Belmadi : «On n’a pas mérité d’aller loin, maintenant on doit faire le bilan»

Avant de prendre l’avion à destination de l’aéroport Houari Boumediene d’Alger, le sélectionneur national, Djamel Belmadi, s’est exprimé une dernière fois et apporte des précisions concernant quelques points. Tout en affirmant que d’autres détails seront révélés après son retour au pays «Ce n’était pas prévu de rentrer si tôt. Nous étions venus au Cameroun avec un but et voilà, aujourd’hui on ne l’a pas atteint. Le sort en a décidé autrement. On n’a pas mérité d’aller plus loin dans cette compétition. Il y aura des enseignements à tirer, une analyse et un bilan à faire, ensuite il faudra absolument relever la tête.

«Depuis mon arrivée en EN, mon seul objectif est de rendre le peuple fier»

Personnellement je ne suis pas venu pour ma petite personne et pour mon nom. On travaille pour le pays. S’il s’agissait de ma tranquillité à moi ou ma carrière à moi je ne serais pas en équipe nationale. Dès le premier jour de mon arrivée je suis venu avec un seul objectif, c’est de rendre fier mon pays et mon peuple de figurer au moins en haut de l’Afrique. On a réussi à le faire, ce ne sont pas ces deux derniers matches qui vont enlever le mérite des joueurs, mais il faut dire qu’aujourd’hui c’est une grosse déception. Le plus important maintenant est de relever la tête comme on l’a relevé en 2018. Ce ne sont pas ces deux matches qui doivent nous faire douter ou nous faire tomber pour ne plus pouvoir nous relever. Il va falloir montrer qu’on n’est pas morts. Il y a encore des objectifs qui vont arriver très vite.

«Beaucoup de choses n’ont pas marchés dans ce tournoi, mais il ne faut pas non plus tout remettre en question»

«En 2013 l’Algérie avait quitté la CAN au premier tour pour qu’en suite elle atteigne les 8es de la Coupe du Monde en 2014, un scénario qui pourrait ressembler à celui que vit l’EN aujourd’hui «La seule différence c’est qu’on est quand même sur un acquis des bases solides. L’erreur serait de rester sur ces deux matches perdus et de se dire qu’il faut tout changer, tout revoir. Bien-sûr qu’il y a des choses à revoir. Quand on ne marque pas un but, que notre attaque soit aussi inefficace alors que le seul but marqué n’a pas été inscrit par nos attaquants. Donc ça veut dire beaucoup de choses. On n’arrive même pas à mettre un penalty, c’est des gros signes. Il y a des choses qui n’ont pas marchés dans ce tournoi. Donc c’est sûr il faut analyser mais pas tout remettre en question.»

«On doit se remettre en question, faire une analyse pour nous relancer»

«Pour le match de barrages de la Coupe du Monde, je l’ai dit et redit, il n’y a plus de petites équipes. Celui qu’on devra affronter il faudra simplement être plus fort que lui. Quand on ne gagne pas contre la Guinée équatoriale et le Sierra Léone, on n’est pas en position de se dire qu’on préfère telle ou telle équipe. La sélection qui sera notre adversaire devra être bien étudiée. Notre propre ennemi c’est nous même. On est capables de battre n’importe qui et aujourd’hui avec ces deux derniers matches on est aussi capables de perdre contre n’importe qui. Il va donc falloir nous-même nous retrouver, analyser et se remettre au travail dès demain après avoir respiré un peu. Cet échec a eu un vrai impacte sur nous et sur moi. Moi-même je dois me remettre en question et ré-analyser les choses et repartir sans tout remettre en question car ce serait une grosse erreur de le faire. On a cette fâcheuse habitude d’aller chercher des coupables, mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Il y a eu des choses qui ont bien fonctionnés pendant 3ans, on ne peut pas tout faire disparaitre du jour au lendemain.»

«Les joueurs ont décidés de rejoindre leur club, je ne peux pas le leur interdire»

Concernant le départ immédiat des joueurs après la rencontre de la Côte d’Ivoire, Belmadi, dira que «Moi je suis entraîneur. Je m’occupe du technique et de ce qui se passe pendant le tournoi, ensuite que ce soit en 2019 ou là maintenant c’est la même chose. Je mets tellement de ma personne dans le travail qui a un rapport avec le terrain et les résultats qu’après la victoire comme en 2019 ou après l’échec comme maintenant, je ne suis plus là à donner des ordres pour dire aux joueurs de rester ici. Ils ont décidés qu’il fallait qu’ils rentent vite et rejoindre leurs clubs, il y a une organisation et je ne peux pas être sur tous les terrains.»

