EN U17 : Le cri de détresse de Remane

L’aventure du CHAN est terminée, et c’est déjà le moment pour la FAF de penser à l’avenir et aux prochaines échéances, car elles seront nombreuses.

Pour l’instant, du côté de la FAF on essaye de préparer le terrain pour les A, le stage du 20 mars est certes encore loin, mais il y a eu déjà des mesures pour mettre à l’aise Mahrez et consorts, à l’image des terrains d’entraînement du CTN qu’on retape, l’un d’eux a été refait, et le gazon, nous dit-on, a commencé à pousser, sans oublier la décision de fermer le tout nouveau stade de Baraki pour la même raison. En résumé, tout a été déjà mis en œuvre pour que l’équipe A se sente à l’aise lors de son prochain stage. En Algérie, il y aura aussi un événement de taille lors des prochains mois, puisque dès le 29 avril sera donné le coup d’envoi de la CAN U17, avec bien sûr la participation des cadets de Rezki Remane, les champions arabes vont rechausser leurs crampons pour essayer de réaliser un nouvel exploit après celui de Sig, où Meslem Anatouf et ses équipiers ont soulevé le trophée de l’UAFA, sauf que cette fois la donne et le niveau de la compétition vont changer.

Programme non respecté

Depuis le 1er février dernier à Beni Messous l’EN connaît ses adversaires lors de cette CAN, ils affronteront le Sénégal, le Congo et la Somalie, 3 équipes avec des styles différents, d’où la nécessité de préparer les matches très tôt.

Pour Rezki Remane qui s’exprimait après ce tirage, il est temps de commencer la préparation, il met l’accent sur les rencontres de préparation : « On a donné notre programme en septembre, j’espère qu’on se préparera comme il se doit lors des 2 mois qui nous restent, on aurait aimé avoir des matches amicaux, il nous faut 5 ou 6 matches au moins, pour jauger notre sélection, car au niveau de cette catégorie ça change constamment, il y a du nouveau», nous a déclaré l’ancien latéral gauche du RC Kouba. Il faut dire que le temps passe vite, on est déjà en février et bientôt ça va s’emballer, et aux dernières nouvelles il n’y a encore rien de garanti.

Le tournoi en mars pas confirmé

Le programme tracé par Remane et remis à la FAF en septembre avait prévu un mini-tournoi en décembre, mais cela n’a pas pu se faire, l’EN devait aussi aller en Mauritanie pour jouer contre la sélection locale, mais cela n’a pas été respecté, les rendez-vous sont annulés un par un, et le temps presse, cette fois l’EN va jouer une CAN avec toutes les difficultés que cela représente, mais du côté de la FAF on ne semble pas pressé, ce qui fait perdre du temps à la sélection.

L’exemple sénégalais

Alors que le tirage au sort a eu lieu il y a déjà une bonne semaine, et que l’EN s’apprête à entrer en stage ce 12 février, aucun programme n’est arrêté pour au moins superviser les adversaires, maintenant connus, alors que chez nos prochains adversaires la réflexion est déjà engagée.

Dans des déclarations faites à la presse sénégalaise, le président de la fédération locale à savoir Augustin Senghor a commenté le tirage de la prochaine CAN U17, des propos qui reflètent l’engagement du premier responsable du football dans ce pays, un engagement qui lui a permis de gagner beaucoup de trophées, dont la CAN, le CHAN et même la coupe d’Afrique de Beach Soccer, il ne semble pas rassasié, et se dit intéressé par une autre victoire sur le sol algérien devant notre sélection en mai : « La seule chose qui peut aujourd’hui constituer un challenge, c’est que nous partageons encore une fois avec le pays hôte, l’Algérie, le même groupe A. Mais c’est bien parce qu’à mon avis il y a de la place pour la qualification et passer le premier tour. L’objectif sera de terminer premier ou deuxième du groupe pour non seulement accéder à la phase à élimination directe mais aussi pour être dans un bon tableau pour aller jusqu’au bout. Parce que nous voulons retourner en Coupe du monde en étant parmi les 4 finalistes mais, surtout, pourquoi ne pas gagner le trophée. A l’ère du « Mankoo wutti ndam li», l’objectif, quels que soient les catégories ou le genre, c’est toujours d’aller au bout de nos compétitions et de gagner. On va se donner les moyens», dira l’homme fort du football sénégalais.

A vrai dire, cette ère du « Mankoo wutti ndam li » qui peut se traduire en français par : "le Sénégal pour aller à la quête de la victoire’’ est en train de donner des ailes au football local.

