pas de problème, le jour du match. Je veux dire là, c’est une ironie du sort extraordinaire, de se retrouver nous les deux enfants de Champigny-sur-Marne ; je ne pense pas que quelque chose comme ça s’est produit, c’est quand même une compétition internationale de haut rang, et se reprouver tous les deux qui jouions l’un contre l’autre dans les catégories jeunes, on a grandi dans la même ville, une petite ville de la région parisienne. Donc, c’est exceptionnel de se rettrouver nous deux à la tête de nos équipes nationales respectives, et de jouer une finale. Maintenant, c’est anecdotique ça, le plus important est que nos deux pays se retrouvent à ce niveau de la compétition ; on va se rencontrer pour gagner ce titre prestigieux qu’est la coupe d’Afrique. Pour le Sénégal, ce sera la première fois, pour nous, ce sera la première à l’extérieur.»
«Nos émotions ne nous déconcentrent pas»
Le coach vit des émotions depuis le début de la CAN, est-ce qu’il compte changer cela en finale, cela risque-t-il de déconcentrer l’EN : «Sentimental. C’est le bon mot, les émotions, on les vit tous depuis le début ; on sera extrêmement concentrés uniquement sur la durée de ce match-là, on vit depuis le début, moi particulièrement, les matches avec beaucoup d’émotions, mais cela ne m’empêche pas d’être concentré.»
«Notre parcours est quasiment parfait»
Belmadi ne veut pas dire si son team mérite le trophée : «Entre 2014 et 2019, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, même s‘il y a encore des rescapés ; ce n’est pas les mêmes joueurs, on peut les prendre un part un, si on le mérite. Si on voit le classment des meilleures attaques, la meilleure défense, c’est le Sénégal à un but, 2e meilleure défense. On a gagné tous les matchs quasiment sur le temps de jeu ; le parcours est quasiment parfait, ce n’est pas à moi de dire si on le mérite ou pas, c’est les performances et les stats qui pourront le dire.»
«Les joueurs sont à 200% physiquement»
Après un dur match contre le Nigeria, l’Algérie a eu 5 jours pour se préparer, suffisant pour retrouver la forme : «Si vous aviez assisté à l’entraînement d’hier, vous auriez vu qu’il n’y a pas de séquelles, on est à 200% physiquement, par contre, pour notre dernier match, on a eu la chance de ne pas partir en prolongations.»
«Delort n’a pas eu de soucis à s’imposer»
Brahimi et Delort n’ont pas beaucoup joué ; un confrère étranger a eu la curiosité de demander les raisons de cette mise à l’écart. Le coach rétorque : «Ce sont deux cas différents. Andy Delort nous a rejoints d’une manière accidentelle, puisqu’il est arrivé après le groupe pour différentes raisons. Donc, pour lui, c’est nouveau l’équipe nationale ; il est quasiment rentré dans toutes les rencontres, il a pu disputer l’intégralité de la rencontre contre la Tanzanie, il n’y a pas de soucis à avoir là-dessus.»
«Des éléments ne jouent pas, ils sont frustrés mais ils savent gérer ça»
Belmadi passe ensuite au cas Brahimi ; il affirme que Belaïli ne lui a pas laissé de chance : «Quant à Yassine, il a un lourd passé avec cette EN ; un cadre et un leader, il joue dans un grand club et joue la C1 ; la question se pose par rapport à lui. Il a été blessé durant la compétition, ça a été difficile pour lui de revenir ; il a été prévu qu’il joue quelques matches, ensuite il y a eu l’avènement de Youcef Belaïli, qui fait que la concurrence a augmenté ; il s’est imposé dans l’équipe, ce qui est une bonne chose. Maintenant, pour ce qui est de la gestion du cas, on a un tournoi, on a affaire à des joueurs intelligents qui accordent plus d’importance à l’aspect collectif qu’individuel, même si, à l’intérieur, ils nourrissent une certaine frustration, qu’ils doivent gérer ; ils ont l’intelligence pour le faire.»
«Mahrez est un leader technique»
Quel est l’avis du coach sur le rôle de Mahrez dans cette CAN : «Il est le genre de joueurs qui vous envoie en finale ; sur ce coup franc-là, il nous montre l’étendue de son talent ; c’est un joueurs qui, aujourd’hui, a envie plus que jamais d’être un leader et qu’il assume ce rôle-là, même si je ne suis pas le genre d’entraîneur à bâtir une équipe autour d’un joueur. Je l’ai déjà dit, l’équipe s’est battue autour d’elle-même, avec toutes ses forces. Quand on a le talent de Mahrez, à un moment donné du match, il y a ces leaders techniques qui apparaissent et qui te font passer de l’autre côté.»
- M. A.
Belmadi ne comptera pas sur les Egyptiens
«Notre public nous suffit»
Une question a été posée à Belmadi concernant le soutien de la galerie égyptienne. Il ne semble pas tabler sur cet apport, il sait qu’ils ont déjà soutenu d’autres teams contre les Verts, ils l’ont fait contre le Nigeria. Alors, Belmadi table sur le soutien des 15 000 Algériens présents au Caire.
Pas de soucis s’ils veulent supporter nos adversaires
«Ce n’est pas une question pour moi, c’est plus pour les Egyptiens, on va jouer devant nos supporters, notre peuple nous suffit. Pour moi, s’ils veulent nous rejoindre, marhaba, s’ils veulent supporter nos adversaires, comme ils l’ont déjà fait, il n’y a pas de soucis», a-t-il dit.
- M. A.