L’élimination précoce de l’EN de la CAN a été ressentie comme un séisme en Algérie, tellement l’espoir de voir les Verts soulever une deuxième fois de suite le trophée africain était grand. Présentée grand favori avant le début du tournoi, l’Algérie a, malheureusement, totalement raté sa CAN. Pis encore, elle s’est fait battre par la modeste sélection de la Guinée équatoriale. Pourtant, des signes précurseurs indiquaient que l’EN n’aura pas la même réussite qu’en Egypte.
Dans un pays qui ne vibre que pour sa sélection et son entraîneur Djamel Belmadi, il était difficile de remettre en cause ou critiquer les performances antécédentes de l’EN. Pourtant, celle-ci a montré des signes inquiétants dans certains matches en 2021, à commencer par le match amical contre le Mali à Blida en juin dernier. L’EN avait connu toutes les peines du monde pour se défaire des coriaces Maliens (1/0). Ce soir-là, on a eu des doutes sur la capacité des coéquipiers de Slimani à résister aux équipes costaudes. Cependant, quelques jours après, elle est allée battre avec l’art et la manière la Tunisie chez elle (0/2).
Le Mali et le Burkina Faso
Une victoire trompeuse car quelques semaines après en affrontant le Burkina Faso à Marrakech, les Verts ont montré des défaillances criantes dans leur jeu, notamment en 2e période dominée par les Etalons. «Je reconnais que, physiquement, nos joueurs n’ont pas été la hauteur en 2e mi-temps », reconnaissait-on après la rencontre aller des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 disputée sur un terrain neutre pourtant (1/1). Avant ce match à Marrakech, l’EN passait tel un rouleau compresseur sur tous ses adversaires, bien que certaines voix aient prétendu que ce n’était qu’un accident de parcours où d’autres se focaliseront sur le penalty non sifflé en faveur de Mahrez. Mais force est de reconnaître que ce match avait mis à nu des défauts qui n’étaient pas assez apparents. Les victoires fleuves aux dépens de Djibouti et du Niger en aller au retour camoufleront ces défauts jusqu’à ce 16 novembre, date du match retour à Blida contre le Burkina Faso. Un rendez-vous décisif pour se qualifier aux barrages de la Coupe du monde (dernier tour qualificatif). Jouée sous la grisaille et des pluies diluviennes, cette rencontre a été durant ses 90 minutes vécue sur les nerfs par les Algériens jusqu’au coup de sifflet final de la délivrance de l’arbitre du match. A un cheveu, le rêve de se qualifier au Mondial allait s’envoler devant une sélection burkinabé privée de 5 joueurs titulaires (2/2). L’EN venait de réaliser sa pire prestation depuis que Djamel Belmadi est son entraîneur. La qualification aux barrages a fait qu’en Algérie, on ne s’est pas trop attardé sur la piètre prestation des Verts. Une prestation annonciatrice de lendemains pas joyeux. La Coupe arabe des nations remportée par une sélection A’, qui renfermait une partie de l’ossature de l’équipe de Belmadi, a quelque peu rassuré les inconditionnels de l’EN. Toutefois, cette consécration au Qatar ne dissipera pas les doutes des observateurs les plus avertis. Finalement, leurs appréhensions seront confirmées avec ce désastreux parcours réalisé au Cameroun, avec seulement 1 petit point récolté en 3 matches. Une défaite historique concédée à la Guinée équatoriale (1/0) et une déroute devant des Ivoiriens euphoriques qui profiteront de la mauvaise passe de l’EN pour prendre une douce revanche (3-1) sur un adversaire qui les a éliminés en 1/4 de finale à la CAN 2019. Une élimination que les Éléphants n’ont jamais digérée.
Comme à Ziguinchor, on n’a pas conservé le trône africain
Dans l’histoire de l’équipe nationale, elle a défendu à deux reprises son trône africain. Comme par hasard à deux fois, elle quitta le tournoi prématurément la compétition. Encore le hasard aura voulu que la Côte d’Ivoire soit le bourreau de l’EN. A Ziguinchor (Sénégal), les capés du défunt Abdelhamid Kermali se sont fait balader dès le premier match dans un groupe à 3 équipes par des Ivoiriens (3/0). Ayant fait partie de l’effectif sacré champion d’Afrique en 1990, Si Tahar Chérif El Ouazzani ne pensait pas que ses successeurs allaient boire le calice jusqu’à la lie. « Cette équipe entraînée par Djamel Belmadi est solide, elle a donc toutes les chances de conserver son trophée africain au Cameroun », prévoyait, avant le début de la CAN 2021, l’ancien porteur d’eau de l’EN. Comment ne pas se tromper de pronostics quand on se rend compte de l’incroyable série d’invincibilité qui était toujours en cours avant que les Verts ne débarquent à Douala. Hélas, les Equato-Guinéens sont parvenus à réaliser le grand exploit d’arrêter cette série et précipiter une élimination dès le 1er tour de la CAN des Verts. Gageons que cette dernière relèvera la tête rapidement d’autant que les barrages pour la qualification à la Coupe du monde 2022 sont pour bientôt (mois de mars). Ce samedi, on connaîtra le nom de notre adversaire pour ces barrages.
- S.