Le défi de Senghor

Senghor jauge les autres adversaires du Sénégal et mise sur la première place du groupe A. « Serigne Saliou Dia a déjà un bon groupe, comme d’habitude on va faire une excellente préparation pour arriver à cela. La Somalie, le Congo, dans ces catégories on ne les connaît pas. Ce sont les inconnus. Je pense que c’est une première participation pour la Somalie. Mais je pense que ces adversaires là, a priori, sont des néophytes et seront à la portée du Sénégal. Même si nous ne devons négliger aucun adversaire. Et pour le reste, je pense que ce sera par rapport au duel pour la première place entre le Sénégal et l’Algérie. Et nous pensons pouvoir gagner et être premier pour rester sur place dans la ville où nous sommes pour pouvoir aller le plus loin possible dans cette compétition » et d’enchaîner :« La préparation de cette sélection a commencé depuis bien longtemps. Je dirais même qu’elle a commencé avec les U15 du coach Pape Faye. Parce qu’aujourd’hui, comme vous le savez, le Sénégal entretient régulièrement une catégorie U15 qui est le vivier de l’équipe U17. Et cette catégorie U15 nous a valu deux titres de champion régional depuis 2 ans. Et le socle de notre équipe nationale U17 vient de là. Ça veut dire que depuis 2 ans cette équipe est en train de se préparer. Ensuite, nous avons joué le Championnat zonal U17 en Mauritanie où nous avons été finalistes. Ce qui nous a valu une qualification. Nous avons malheureusement perdu contre le Mali aux tirs au but pour le titre de champion. Mais ce qui était important, parce que dans ce type de catégorie, gagner c’est important, mais pouvoir faire grandir une génération étape par étape pour qu’elle puisse passer des paliers c’est encore mieux.»

La DTN sans prérogatives

Les propos de Senghor, très au fait de ce qui se passe au niveau de toutes ces catégories donnent à réfléchir, car chez nous personne ne semble encore maîtriser cela. Zefizef, tout juste arrivé, ne sait plus où donner de la tête, le CHAN par ci, le dossier de la CAN par là, le championnat et ses problèmes, les séminaires à Paris, les signatures de contrat, il semble vouloir être présent à tous les événements, mais rien n’est fait pour que cette catégorie U17 soit bien prise en charge, la DTN est pourtant installée, avec le duo Biskri-Djelloul, mais ces deux là n’ont pas les prérogatives qu’il faut pour lancer la préparation de ces pauvres U17 d’une manière sérieuse, visionner des matches des adversaires, trouver des sparring-partners car, pour l’instant, Remane se retrouve seul à aller chercher des adversaires pour son équipe, à l’image du match contre les U19 du MCA qu’il est allé garantir pour ses poulains pour ce prochain stage.

Tournoi des 4 nations à confirmer

A moins de 3 mois du début de la compétition, la sonnette d’alarme doit être tirée, car le programme tracé n’est pas respecté, néanmoins le staff technique garde l’espoir de voir les choses aller dans le bon sens prochainement, à commencer par trouver des sparring-partners pour ce mois de février, car si le prochain stage aura lieu en présence de toute l’ossature qui affrontera le MCA, les locaux seront eux aussi jaugés avant mars, un match international est bon à prendre, en attendant la confirmation du tournoi des 4 nations, que devrait accueillir notre pays, le Japon, les Comores et la Mauritanie ont déjà donné leur accord de principe, mais la FAF ne semble pas pressée de leur confirmer la tenue de ce stage, le Japon, connu pour son sérieux et sa ponctualité, ne cesse de réclamer les dates du déroulement du stage, mais la FAF est préoccupée par d’autres choses, ce qui menace sérieusement la tenue de ce tournoi. Du côté du staff on accorde une immense importance à ce tournoi, qui permettra à nos U17 de se frotter aux différents styles de jeu, se familiariser avec le jeu africain et éviter le scénario de la coupe arabe où l’EN est entrée dans la compétition, quasiment sans matches réels de préparation, mis à part les Comores qui avaient sauvé les meubles.

En résumé, les discours du côté de la FAF et des responsables du sport en Algérie vont dans un sens, et la réalité va dans un autre. Concrètement, sur le terrain, rien ne prouve qu’il y a une volonté de mettre à l’aise les U17 pour les aider à arracher la qualification à la Coupe du monde, et pourquoi pas gagner le trophée, la préparation se fait encore à droite et à gauche, sur des pelouses difficiles comme celle de Rouiba, les statistiques sont là pour prouver que  ni les U17 ni les U20 n’ont pu utiliser le CTN ces derniers mois que très rarement, alors que les rencontres de préparation se résument à des matches contre des clubs locaux, ce qui n’est pas pour aider nos équipes à élever leur niveau.

S.M.A

 

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