Après avoir cumulé 74 sélections dans les équipes de France de jeunes, des moins de 16 ans aux espoirs, Amine Gouri a fait le choix, en début de saison, de jouer avec l’Algérie, une décision assumée par l’attaquant rennais.
Gouiri s’est exprimé dans les colonnes de L’Equipe, défendant son choix qui s’est finalement porté pour le pays où la passion est plus forte pour le football. «J’ai beaucoup réfléchi pendant l’été, avec mes agents, mes amis, mon entourage… J’ai pesé le pour et le contre et je suis arrivé à cette décision…Ce sont mes origines, le pays de ma famille… C’est un pays que je connais bien puisque j’y suis allé régulièrement depuis que je suis tout petit. C’est aussi une sélection que j’ai beaucoup suivie, et j’ai toujours aimé cette passion qu’il y a pour le football. J’ai eu envie de représenter tout ça», a-t-il dit.
«Le public s’impatientait, je devais me libérer de ça»
A la question de savoir ses attaches avec l’Algérie, Gouiri répond : «J’ai toujours eu une relation spéciale avec ce pays. Ce sont des personnes super accueillantes. Puis l’équipe nationale, c’est un truc de malade, ils te poussent dans tous les moments, dans les difficultés ou dans les victoires.»
«Je ne pense pas que ça a pu jouer sur mes prestations»
Beaucoup de choses ont été dites sur le dossier Gouiri, au point où les rumeurs ont dominé la scène, cela a poussé l’ancien Niçois à trancher cet eté. «J’ai entendu n’importe quoi sur le sujet. Je savais aussi que les supporters commençaient à s’impatienter. Je devais me libérer de ça. Après, je dis que ça me pesait et c’est la vérité, mais je ne veux pas me trouver des excuses par rapport au terrain. C’est une décision importante que j’ai prise, mais je ne pense pas que ça a pu jouer sur mes prestations.»
«L’Afrique est un continent qui progresse»
Le parcours du Maroc à la Coupe du monde a aidé Gouiri à faire son choix. «C’est vrai que quand j’ai vu le Maroc à la Coupe du monde, ça m’a fait réfléchir. Je me suis dit : “Pourquoi pas moi avec l’Algérie ?” L’Afrique est un continent qui progresse et je pense que ça va s’améliorer encore dans les années à venir. Il y a de l’ambition et plus simplement pour la coupe d’Afrique des nations, mais aussi pour la Coupe du monde désormais.»
«Je me disais que ça allait venir vite»
Alors que Zefizef affirme que c’est grâce à lui que Gouiri est venu, le clan Sadi veut aussi s’approprier cet exploit, mais le joueur affirme que c’est plutôt grâce à Belmadi que la chose est devenue possible. «Je m’y préparais même en me disant que ça allait arriver vite, mais sans jamais avoir pris de décision. Je voulais vraiment rester concentré sur mes objectifs. Ensuite, ça a commencé à devenir très concret cet été, quand Djamel Belmadi, le sélectionneur, m’a appelé pour la première fois. À partir de ce coup de téléphone, j’ai vraiment commencé une réflexion plus poussée.»
«Belmadi m’a convaincu sans jamais me mettre la pression»
L’attaquant de Rennes nous parle du discours auquel il a eu droit de la part du sélectionneur. «Il m’a surtout parlé de son envie de me voir rejoindre l’équipe nationale. Il m’a dit que j’allais être un joueur important et que je devais venir. Il a essayé de me convaincre, mais toujours d’une manière très calme, très sereine, sans jamais me mettre la pression.»
«A Rennes personne ne m’a parlé de la CAN»
Le mois de janvier approche, et la CAN menace les clubs du vieux continent, notamment ceux de France, le déplacement en Côte d’Ivoire peut leur jouer un vilain tour. Pour Gouiri, le problème ne s’est pas posé, du moins pas encore. «Avant de faire mon annonce, j’ai prévenu tout le monde à Rennes. Ça s’est très bien passé, notamment avec le coach (Bruno Genesio). Il l’a très bien pris en me disant que c’était un choix personnel et qu’il devait le respecter. Personne ne m’a parlé de la CAN.»
«J’avais besoin de ça»
Pour terminer, Gouiri est revenu sur son entrée en scène le mois dernier, il encense le CTN et évoque l’intérêt que porte la population à la sélection. «Les infrastructures sont de qualité, le centre d’entraînement est vraiment top. Il y a tout pour bien travailler. Puis, je reviens dessus, mais l’ambiance est exceptionnelle. Quand tu joues pour l’Algérie, ça ne s’arrête jamais. Dès que tu mets un pied à l’aéroport, on ne te parle que de ça. Les gens sont à fond, ils te mettent en confiance. Ça fait du bien, j’avais besoin de ça», s’est-il félicité.
S.M.A