Inauguré en 1984 pour abriter les compétitions de la coupe d’Afrique des nations (CAN) organisée pour la première fois en terre ivoirienne, le stade de Bouaké a été rénové dans le cadre de la coupe d’Afrique des Nations 2023 prévue en janvier 2024.
Ce joyau architectural a été construit sous la forme d’une couronne ovale avec un profil en travers de 24 gradins, l’édifice relooké est équipé d’une pelouse ultramoderne, une infirmerie, un vestiaire, une salle d’échauffement, une salle de presse, une zone mixte et même un parking intérieur permettant de déposer les joueurs à quelques pas de leurs vestiaires, le tout dans un cadre complètement rénové. Ce qui laisse croire qu’on est à l’intérieur d’un tout nouveau stade, tout a été fait dans le respect des standards et aux normes de la FIFA, c’est du moins c’est ce qu’on a pu constater sur place, lors qu’une visite qu’on a effectuée jeudi aux différentes partie de l’infrastructure.
Interdiction
Il est 16h ce jeudi à Bouaké, on profite d’un saut au centre d’accréditations situé à l’entrée nord du stade pour aller visiter le ‘’media Center’’ ouvert officiellement la veille. On contourne la moitié du stade pour arriver au niveau de l’entrée ouest, toute proche de l’hôtel des Verts, on voit d’ailleurs le bus orange de l’EN garé sur place, dans une heure environ il va bouger pour traverser la ville en longueur et aller du côté du lycée classique et son stade d’entraînement pour un 2e galop.
L’entrée de la zone media n’est pas détectable, peut-être un petit quelque chose à ajouter pour montrer la voie, avant la déferlante des medias attendue pour l’entrée en scène des équipes du groupe D, on croise une dame employée de la CAF, une Marocaine. On lui demande le chemin vers le centre de presse, elle nous dit qu’on y est presque, la porte était juste là devant nous, on entre et on découvre le centre de presse totalement neuf, l’odeur du neuf est ultra présente, des tables, des branchements internet et une connexion que les techniciens testent, et qu’ils préfèrent ne pas mettre en marche. «Cela se fera dans pas longtemps», nous explique le responsable visiblement fatigué.
Une fois la visite des lieux finie, on se dirige vers la porte de sortie, il faut dire que la CAF a interdit tout accès aux medias aux autres zones, il y a un gros risque de retrait d’accréditation si jamais on les croise sur place, d’autant plus qu’ils sont omniprésents sur les lieux et surveillent de près les préparatifs du début de la compétition, mais on prend le risque et on prend l’autre sens, en contournant l’allée qui mène aux vestiaires, où des ouvriers étaient en train de mettre en place un grand tapis de fabrication algérienne ‘’Tapidor’’. On décide de les laisser travailler pour que le rendu final soit de la même qualité que la qualité du tapis elle-même, le made in Algeria ne pouvait que nous rendre fiers.
Plongée
On arrive à la salle des conférences, ce n’est pas un amphithéâtre comme à Baraki, mais une salle plate, avec environ 50 places assises. L’endroit est grand, mais il y a peu de chaises à première vue. Une estrade a été installée à l’arrières de la salle pour permettre aux cameras d’exercer sans être gênées par les journalistes.
on sort de la salle, on continue notre chemin vers la zone mixte, le lieu qui servira d’espace d’interviews avec les joueurs, juste en face une salle de massage, équipée, et au bout du couloir le bureau de l’entraîneur, un mini-vestiaire qui permet au coach de se concentrer et prendre son souffle avant d’aller rencontrer ses joueurs dans le vestiaire jouxtant ce bureau, avant de passer en face on remarque une phrase sur le tableau du coach : «La joie de vivre est avec Dieu, vrai ou faux ? » une phrase qui reflète le respect des religions des gens de Bouaké et de la Côte d’Ivoire en général. On entre dans le vestiaire, on voit vite qu’il est simple, sans siège baquet, le décor contient le vert, le noir et l’orange, un grand espace climatisé, avec une grande table au centre de la salle, et un tableau mais aussi un frigidaire encore scellé.
Le gazon, une merveille
Notre visite du stade nous emmène vers l’entrée VIP, un endroit luxueux, avec un ascenseur, des fauteuils et une porte qui nous emmène droit vers le terrain, et là, première remarque, le joli habillage réussi par Tapidor, le fabricant algérien de tapis, qui a réussi son pari lors du CHAN et qui a excellé en CIT, comme dans le vestiaire, les ouvriers étaient encore en train de le plaquer sur la piste d’athlétisme totalement refaite dans le cadre de la rénovation de ce stade olympique.
On foule enfin cette piste, on va tester le banc de touche lui aussi tout neuf, et on se rapproche du gazon, il est dans un état parfait, il faut dire que ce terrain a été classé comme le meilleur de cette CAN par les organisateurs, même Sadi avait fait le même constat, et c’est toujours le cas. Belmadi et ses joueurs pourront appliquer dessus le football qui leur convient, loin, même très loin du catastrophique gazon de Japoma en 2022.
Le tapis algérien, une fierté
On décide de monter aux tribunes, on atteint le sommet, et c’est à partir de là qu’on se rend compte de l’immensité de l’infrastructure, on domine l’hôtel des Verts et les chambres des joueurs, et on immortalise l’événement, on fait un crochet aussi du côté de la tribune de presse, un grand boulot a été fait, des tables rabattables, des prises là où il faut, loin très loin du massacre opéré au stade de Baraki, où tout a été improvisé à la dernière minute, visiblement, la mission conduite par le président du COCAN ivoirien à Baraki lui a permis de voir nos erreurs, et ont réalisé une copie presque parfaite. Les Ivoiriens ont pris le bon et ont amélioré ce qui l’a été moins, ce qui leur a offert ce chef-d’œuvre. Sur place, on se demande si cette tribune va contenir tous les medias qui afflueront lors des rencontres des Verts et du Burkina, la capacité d’accueil de cette tribune risque d’être limitée. Notre tour du Stade de la Paix se termine là, on quitte les tribunes via le terrain, on souhaite bon courage aux employés qui installaient les derniers rouleau du tapis algérien, ainsi qu’aux agents de l’hygiène, qui nous souhaitent la bienvenue, la CAN de l’hospitalité est bientôt lancée, il ne reste plus qu’à mettre en marche la machine, et que le personnel, dont les milliers de ‘’volontaires’’ engagés, soit à la hauteur d’un stade qui, espérons-le, portera bonheur aux Verts dans cette CAN.
- M. A.