La fin du stage d’octobre n’a pas été au goût du sélectionneur national Djamel Belmadi, ni aux milliers de supporters algériens, et pour cause : l’EN a affiché un visage pâle en affrontant une équipe volontaire de l’Egypte.
Le rendement n’a donc pas été à la hauteur, et cela a stressé à plus d’un titre le sélectionneur national Djamel Belmadi, qui a constaté impuissant la domination égyptienne. Pour les observateurs il s’agit forcément d’un grave déréglage au milieu du terrain, le coach a continué à chambouler son onze, au moment où il promettait sa stabilisation, il a retouché encore une fois son milieu puisqu’il a commencé sans Aouar mais avec Feghouli, qui, cette fois, n’était pas très d’accord sur la pelouse avec Zerrouki. Des incompatibilités ont donc été révélées par ce match, le match de Dakar n’était donc pas suffisant pour trancher, et c’est l’Egypte qui a tout mis à nu. Il faut dire qu’avec 2 milieux défensifs, il faut disposer de deux joueurs complémentaires, mais jusque- là on a eu du mal à les trouver, à la seule exception d’un onze avec Bentaleb. Le joueur de Lille fait partie des éléments ayant donné entière satisfaction depuis leur retour, et ce n’est qu’après son absence, en septembre puis ce mois d’octobre, qu’on a réellement constaté son importance.
Succession de Guedioura
«Je pense que l’Algérie a beaucoup de mal a trouver un successeur à Guedioura, qui était le joueur majeur indispensable de la ligne du milieu de cette équipe, duquel on n’a pas assez parlé mais qui a joué un rôle tactique énorme dans la victoire de l’Algérie à la CAN, Mahrez bien évidemment son talent surdimensionné a fait la différence, mais Guedioura et Mbolhi dans cette coupe d’Afrique des nations en 2019 ont joué un rôle important», déclarait la semaine passée le célèbre coach français de plusieurs sélections africaines, à savoir Claude Leroy, sur le plateau de Canal+. Pour Leroy, Guedioura n’a pas de remplaçant, et le constat est toujours valable, que dire alors après cette absence de Bentaleb qui n’a plus rejoué avec l’EN depuis 4 mois, des constats qui pointent du doigt Zerrouki qui a occupé deux postes, d’abord comme sentinelle, puis comme milieu défensif dans le cadre d’un milieu défensif à 2. Il a toujours trouvé des difficultés jusqu’à cette date d’octobre où il est apparu avec un autre visage plus attrayant, mais pour Leroy, la comparaison avec Guedioura n’est pas possible, il avait déjà condamné Zerrouki l’été dernier. «Zerrouki formé avec les principes connus du total football n’a pas réussi en Afrique», disait-il.
Fergani : «Il faut trouver une homogénéité»
Le retour de Bentaleb à la compétition et sa présence dès ce dimanche avec son équipe de Lille va donc donner une option de plus pour le sélectionneur, ce dernier croisera les doigts pour que son poulain ne se blesse plus d’ici la CAN, cela lui permettra déjà de le faire revenir dans ses plans le mois prochain et tracer un schéma en sa présence, ça sera peut-être un peu court, car il faudra trouver un équilibre en l’utilisant soit seul comme sentinelle soit en duo avec quelqu’un d’autre. Certains appréhendent déjà les retrouvailles entre lui et Feghouli avec quelques antécédents qui datent de 5 ou 6 ans qui peuvent remonter à la surface, que dire alors de leur association sachant que cette dernière n’a pas eu lieu depuis des années.
En tout cas, pour les techniciens, Belmadi a du pain sur la planche. L’ancien milieu des Verts Ali Fergani a tiré la sonnette d’alarme hier en déclarant à la Radio nationale que le coach national doit revoir sa copie, et qu’il lui reste un grand boulot au milieu. «J’espère qu’il restera jusqu’à la coupe d’Afrique, ceci dit Belmadi doit revoir sa copie, une équipe c’est une homogénéité, joueurs complémentaires. Quand t’as un arrière offensif il faut penser à sa couverture (il cite l’exemple de Merzekane), je pense que le problème se pose au milieu du terrain. J’ai bien apprécié Zerrouki, avant il était timide, il ne se projetait pas vers l’avant, il ne tirait pas au but, mais là il a fait des progrès, avec Aouar qui a de l’expérience et un véritable 10, il faut trouver une homogénéité au milieu», explique-t-il.
Il y a donc un grand boulot à faire au milieu le tout en 2 mois, et deux stages qui s’annoncent très courts pour une telle mission, car en plus de la mission qui consiste à réintégrer Bentaleb, il y aura un choix à faire pour arrêter le milieu-type, entre Feghouli, Zerrouki, Chaïbi, Zorgane et Boudaoui, tous capables de jouer dans le même registre, il faudra trancher, d’autres éléments espèrent aussi un retour inespéré à l’image de Belkebla, et ce qui est sûr c’est que la liste du mois prochain nous donnera un aperçu clair sur les intentions du coach. On suivra aussi avec intérêt les éléments qui seront choisis pour affronter la Somalie et le Mozambique, dans le début de la longue et périlleuse campagne qualificative à la Coupe du monde 2026.
S.M.A