Finie l’euphorie de la victoire de la Coupe d’Afrique des nations 2019. La sélection nationale devra se pencher sur de nouveaux objectifs et surtout ne pas traverser une période négative, comme ce fut le cas juste après la victoire en 1990 ou encore la qualification au Mondial en 2009.
Il ne faut pas attendre trois autres décennies pour voir l’équipe nationale réussir une autre performance continentale. Désormais, tout le monde doit redescendre sur terre. Le coach Djamel Belmadi avait cru en les qualités de ses joueurs et c’est cela qui l’avait poussé à dire qu’il allait se rendre en Egypte pour tout simplement arracher le titre. Il a eu gain de cause même si beaucoup ont rigolé à la déclaration de Belmadi. Ce dernier, avec pratiquement le même contingent a réussi à redonner une âme à l’équipe nationale. Après l’histoire de la démission de Zetchi, qui s’en est suivie d’une annonce que Belmadi allait le suivre, pour beaucoup de spécialistes le coach des Verts n’envisage pas de lâcher prise et compte poursuivre le projet, cependant, il refuserait de continuer dans un environnement malsain. Belmadi n’a jamais laissé entendre qu’il allait démissionner de son poste de sélectionneur national, mais il a mis les points sur les i. Il n’a jamais exigé le maintien de Zetchi à la FAF pour poursuivre sa mission à la tête de l’équipe nationale, mais il veut tout de même continuer dans la stabilité.
Revoir l’organigramme
Le coach a exhorté ses joueurs de se remettre vite au travail et préparer les prochains matches de qualification pour la CAN-2021. Cependant, il a exigé de la FAF d’opérer des changements au sein de l’organigramme. De ce fait, il y aura certainement beaucoup de personnes qui vont sauter. Zetchi ne va pas sacrifier Belmadi pour garder certains de ses proches, décriés par le coach lui-même. En effet, avant le coup d’envoi de la CAN et durant le stage de préparation de l’équipe nationale au Qatar, l’ancien capitaine des Verts s’était rendu compte que beaucoup de personnes qui rôdaient autour de l’équipe nationale se sucraient de celle-ci. Les matches amicaux contre le Mali puis le Qatar avant la CAN d’Egypte avaient irrité Belmadi dans la mesure où des membres de la FAF avaient négocié avec des chaînes TV pour la retransmission de ces deux matches sans qu’il ne soit consulté. Avant cela, il y avait l’affaire Atal, ensuite celle du préparateur physique et enfin l’histoire de la conférence de presse lors de la CAN lorsque le coach s’est présenté seul sans un joueur pour l’accompagner comme l’exige la réglementation.
Objectif, le CHAN-2020
Pour le bien de l’EN qui était au-dessus de tout, Belmadi a résisté et est resté concentré jusqu’au bout, mais il a assuré qu’il allait tout revoir après la CAN. A présent, il a exigé que l’environnement de l’équipe nationale soit assaini, pour pouvoir travailler dans la sérénité en leur faisant opposition. Il est clair que le technicien champion d’Afrique se retrouve dans une position de force, surtout qu’il a carte blanche concernant la gestion de l’équipe nationale et aura à présent le contrôle de tout ce qui a un rapport de près ou de loin avec les Verts, y compris l’organigramme et les employés de la FAF détachés en équipe nationale.
Les responsables de la FAF, à leur tête le président Zetchi, ne vont certainement pas s’amuser à négocier avec lui sinon à lâcher un homme qui fait l’unanimité autour de lui. Zetchi va le défendre, quitte à sacrifier certains de ses proches. En plus simple, Belmadi ordonnera et ce sera fait. Après moins d’une année à la tête des Verts, Belmadi n’est qu’au début de son projet. Après avoir brisé le problème de réussir des performances en dehors de l’Algérie, Belmadi aura d’autres chantiers, à commencer par la qualification pour le CHAN-2020, mais aussi les éliminatoires des JO-2020, la CAN 2021 et le Mondial 2022. Une chose est sûre, Belmadi n’est qu’au début de son projet avec la sélection, dont le contrat court jusqu’à 2022, l’année du Mondial où son rêve c’est de disputer ce tournoi… à "domicile".
Ilyès Nassim