«Si Mahrez n’a pas été à son meilleur niveau c’est peut être parc qu’il avait trop joué»

«Ce que je peux dire, c’est qu’il ne faut pas chercher les mauvaises raisons en allant trop vite dans des conclusions. Ceux qui disent que Mahrez a eu des vacances, quelles vacances il a eu ? Il a joué son dernier match en club le 1er janvier, c’est le joueur qui a joué le plus. Si aujourd’hui il n’a pas été à son meilleur niveau c’est plus peut être par ce qu’il avait trop joué. Il n’a eu que 3 jours et quand on sera à Alger je vais vous donner la raison.»

«Ounas a été contaminé par le Covid-19 et nous avons refusé de l'annoncer. Il doit d'abord faire un test cardiaque, je ne dis pas qu'il a des problèmes, mais si nous l'avions fait, ils l'auraient empêché jouer la CAN»

Afin d’éviter d’empêcher Ounas de participer au tournoi, Belmadi et la FAF ont décidés de ne pas l’annoncer. Expliquant que le joueur de Naples avait un problème de cœur dû au covid, Belmadi donne les véritables raisons de son absence dans cette CAN maintenant que l’Algérie est éliminée «Pour Adam Ounas, il y a le secret médical et c’est une chose important. Mahrez est également concerné par le secret médical. Si on dit une chose ici, le joueur on ne le revoit plus. Si on dit que le joueur a le covid, c’est fini on ne le revoit plus. On a vu des joueurs comme Aubameyang ou Lémina ils sont partis. Il y avait Coulibaly, il n’a pu jouer que le 3e match. Donc on ne peut pas tout dire ici. Il y avait une réglementation qui est stricte. Alors Ounas il a été testé positif au Covid et derrière ça il y a une machine infernale qui se met en route. Il fallait passer des radios pulmonaires et tout ce qui s’en suite. Je n’ai pas envie de rentrer à la place du docteur. Puisque c’est moi qui aie dit qu’il ne fallait pas communiquer, je vais communiquer à sa place aujourd’hui. Il faut faire plein d’autres examens puisque ses derniers examens ont décelés des choses au niveau du cœur, ça ne veut pas dire qu’il a un problème, ça à un rapport avec le covid. A ce moment on décide de ne pas le dire et c’est une décision qui est due au fait qu’il n’était pas en mesure de jouer selon les décisions de la CAF.»

«Avec le niveau de la CAN je ne pouvais pas faire jouer certains comme pour Amoura»

«C’est sûr que les matches deviennent de plus en plus difficiles. Mais ça ce n’est pas au bout de la 3e année. Au bout de 8 mois ou un an, les équipes savaient comment on jouait. Cela n’empêche il y a dix jours ou 15 jours, le Ghana ne savait pas comment on allait jouer on a gagné par 3 à 0. Donc bien sûr que les équipes savent comment on joue et que ça devienne une difficulté. C’est aussi la rançon de la gloire, on n’y peut rien. On ne va pas chercher 30 nouveaux joueurs. On sait qui est qui. La presse aussi à sa part de responsabilité. Quand vous mettez en avant Amoura…Avec tout le respect que j’ai pour ce joueur il y a beaucoup à faire. Aujourd’hui affronter des joueurs comme Haller qui est meilleur buteur de la Ligue des Champions, vous nous dites de faire jouer Amoura, il faut y aller doucement quand même. Il ne faut pas inventer des choses qui n’existent pas. Ce n’est pas dès qu’on n’a pas gagné on cite des noms et disant qu’ils n’ont pas joués. C’est des joueurs qui n’ont jamais joués, laissez les grandir doucement. Ils ne sont pas aujourd’hui d’un niveau d’un tournoi comme celui-là. Même pour les joueurs qui ont disputés la Coupe Arabe, il faut savoir qu’entre cette compétition et la CAN il y a une grande différence, donc il faut y aller doucement.»

«On espère que Belaïli va rapidement signer pour être prêt pour mars»

Youcef Belaïli doit impérativement trouver un club avant le match des barrages en mars. Pour le coach national, c’est un détail que le joueur connaît «Il sait qu’il doit signer prochainement. Inchallah il va le faire dans peu de temps.»

 

 

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