Didier Six : ‘’Belmadi ferait mieux de trouver un autre challenge’’

Le champion d’Europe avec l’équipe de France en 1984 connait bien le football africain, lui qui a déjà entrainé deux équipes du continent noir, le Togo puis la Guinée, assiste en tant qu’observateur à la CAN 2023. Croisé dans le salon de la réception de l’hôtel Sofitel, Didier Six nous a livré ses impressions sur le tournoi et l’Algérie.

 

Dans cette édition, les ‘’petites’’ équipes jouent les trouble-fêtes depuis le début de la CAN. Qu’en pensez-vous ?

Moi, je trouve qu’il n’y a pas de petites équipes. Le football africain a pris du grade, pris de l’ampleur. Il y a quelques années on parlait de petites équipes, ces dernières se sont améliorées dans leurs structures, dans leur organisation, ce qui fait qu’aujourd’hui, on se retrouve avec des équipes plus compétitives à tous les niveaux.

 

Censée être favorite, l’Algérie a fait les frais de ce chamboulement dans la hiérarchie du football africain. Peut-on connaitre votre avis ?

L’Algérie et même la Tunisie sont sorties du tournoi, alors qu’on les présentait pour des grosses cylindrées, vu qu’elles ont des joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens, mais c’est la loi du football et du sport. Mais je pense qu’il ne faut pas s’inquiéter pour l’Algérie, on va vite la retrouver dans les éliminatoires pour la Coupe du monde 2026 et celles de la CAN 2025 qui se dérouleront dans peu de temps. Je sais que des entraineurs ont été limogés et malheureusement, c’est la loi de notre métier. Je pense aussi qu’il arrivera le moment de laisser la place à un autre, le temps d’un sélectionneur doit être de deux ou trois ans.

 

Pourquoi ?

Parce qu’on représente un pays, il  ya une grosse pression à supporter, il y a aussi une usure. Il faut savoir gérer tout ça, voilà !

 

C’est le cas pour Djamel Belmadi…

Djamel a été un joueur de Valenciennes, mon club formateur. J’estime qu’il a fait du bon boulot avec l’Algérie, il ne faut pas enlever ce qui est écrit de beau ! Maintenant, c’est à lui de retrouver un autre challenge qui lui permettra de retrouver cette envie, cette gnac (esprit compétitif) qu’il l’a et qu’il doit garder.

 

Le problème, c’est que les Algériens vivent mal les éliminations au 1er tour successives de leur sélection nationale…

Cela fait partie de la loi du sport. Qui aurait imaginé que le grand Brésil subisse une très lourde défaite chez lui en 2014  (Brésil- Allemagne 1-7, en demi-finale de la Coupe du monde 2014) ? C’est le football.

 

Vous concernant, êtes-vous toujours motivé pour entrainer une sélection africaine ?

Oui,  j’aimerais bien, je me suis mis en stand-by, parce que j’ai un enfant qui a 5 ans et je voulais en profiter. J’ai refusé certaines sélections qui n’étaient pas dont ce que je souhaitais.

 

Et votre présence en Côte d’Ivoire…

(Il nous coupe) Ma femme est Ivoirienne, j’habite à Paris, mais honnêtement, je me remets  à rechercher quelque chose. Peut-être, ça viendra, peut être pas. Je pense que j’ai les compétences pour prendre une grande équipe.

  1. S.

 

 

 

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