Le stage du mois de juin de cette année 2023 restera gravé à jamais dans les mémoires des supporters algériens, du coach national et de Houssem Aouar, l’arrivée de ce dernier dans les rangs des Verts constitue un fait marquant, qui attire l’attention aussi bien des Algériens que des amoureux du football dans le monde.

Voir un joueur troquer son maillot bleu de l’équipe de France A contre celui de l’Algérie n’arrive pas souvent, c’est même la toute première fois que cela arrive depuis les facilités faites par la FIFA aux sélections pour récupérer des joueurs formés sous d’autres cieux, c’est peut-être pour cela que l’arrivée du désormais ex-Lyonnais et nouveau joueur de l’AS Rome attire l’attention des curieux, et que les deux prochains matches de l’EN au Cameroun et à Annaba vont être suivis avec beaucoup d’intérêt.

Sacrifices

Aouar n’a pas attendu le 12 juin pour atterrir à Alger, l’information de son arrivée a fait le tour des réseaux sociaux jeudi passé, le nouveau joueur de l’AS Rome a débarqué avec sa famille, visiblement pressée de voir son fils vêtir ce maillot vert de l’équipe d’Algérie. Pour Belmadi, c’est une grosse victoire, l’une des plus importantes depuis août 2018 et son arrivée en sélection, il a réussi un vrai coup de poker, au bout d’un long et périlleux suspense et une gestion très minutieuse du dossier. «Djamel et moi, on n’a rien eu à se dire, Belmadi m’a toujours considéré et protégé par moments, je le remercie ainsi que le président.» Ce sont les premiers mots d’Aouar ici au pays, le joueur parle de protection, car il sait pertinemment ce que son entraîneur a dû subir et supporter pour le voir enfin dans son équipe, il fera tout pour lui donner raison d’avoir fait tous ces sacrifices.

Intégration

En attendant, c’est l’intégration qui doit être réussie. Aouar qui est entré en stage très tôt a eu la chance d’avoir son ex-équipier chez les Gones à son accueil, Slimani, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a fait en sorte que les premiers instants au CTN se passent comme il se doit, il lui a fait visiter les lieux, lui faisant un petit tour d’horizon du mode d’emploi, le secret d’une réussite qui, lui , a su caresser, il y a 11 ans. Avec ses aventures chez sa famille à Aïn Témouchent, Aouar s’est dit connaître tout de la mentalité locale, pas de soucis d’intégration, il est prêt à plonger dans le bain. D’ailleurs, c’est ce qui se fait sentir dès sa première grosse séance d’entraînement à Sidi Moussa. Aouar est à l’aise, il se donne à fond, le courant passe très bien entre lui et le reste du groupe. Pourtant, avec certains éléments, il venait de se croiser, la journée ayant été longue avec la série d’arrivées à l’aéroport d’Alger, un des présents nous décrit l’ambiance comme un sentiment de déjà vu, car, à chaque arrivée d’un nouvel élément, le courant est toujours bien passé. Les anciens, font toujours le job pour que tout soit OK, que dire alors quand le doyen de la tribu est un ami et ancien coéquipier en club.

Excitation et premier succès

Sur les réseaux sociaux, le public était à l’attente des premières images du premier entraînement presque au complet, celles-ci n’ont pas tardé à être publiées, focus sur les photos d’Aouar, les commentaires des fans reflètent une réjouissance de voir un tel joueur, avec sa carrure et son élégance, porter le maillot vert. «Choufou el waqfa lah ibarek», pouvait-on lire dans un commentaire. Il faut dire que cela faisait bizarre de voir l’ex-joueur de Deschamps dans notre groupe des Verts, que dire lorsque Bounedjah publie une photo du match d’opposition qui a vu la toute première victoire d’Aouar avec l’EN, avec un chasuble vert, tel un symbole, il gagne son premier match, aux côtés de Bounedjah, de Belkebla, de Belaïd, de Benbot et Loucif, et d’un Bouanani, un autre virtuose arrivé en mars, une entrée en scène attendue et qui a fait plaisir aux yeux, nous raconte une source proche de l’EN. Houssem n’a, en effet, pas attendu le 18 pour étaler son savoir-faire, son intention de prendre les commandes du jeu était clairement affichée dans ce match d’application (8 contre 8) disputé au CTN, une façon de dire qu’il a hâte de jouer pourquoi pas dès le match à

Japoma.

Prêt pour Japoma ?

«L’objectif est de gagner plusieurs matches pour rendre heureux ce public, actuellement je suis ici et je suis prêt a faire de grands matches et de grands tournois incha Allah», dira Aouar hier en zone mixte, mais reste quand même prudent, il sait qu’il faut une certaine adaptation au jeu de la sélection. «Il y a toujours un temps d’intégration, des automatismes qui ne sont pas forcement là tout de suite, l’objectif c’est d’être prêt physiquement, bien me reprendre», explique-t-il.

Ces propos mettent le ballon dans le camp de Belmadi, qui suit et surveille tout. Aouar a aussi évoqué le destin qui l’a fait venir, ce même destin a choisi pour lui une période où le patron Bennacer n’est pas disponible, cela met une pression en plus sur les épaules d’Aouar mais lui donne une opportunité, celle de devenir un patron dès ses débuts, les 5 jours qui nous séparent du match de Douala vont permettre à Belmadi d’improviser un plan autour de lui, de faire de lui le patron du milieu, le coach a souvent pris de tels risques lors de matches importants, que dire d’un match où les dés sont déjà jetés, il pourrait faire en sorte de tout boucler autour de lui, de sécuriser sa défense et de l’aligner dès le match à Japoma, une immersion sur les terres africaines, qui lancerait une longue et, espérons-le, belle carrière avec l’EN qui lui fera oublier le chaos qu’aura été son passage chez les Bleus.

S.M.A