La victoire a été dure à arracher pour l’EN samedi soir au 5-Juillet. Cependant, les coéquipiers du capitaine Islam Slimani ont réussi à se remettre sur les rails et gagner leur 3e match en cette année cauchemardesque de 2022, le 2e en match officiel.
Ce succès est bon à prendre, car non seulement il permet à l’EN de se positionner en vue d’une qualification à la CAN, vu le résultat nul dans l’autre match du groupe, il pansera aussi sa plaie. Car, faut-il le rappeler, l’Algérie n’a pas encore décroché après l’épisode du match face au Cameroun. Cela se lisait sur le visage des joueurs avant et pendant le match. Le groupe est donc affecté et avait plus que besoin de cette partie pour se rassurer.
Pourtant, les choses n’ont pas été simples sur le terrain contre un adversaire qui n’est pas venu en touriste, le manque de cohésion était flagrant. Certains ont même comparé cela à un match d’intersaison, une rencontre de préparation pour un groupe remodelé. C’était d’ailleurs le cas ; il suffit de constater que Zeghba, Touba, Zorgane ou encore Ghezzal n’ont pas l’habitude de débuter les rencontres. Il fallait donc que les joueurs apprennent à jouer les uns avec les autres, et cela ne peut pas fonctionner dès le premier match.
Cohésion
Avec l’introduction de 4 nouveaux joueurs dans le onze, il fallait être très prudent et essayer quand même de gagner, d’utiliser les armes qu’on a entre les mains pour y parvenir. Mais très vite, le manque de cohésion s’est fait ressentir, notamment dans le secteur offensif. Il faut dire que l’absence d’un joueur comme Feghouli, avec tout ce qu’il apporte dans l’animation, a vite montré les limites du 11 relooké de Belmadi. Malgré la présence de Zorgane, le manque d’un vrai animateur s’est fait ressentir. Le pensionnaire de Charleroi a, certes, participé dans certaines actions en attaque, mais il n’a pas eu le rendement souhaité par le staff. Certains auraient même souhaité le voir évoluer plus bas et céder le rôle qui lui a été attribué à un élément plus vif, pouvant bouger le bloc ougandais avec un minimum de touches de balle, à l’image d’un Bennacer, à condition que ce dernier ait plus de liberté vers l’avant, jouer comme il l’a si bien fait au Milan, champion de la saison écoulée.
On s’en remet aux exploits individuels
En l’absence d’un vrai animateur, Belmadi a apporté des modifications, mais n’a pas sous la main un vrai élément capable de prendre l’axe du terrain et jouer le rôle d’électron libre. D’ailleurs, c’est pour cette raison que l’EN s’en est remise aux exploits individuels de Belaili, la star incontestée de la soirée, ou les quelques centres réussis de Ghezzal.
Sur un plan tactique, l’EN a évolué avec un 4-3-3 décliné en un 4-1-2-3 (4-1-4-1 en cas de repli défensif) avec un Zerrouki aligné en sentinelle. Mais donnant l’impression d’avoir des fourmis dans les jambes, il semblait ne pas apprécier les restrictions qui lui ont été imposées, avec son aisance technique et ses sorties propres avec le cuir, une manière de réclamer plus de prérogatives. Mais dans un rôle de sentinelle, cela ne pouvait pas avoir lieu. Il a alors tenu son rôle, aidé de temps à autre par Bennacer, qui alternait un rôle tantôt offensif, tantôt défensif.
La nouvelle copie
Le redémarrage de la sélection après l’échec de mars dernier a été réussi, les joueurs ont chassé la guigne et ont évité le pire grâce aux efforts de tous. Mais beaucoup de choses doivent être revues, à commencer par ce souci dans l’animation qui risque de peser sur l’EN dans ce déplacement en Tanzanie, ou même en amical contre l’Iran, voire en septembre. Car dans le groupe actuel, il n’y a pas assez d’éléments capables de faire bouger les choses. L’entrée en jeu de Ounas a donné l’impression que le jeu est devenu plus équilibré. Cela pourrait donner des idées au coach. D’aucuns pensent que l’aisance technique de ce dernier pourrait être exploitée au milieu. Ounas dans l’ancien rôle de Feghouli, c’est donc envisageable. En attendant, il faudra s’en remettre encore une fois aux exploits individuels de Belaili et peut-être à un réveil souhaité de Slimani pour aller ramener les 3 points de la Tanzanie. La mission ne sera pas facile, mais ça reste jouable. Une qualif arrachée tôt permettrait à Belmadi de lancer une revue d’effectif et tenter de mettre la main sur ce qu’il faut pour combler les lacunes.
S. M. A.