Belmadi : «Certains joueurs sont restés insensibles à la diffusion du film sur l’équipe du FLN»

Le sélectionneur national Djamel Belmadi a accordé une interview à l’occasion du 62e anniversaire de la création de la glorieuse équipe du FLN.

Le patron des Verts a rendu un vibrant hommage à ces joueurs qui ont défié tous les dangers pour fuir la France et aller se regrouper en Tunisie, pour lancer celle qui allait être la première équipe de football au monde véhiculant un message révolutionnaire. Belmadi est revenu sur la méthode qui lui a permis d’allumer les ardeurs de son groupe, car, comme il l’a lui-même raconté à maintes reprises, il a utilisé un film documentaire retraçant les exploits de la glorieuse formation et les conditions dans lesquelles cela a eu lieu en 1958.

«Ils avaient un problème avec leur cœur»

C’est un certain 8 septembre 2018, le jour de la prise de contact avec les Verts que le coach national a décidé de jouer cette carte qui semblait être la dernière pour lui afin de relancer et surtout séparer le bon grain de l’ivraie, garder les plus concernés, les plus sensibles et surtout les plus reconnaissants. Le constat était satisfaisant, mais Belmadi en garde quand même quelques mauvais souvenirs. Certains éléments n’ont pas été assez sensibles à ce qu’ils ont regardé, suffisant pour entamer la purification du groupe : «Pour moi, ce fut un déclic. Il fallait faire une petite synthèse parce que le reportage avait tout dit et chaque mot en plus n’aurait été qu’un rajout. Le lendemain, nous avons eu accès au travail sur leur investissement : le rapport à l’Algérie, à l’équipe nationale, sur le fait que ce serait trahir nos aînés qui se sont tellement sacrifiés que de ne pas se donner à 100%. La majorité a compris, mais certains ont été un peu moins sensibles. Pour moi, ces joueurs avaient un problème avec leur cœur», a-t-il soulevé.

«Ne pas s’investir serait trahir nos aînés»

Belmadi a été visiblement choqué de voir certaines réactions ; le nationalisme pour lui était un sentiment primordial et l’indifférence de certains joueurs l’a déçu. C’est à partir de là qu’il a décidé de faire le tri. Des éléments ont été débarqués, d’autres plus responsables ont constitué le nouveau noyau : «Leurs réactions étaient multiples, mais tous découvraient la fabuleuse histoire de l’équipe du FLN. Il y avait des larmes… A la fin de ce reportage, il y a eu une forme de silence. On attendait des réactions, mais on sentait qu’il y avait une sorte de pudeur. Il y avait évidemment des gorges nouées. Si à partir de ce reportage, on n’est pas pleinement touché, pleinement concerné, pleinement motivé, c’est qu’il y a un vrai souci avec la compréhension de ce qu’est l’équipe nationale algérienne», a expliqué le driver des Fennecs sur les colonnes de nos confrères Botola.

 «Voilà en quoi mon équipe ressemblait à l’équipe du FLN»

Le coach national a aussi osé la comparaison. Il décrit l’esprit qui a régné au sein du groupe à la veille de la CAN et notamment lors du stage au Qatar comme étant similaire à celui qui prévalait au sein du groupe de Mekhloufi, Maouche et les autres stars de l’équipe du FLN : «Pour ce qui est des similitudes entre ces deux équipes, je dirais que nous avons essayé de mettre en place les valeurs, telles que la motivation, la combativité, l’investissement de groupe, l’unité, la famille… Un peu similaire à ce que nos aînés ont connu en se regroupant à Tunis. Des valeurs sur lesquelles nous avons énormément misé. Dire que durant la CAN, nous en avons parlé serait mentir. Tout a été fait au début avec des rappels, lorsque le besoin se faisait sentir», conclut-il.

  1. M. A.

 

 

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