La rencontre de la 2e journée des éliminatoires de la Coupe du monde entre les Étalons du Burkina Faso et l'Algérie (entre le 11 et le 14 juin)  pourrait se jouer à Thiés, au Sénégal, au lieu de Ouagadougou.

L’information, nous vous l’avions donné au début du mois de mars dernier, lorsque la CAF avait décidé de priver le Burkina de son stade fétiche du 4-Août de Ouaga, à cause de sa non-conformité avec les normes mondiales, avant de lever la suspension. Le Burkina a alors pu recevoir sur son terrain le Soudan du Sud pour le compte de la dernière journée des éliminatoires de la CAN (1-0). Mais, depuis, il y a eu la prise de fonctions du nouveau président de la CAF et de son bureau, ces derniers ont été dans l’obligation de suivre des recommandations strictes émanant de la FIFA concernant la qualité des infrastructures. Par ailleurs, on en a parlé tout récemment après la réunion du CE de la Confédération, et, depuis, l’instance africaine est passée à l’acte. Elle a saisi officiellement les fédérations pour leur rappeler leur devoir de retaper leurs stades dans le cadre des préparatifs des éliminatoires du Mondial Qatar-2022.

Lettre menaçante

En effet, dans une lettre envoyée à l’intention des SG des associations nationales participant aux éliminatoires de la Coupe du monde, datée du 1^er avril dernier, la CAF a réitéré les exigences d’homologation et surveillance des stades du continent. La Confédération a rappelé que si le stade d’un pays ne répond pas aux critères minimaux fixés par la CAF, l’équipe nationale du pays en question devra s’exiler et jouer dans un autre pays sur un terrain homologué. Elle rappelle, ensuite, qu’afin d’éviter cette situation, les associations nationales sont priées de transmettre au département d’octroi des licences des clubs de la CAF un rapport d’inspection complet dudit stade au plus tard le 25 avril, c'est-à-dire hier. C’est donc hier que s’est achevé ce délai, cela explique les craintes formulées par la FAF de voir le stade Tchaker non homologué (absence de chaises individuelles pour supporters). Ce qui entraînerait le transfert du match contre Djibouti au 5-Juillet. Les fédérations doivent envoyer des photos et des vidéos, et la CAF tranchera au plus tard le 1^er mai prochain. Voilà qui explique aussi la démarche entreprise par le Bukina Faso qui a saisi son voisin sénégalais afin de mettre à leur disposition le stade Lat-Dior de Thiès, en raison du risque énorme d’une suspension du stade du 4-Août de Ougadougou : «Nous avons reçu une demande de nos frères du Burkina Faso pour pouvoir jouer ici, et nous avons donné notre accord sans aucun problème», a confirmé à l’agence de presse sénégalaise le ministre sénégalais des Sports, Matar Ba.

Scénario

La FBF a donc pris ses devants et a préparé un plan B. Il faut dire que la CAF nous a habitués à des scénarios inattendus. On se souvient du match qui devait opposer en mars 2020 les Verts au Zimbabwe. La partie allait se jouer en Afrique du Sud, avant que la CAF ne change d’avis (après la période d’arrêt due au Covid). Le match s’est finalement joué à Harare. C’est ce même scénario que tente de reproduire le Burkina Faso, d’où l’absence d’une confirmation hier de la part de la fédé locale. Elle sait pertinemment que le stade n’est pas conforme aux normes mondiales, mais elle a tenté le coup et attend une réponse de la CAF. Si cette dernière est négative, elle annoncera officiellement la délocalisation de la partie à Thiés, au Sénégal, lieu qui abritera début juin le match entre les Lions de la Terranga, qui jouent contre les Eperviers du Togo pour le compte de la même compétition. Notons que le club burkinabé du FC Salitas a été obligé de recevoir le Jaraaf de Dakar à Porto Novo, au Bénin, en coupe de la Confédération africaine de football en raison de cette suspension décidée par la CAF. Ce qui confirme que le risque de délocalisation du match est très grand. Il est utile de mentionner que 17 points ont été mentionnés et exigés dans le document envoyé par la CAF aux fédérations nationales qui jouent les éliminatoires intitulés «Les indispensables pour l’approbation». Le contenu du 16^e point concernant les médias est loin d’être respecté à Tchaker, à l’image de l’espace pour stationnement, ou encore les 50 sièges en salle de conférences, sans oublier une tribune qui facilite le travail des médias, ce qui n’est pas du tout le cas au grand stade blidéen.

1. M. A.