«Ne désespère jamais, la vie est remplie d’épreuves pour les endurants, sache que tout s’arrangera d’ici peu de temps, incha Allah, c’est juste une question de temps et de patience.» C’est avec cette phrase que Farès Chaïbi a donné signe de vie après la décevante CAN et la défaite de l’EN contre la Mauritanie 1 à 0.
Chaïbi a ensuite repris du service sous le maillot de Francfort, la déception se lisait sur son visage angélique, car, en Côte d’Ivoire, il a vécu l’un des moments les plus douloureux de sa jeune carrière internationale. Pourtant, tout avait bien commencé avec ce match contre l’Angola. Aligné d’entrée, Farès joue et arrache même le titre de meilleur joueur du match, un trophée qui a surpris le joueur et les observateurs, car, même s’il n’a pas été mauvais, il ne pouvait pas être considéré le meilleur dans un match où il n’a pas été bon, de surcroît dans un poste qui n’était pas le sien.
Aligner Chaïbi sur le côté droit était un défi osé de la part de Belmadi, le test a été fait sur les terres togolaises, contre la formation du Burundi. Ce jour-là, Belmadi a lancé Chaïbi et Bennacer comme pistons, à la grande surprise des quelques présents qui ont eu la chance de suivre la partie, l’un d’eux avec qui nous avons pu échanger nous avait fait part du match tout juste moyen du joueur de Francfort. «Il n’a pas été très bon’’, nous avait-il expliqué, précisant que le joueur semblait faire l’effort de dépanner.
Intrigante mise à l’écart
Belmadi a donc aligné Chaïbi comme milieu droit, pour tenter un coup de maître, mais malgré un match moyen pour ne pas dire raté le joueur a été confirmé et a réussi à revenir dans le onze qui a affronté l’Angola. Cela faisait de lui une attraction, car les connaisseurs étaient perplexes et voulaient comprendre pourquoi Belmadi a changé le poste du joueur et à cette période spécialement Chaïbi était en effet aligné sur le côté gauche, soit en ailier ou en relayeur, et ce depuis sa première apparition en mars dernier contre le Niger à Baraki. Il a ensuite été utilisé un peu plus haut, comme ailier gauche, poste occupé en club, mais jamais sur le côté droit, la suite le public a pu la constater dans ce match contre l’Angola où rien n’a fonctionné comme il se doit, mais le plus intrigant dans l’histoire, c’est cette mise à l’écart progressive du joueur, puisqu’il n’a pas joué d’entrée face au Burkina, se contentant du remplacement de Belaïli à la 74’ avant de disparaître complètement contre la Mauritanie. Si certains ont affirmé que Belmadi n’était pas content de son rendement, d’autres ont émis des doutes par rapport aux déclarations du joueur après le match contre l’Angola, lorsqu’il a reconnu qu’il y avait un ingrédient que l’EN n’a pas su mettre pour gagner, mais ce qui est sûr c’est que quelque chose s’est rompue entre le coach et le joueur, une rupture au mauvais moment, qui a coûté sa mise sur le banc contre la Mauritanie, même si l’EN évoluait sans Bennacer et qu’il y avait de la place pour une titularisation. Il n’a pas joué et s’est éclipsé jusqu’à sa réapparition en Allemagne ce week-end.
L’utilisation de Chaïbi lors de cette CAN résume parfaitement les difficultés vécues par le sélectionneur national, qui a ouvert tout un chantier en pleine compétition, perturbant son onze et le privant de jouer sur sa vraie valeur, le résultat des centaines de changements, surtout au milieu qui n’a jamais trouvé l’équilibre pourtant nécessaire pendant une phase finale.
Chaïbi dont le père a fait le déplacement jusqu’à Bouaké pour le voir s’épanouir et concourir pour le titre de meilleur jeune du tournoi a dû très vite déchanter, Belmadi en a voulu autrement, le joueur est abattu, mais c’est claire qu’il fera partie des atouts du nouveau coach appelé à le réhabiliter.
S.M.A