Dans un documentaire retraçant le chemin des Verts l’été passé en Egypte intitulé : «L’équipe d’Algérie, projet de la 2e étoile», la chaîne qatarie BeIN Sports, en collaboration avec la FAF, a rendu hommage au parcours historique de la sélection algérienne et du sélectionneur Djamel Belmadi.
Le documentaire a été diffusé hier soir à 20h sur la chaîne cryptée. Belmadi a même dégagé le temps qu’il faut à ses joueurs pour pouvoir le suivre ; une façon de les remobiliser et de remémorer les bons moments passés l’été dernier au Royal Kempinski du Caire et ce, pendant un mois. Plusieurs intervenants ont parlé dans ce film, notamment Djamel Belmadi qui a raconté comment il a pu réunir son groupe composé d’éléments nés en Algérie et d’autres sous d’autres cieux autour du même objectif.
La leçon de Deschamps
Le sélectionneur a raconté une anecdote sur une rencontre avec Deschamps, le sélectionneur des Bleus qui lui a inculqué quelques valeurs. Il lui a raconté à son tour comment il s’est plié pendant la Coupe du monde aux souhaits de ses joueurs : «Deschamps m’a dit que le choix de renforcer sa défense en faisant jouer Matuidi était celui des joueurs ; des attaquants qui se voyaient assez forts devant. Ils ont donc demandé à ce qu’ils restent sur leurs bases, bien solides derrière et partir en contres grâce à la présence d’un élément de qualité comme Mbapé.»
Sacrifice
Belmadi a aussi raconté comment pendant douze jours il n’a pas quitté le lieu du stage de l’EN à Doha, malgré la proximité de sa maison avec l’hôtel qui abritait la sélection : «J’habite à 5 minutes de l’hôtel, et pourtant j’ai préféré ne pas quitter le stage. La seule fois où je suis passé à la maison, c’était lors du quartier libre accordé aux joueurs. Je trouvais qu’il fallait rester solidaires ; il m’était impossible d’aller voir ma famille, alors que mes joueurs n’avaient pas ce privilège», explique-t-il.
Le ‘’mektoub’’ et Delort
Le sélectionneur est revenu aussi sur la convocation surprise de Delort après la mise à l’écart de Belkebla : «J’ai eu une discussion avec lui avant le stage ; je lui ai dit que c’est le mektoub qui a fait qu’il ne rejoindra pas l’EN à la CAN. Mais après l’incident Belkebla, j’ai demandé à Medane de l’appeler. On était sur le chemin de l’entraînement, je lui ai rappelé notre première discussion et la signification du mot mektoub. Je lui ai alors demandé de venir ; il m’a dit qu’il arrivera le lendemain matin. Mais, finalement, il est arrivé le soir en prenant deux avions via Paris pour arriver chez nous.»
Le passage chez le coiffeur
Une fois à Doha, Delort a dû faire un saut chez le coiffeur, et ce, sur demande du sélectionneur : «Il est venu très rapidement, il portait un short ; je lui ai fait une remarque à propos de la couleur de ses cheveux en lui faisant comprendre que je n’acceptai pas cela. Il est vite parti chez le coiffeur sans dire quoi que ce soit, et est revenu aussitôt avec ses cheveux naturels.»
Le coup franc de Mahrez
Pour Belmadi, le banc de touche était sûr que le cuir allait partir au fond : «On avait bien étudié le mur nigérian, on sait qu’ils sautent, mais là ils avaient mis un élément par terre. Je priais Dieu pour que Ryad évite de faire passer le cuir au-dessus du mur, mais de tirer droit aux buts ; c’est ce qu’il a finalement fait», sachant que Mahrez a aussi raconté la même version.
Visions
Belmadi raconte des choses étranges qu’il a vécues bien avant la CAN : «J’avais des visions ; je me voyais jouer la finale et que j’allais me retrouver avec trois dans l’axe et que j’allais gagner 1-0. Demandez ça à mes adjoints, ils le savaient aussi.» Dans une autre séquence, Belmadi a enchaîné : «On ne se voyait pas quitter l’Egypte sans le trophée ; on était plus que certains de la victoire. Bien avant la finale, on disait : on va gagner cette coupe.»
Le ‘’miracle’’ du défilé
Guedioura s’est dit impressionné par le défilé avec la coupe à Alger. Belmadi a eu du mal à croire que cela s’est passé sans accidents : «On s’attendait à du monde, mais pas de cette façon ; c’était dangereux, je ne voulais pas tout regarder. Les gens étaient collés au bus ; des vieux, des jeunes et des femmes, des enfants aussi, c’était des moments inoubliables», conclut-il son récit.
- M. A.