24 heures après le semi-échec concédé à Marrakech, l’heure est déjà au constat au sein de la sélection. Belmadi n’a pas tardé à faire son analyse. S’exprimant au micro de la chaîne de la Fédération, il est revenu sur la partie et surtout ce qui n’a pas fonctionné. Le coach affichait une grise mine qui en dit long sur la prestation pas du tout convaincante de ses joueurs.
Belmadi a évoqué la déception et la frustration qui se lisaient sur le visage de ses joueurs, mais n’a pas parlé de la sienne, car il n’a pas du tout apprécié la façon avec laquelle 2 points très importants ont été vendangés. Le nul contre le Burkina Faso n’est certes pas mauvais, il permet à l’EN d’avoir encore le contrôle de la situation du groupe. La balle est dans le camp des joueurs qui n’ont qu’à enchaîner 4 victoires pour assurer leur présence au tour de barrage en mars prochain. Pour les observateurs, le coup reçu à Marrakech est une mini-gifle intervenue au bon moment, car elle permet à tout le monde, pas seulement à l’équipe, de redescendre du nuage. Le 8-0 contre Djibouti n’a finalement pas eu l’effet escompté ; il a induit en erreur l’Algérie du foot, et ce n’est pas Belmadi qui nous contredira. Il a expliqué hier que même certains joueurs croyaient qu’ils allaient battre tout le monde et dérouler facilement. Le Burkina Faso et le coup d’arrêt sont venus tel un cadeau du ciel. Un rappel pour les plus optimistes que l’EN est encore loin de dire qu’elle domine l’Afrique, loin d’être au niveau de l’Egypte du début du siècle, qui écrasait tout sur son passage.
Carences
Belmadi disait à Tchaker, jeudi dernier, que son but était de monter une équipe qui peut surprendre à chaque match ses adversaires. Mais ce qu’on a pu voir à Marrakech est loin de ressembler à un tel team, bien au contraire. Malo a été malin, il a donné l’impression de tout savoir sur l’EN. L’équipe de Belmadi est-elle devenue prévisible ? A vrai dire, le coach national n’avait pas toutes les cartes en main, surtout en ce mois de septembre où les donnes ne sont souvent pas les mêmes. La blessure de Bennacer et Feghouli, l’absence d’Atal, la méforme de Bounedjah et le manque de temps de jeu de Belaili et Benlamri, un tas de problèmes que le driver des Fennecs devait résoudre à la fois. Pas facile lorsqu’on dispose d’une semaine. Si certains joueurs ont pu dépanner en recouvrant une bonne partie de leurs capacités, il n’en demeure pas moins que d’autres ont déçu. Des carences qui se sont déclarées en cours de route. Le cas de Zeffane qui a montré des limites sur les deux matches en est la parfaite illustration. Idem pour la doublure de Bensebaini. Khacef, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a raté son entrée. Ces points-là poussent Belmadi à revoir ses plans ; il aurait aimé ne pas le faire pendant les éliminatoires, mais ce qu’on a vu à Marrakech donne à réfléchir. Ceci dit, Belmadi ne peut en aucun cas assumer ce qui s’est passé à Marrakech à lui seul. Les choses devraient s’améliorer dès octobre prochain, lorsque les joueurs vont atteindre leur rythme de croisière. Il se pourrait même qu’il redonne une dernière chance aux joueurs qui ont déçu, avant de sortir la guillotine en prévision de la CAN. En résumé, ce début de campagne aura été d’une grande utilité ; beaucoup d’enseignements vont être tirés, que ce soit pour le coach, les joueurs ou même dans les rangs des supporters qui ont compris que leur équipe est encore en construction. Désormais, les prochains matches vont être pris avec beaucoup de sérieux et de prudence. Tout le monde redescend sur terre, l’heure du vrai décollage n’a pas encore sonné.
- M. A.