«La CAN étant un objectif, et comme on est déjà qualifié, chaque date FIFA va être une opportunité. Il faut qu’on arrive à janvier 2024 avec une équipe qui a des certitudes.»
C’est en ces termes que le sélectionneur national Djamel Belmadi a lancé la 2e étape de la préparation de la prochaine CAN. Les nombreux changements opérés, lors de cette rentrée des classes du mois de mars, vont offrir des opportunités au sélectionneur, aussi bien sur le plan du choix de joueurs, que tactiques. Belmadi était quelque peu contrarié lors de la conférence après le match. Il sait que des observateurs lui reprochent de faire une fixation sur une seule manière de jouer, de ne pas diversifier ses choix. Il faut dire que ce qui s’est passé avant la fameuse double confrontation contre le Cameroun, lorsque le coach a alterné durant presque 3 ans entre le 4-2-3-1 et le 4-1-4-1 dans toutes leurs formes, a quelque part donné libre cours aux critiques. On a reproché notamment au coach de ne pas recourir à d’autres schémas. D’ailleurs, lorsqu’il a décidé de changer, lors du du match contre le Cameroun à l’aller comme au retour, en optant pour le 3-5-2 pour la première fois depuis août 2018, les gens étaient étonnés. Belmadi, qui a compris que sa défense n’était plus celle qui lui a permis de triompher en Egypte, a décidé de changer hélas, avec le résultat final que tout le monde connaît.
Bagage tactique
C’est donc sur la base de cette expérience de 4 années à la tête de l’EN, et à la lumière des résultats de ses essais et de ses expérimentations tout au long de cette période, que Belmadi va tenter de révolutionner son équipe, sa façon de jouer. Cette fois-ci avec de nouvelles donnes, il va se baser sur l’expérience de son noyau, qui maîtrise très bien ce qui a été déjà appris, mais il pourra cette fois inculquer d’autres façons de jouer : «On en a déjà un qu’on maîtrise assez bien, j’ai en tête d’autres systèmes. Donc voilà, progresser sur les 4 prochaines dates FIFA, avoir une équipe-type qui se dégage avec des idées claires et au moins 2 systèmes qu’on maîtrise parfaitement, selon l’adversité qui se présentera durant la CAN », a-t-il dit lundi à Radès. Cela résume parfaitement le programme à venir, celui des 5 stages précédant la Coupe d’Afrique. Pour l’EN actuellement, le plus grand acquis, c’est l’arrivée des joueurs lancés dans le bain en ce mois de mars. Des éléments qui maîtrisent parfaitement le domaine tactique. Ils ont cette culture qui leur permet de vite comprendre ce qui est déjà en place et passer avec les anciens à une nouvelle façon de jouer. Se lancer dans un nouveau projet de jeu a besoin d’un groupe compatible avec la mission. Et c’est exactement le cas des éléments qui ont rejoint le groupe pour le cycle qui débute. Mis à part Belaid, qui est d’ailleurs le seul qui n’a pas eu sa chance lors de ce stage de mars, tout le monde a le bagage qu’il faut. Le coach peut se lancer dans un nouveau défi.
Jouer avec 3 axiaux
Il n’y a pas 36.000 options pour le coach. Ayant déjà testé plusieurs variantes de son système de base, le nouveau schéma qu’il compte lancer bientôt ne peut être que celui d’une défense à 3, que ce soit le 3-5-2 ou le 3-4-3. D’ailleurs, on en a parlé tout au long de ce stage, car les informations en notre possession confirmaient ce passage imminent vers cette tactique. Mais comme on a pu le voir lors des matches, le coach national a choisi de compter sur ses anciens plans, de retarder les essais du nouveau schéma. Il en avait pourtant tous les outils, les joueurs qu’il faut, l’envie de briller des nouveaux et le cadre idéal, vu que les deux matches se sont joués dans des conditions favorables. Mais comme l’adversaire ne joue pas l’offensive et a choisi de défendre à 5, sans oublier l’enjeu qui était la qualification à la CAN dès ce stage, Belmadi a reporté ce chantier. En juin, il sera dans d’excellentes conditions pour le lancer Quand il se déplacera pour jouer l’Ouganda, un match à l’extérieur et des joueurs en vacances, il pourra faire ses essais. Belmadi a même posé les premières pierres de ce changement en repositionnant Bensebaini dans l’axe et en l’essayant dans une défense avec Mandi et dernièrement avec Tougai. Même Touba a été essayé. C’est dire qu’il a toutes les donnes à présent et peut choisir le trio qui sera appelé plus tard à faire face aux ogres du continent. Même les latéraux ramenés dernièrement, et testés contre le Niger, ont cette particularité de bien se comporter en pistons. Ce qui rassure Belmadi et l’encourage à oser le changement.
Rendez-vous en juin pour le début des tests. En tout, le coach aura au minimum 8 matches pour huiler sa machine. Cela devrait suffire pour attaquer une nouvelle aventure à la CAN.
- M. A.