Liste cohérente, logique, dira la rue à propos de la liste du sélectionneur Djamel Belmadi pour le prochain stage du 12 juin.
Il y a eu beaucoup de changements dans les plans du sélectionneur avec des éléments qui n’y figurent plus, alors que d’autres ont fait leur apparition. Le plus important, c’est cette envie affichée clairement de rompre avec le passé. En langage de chiffres, 15 joueurs présents lors de la fenêtre FIFA de juin 2022 ne figurent plus dans la liste actuelle. Ce qui reflète les convictions du sélectionneur, qui a enfin compris que le groupe qui a mené vers les deux historiques débâcles de la CAN 2022 et l’élimination au Mondial qatari, ne pouvait plus continuer. Il a donc amorcé une vaste opération de rajeunissement et d’amélioration du contenu. Néanmoins, le coach national insiste sur les cadres. Mandi, Bennacer et Slimani, pour ne citer que ceux-là, restent les guides de cette équipe pour la nouvelle campagne CAN 2023. D’ailleurs, la défection annoncée de Bennacer, blessé au genou et indisponible pour 6 mois, a eu un effet sur la composante de la liste du sélectionneur pour ce stage.
3 Changements
Au milieu du terrain, 3 joueurs sont venus renforcer les plans de Belmadi pour ce stage de juin. Lekhal, Abdelli et le très attendu Aouar, 3 des 6 joueurs retenus par le sélectionneur. Il faut dire que l’on ne s’attendait pas à un tel renfort qui a évincé des éléments comme Zorgane ou même de Kadri, présents tous les deux contre le Niger en mars. Si ce dernier était en apprentissage et n’a pas encore totalement garanti sa place, en revanche, Zorgane a eu assez d’opportunités, aux yeux du sélectionneur qui l’a marginalisé en mars, convaincu qu’il ne pouvait plus apporter pour l’EN, malgré les nombreuses occasions offertes par le staff. Boudaoui, qui a peiné, lui aussi en mars, a une énième occasion de se racheter, tandis que Zerrouki, le protégé du coach, revient avec son statut de nouveau joueur d’un grand club néerlandais, le Feyenoord Rotterdam. Aux côtés de Bentaleb, qui revient naturellement et logiquement comme à chaque date FIFA, il y aura donc Lekehal, parti trop tôt après une blessure contraignante juste avant la CAN en Egypte contre la Tunisie. Une Tunisie qu’il va retrouver 4 ans plus tard avec plus d’expérience et une envie de rattraper le temps perdu. Il sera l’une des cartes du milieu défensif qui sera reconstruit à partir de ce mois, car sans Bennacer qui risque de ne pas revenir à temps en prévision de la CAN, le coach va devoir recomposer ce compartiment avec des éléments qu’il connaît assez bien, mais aussi de nouvelles têtes comme Abdelli, que le public algérien ne connaît pas forcément. Le rendement de ce joueur qui porte le numéro 10 est plus généreux que se que fournit un 10 classique. Il défend bien et sait se projeter vers l’avant. Des caractéristiques que Belmadi adore chez les joueurs. Sa polyvalence rappelle celle de Bennacer, le joueur créatif capable d’assurer des tâches aussi bien défensives qu’offensives.
6 mois chrono
Que dire alors d’Aouar, le relayeur ! Avec sa vision de jeu extraordinaire, il est attendu pour être le nouveau porteur d’eau sur le côté droit, dans un rôle qui rappelle les débuts de Feghouli en sélection. 3 joueurs arrivent et que Belmadi va essayer de faire fondre dans son moule de façon à ce que le milieu soit opérationnel. Même en l’absence de Bennacer, Chaibi avec son savoir-faire est lui aussi concerné par ce remue-ménage, qui promet d’insuffler du sang neuf dans le jeu de l’EN, un peu trop connu par tout le monde depuis la CAN 2019. Ce qui a fait perdre à l’EN son éclat et de ses performances.
La question qui se pose : Belmadi va-t-il oser un changement radical dès le match à Japoma ? Pas sûr, notamment pour des éléments comme Aouar et Abdelli, qui auront besoin de temps pour s’imprégner des conditions en Afrique subsaharienne. Un milieu avec Zerrouki, Bentaleb et Chaibi et même Leris est plus adapté pour un tel match, qui sera toutefois le début d’une énorme partie de jeu d’échecs, dans le but de garder l’équilibre de l’équipe, tout en opérant les retouches qu’il faut dans un délai de 6 mois.
- M. A.