Dans son discours d’investiture comme nouveau président de la Fédération algérienne de football, Charaf-Eddine Amara a réitéré son engagement à attaquer certains projets, priorité de son mandat de 4 années.
Amara a évoqué l’amendement des statuts de la Fédération, mais aussi la réforme du système de compétition. Deux chantiers qu’il ne compte pas retarder, étant donné que le moindre retard risque de se répercuter négativement sur la suite de son projet. Ceci dit, un autre dossier a été relégué au second plan lors du discours, mais qui figure bel et bien sur cette liste des priorités. Il s’agit bien évidemment de l’entrevue très attendue avec le sélectionneur national Djamel Belmadi. En effet, selon des indiscrétions, cette conversation téléphonique est plus qu’imminente. Elle a été retardée pour l’instant par la passation de consignes qui n’a pu se faire dans l’immédiat après la fin des travaux de l’AGE ayant élu Amara nouveau président, mais elle aura quand même lieu une fois cette opération terminée. Hier soir, Charaf-Eddine a pris les pleins pouvoirs, il est devenu aujourd’hui le maître à bord. Suffisant pour lui pour programmer, enfin, cet appel vers le Qatar qui permettra aux deux hommes d’abord de faire connaissance, avant d’évoquer le sujet de l’EN et de son avenir. Dans ses discours comme candidat, Charaf-Eddine a toujours évité d’évoquer le sélectionneur national, respectant de ce fait le vœu formulé par ce dernier, celui de ne pas être un jouet entre les mains des candidats dans leur campagne. Il faut dire qu’au départ, Sadi, Kerbadj et autres El Morro et même Zetchi avaient utilisé le nom du sélectionneur et son image de marque pour gagner l’estime de la rue et des votants. Cela a irrité le technicien algérien qui a répliqué via un communiqué officiel publié par le site de la FAF. Il a rappelé que le stage du mois de mars a eu lieu dans des conditions chaotiques ; le coach trouvait que l’EN a été un peu trop politisée et qu’il fallait la tenir à l’écart. Ce qu’Amara a vite compris, préférant reporter à plus tard le sujet. Maintenant qu’il est élu et contraint de franchir le cap, il a affirmé après son élection qu’il discutera avec Belmadi. Ce point est finalement en tête d’une longue liste de choses à faire. Dans les coulisses de la FAF, on a laissé entendre que le coach a posé des conditions. On sait, par exemple, qu’il veut éloigner l’EN des va-et-vient, la tenir à l’écart des dirigeants de la FAF, notamment du BF et de ses membres. En résumé, la mettre dans une bulle et la protéger. Il aimerait aussi continuer son travail dans le même cadre qu’avant, avec la même équipe. On a d’ailleurs laissé entendre qu’il aurait souhaité continuer avec le même responsable de logistique et la même équipe de communication. Charaf-Eddine ne le sait peut-être pas encore, mais il ne dira pas non à ces exigences, qui paraissent peut-être banales pour certains, mais qui sont hautement recommandées par le sélectionneur. Le patron de la Fédération aura aussi la mission de rassurer le driver des Fennecs quant à une fin heureuse du conflit avec la FIFA. Un autre point qui a inquiété Belmadi à plus d’un titre ; il s’en est exprimé à Sidi Bel-Abbès en février dernier. Il tiendra un discours avec des arguments, lui qui est un peu mieux briefé qu’avant sur ce point bien précis depuis son élection. Il faut dire qu’il a eu possession des anciens et des nouveaux statuts que comptait l’ancien bureau faire passer. Selon les échos qui parviennent du côté de Zurich, il essayera de transmettre tout cela au sélectionneur et lui demander de se concentrer sur sa mission à la tête de l’EN, notamment cette campagne qualificative au Mondial, en lui promettant de mettre tous les moyens humains et matériels à la disposition de la sélection. Il sera le trait d’union entre l’EN et les hauts responsables du pays, surtout après les assurances du président de la République lors de la fameuse rencontre du 28 mars dernier. L’objectif d’Amara sera de laisser le même dispositif au service du coach national, avec peut-être plus de moyens et un maximum d’attention, et pourquoi pas un suivi plus rigoureux des projets du football national qui ne peuvent que rendre service, tôt ou tard, à notre équipe première.
- M. A.