C’est avec beaucoup de scepticisme que le grand public de l’EN a appris la nouvelle de la rencontre qui a eu lieu à Djeddah entre le sélectionneur national Vladimir Petkovic et le joueur des Verts Ryad Mahrez.
Le coach de l’EN a décidé de franchir le pas et aller à la rencontre de l’ex-capitaine, histoire de crever l’abcès et tenter de le faire revenir en sélection. Il savait bien évidement que cette mission n’allait être qu’une simple formalité, puisque Mahrez n’a pas caché son envie de revenir au terme du temps de réflexion qu’il s’était accordé après la décevante CAN en Côte d’Ivoire. Le courant est donc vite passé et les deux hommes ont décidé d’ouvrir une nouvelle page et de repartir à zéro. La présence de Mahrez le 2 septembre prochain au CTN est donc actée, il pourrait reprendre ses bonnes vieilles habitudes et retrouver ses équipiers avec l’espoir que l’aventure soit meilleure que celle d’avant.
La seule chose que Mahrez ne retrouvera pas au CTN c’est Djamel Belmadi, son mentor et le coach qui a plus ou moins réussi à tirer de lui sa meilleure version, celle qui a aidé l’EN en Egypte à remporter la coupe d’Afrique, la 2e dans l’histoire de l’Algérie, une épopée que l’ex-sélectionneur a eu du mal à faire durer malgré une série d’invincibilité préservée, pendant plus de 2 ans et demi. De son côté, Mahrez n’a pas dérogé à cette tendance. Il a eu du mal à préserver son niveau de jeu, voire à l’élever, au point d’être pointé du doigt par le public de l’EN au Cameroun lors de la CAN, puisque lors du fameux matches qui a coûté à l’EN une sortie sans gloire de la course vers la CM 2022, puis la dernière CAN, une succession de débâcles pour un joueur de surcroît promu capitaine d’équipe, de quoi inquiéter le public qui a commencé lui aussi à sentir la fin de l’époque. Il était préparé à voir le champion d’Afrique 2019 claquer la porte et contraindre le nouveau sélectionneur à passer à autre chose, surtout qu’au même moment les prestations du joueur en Arabie saoudite faisaient craindre le pire. Sa forme physique très visible sur les photos et autres vidéos ne faisaient que donner de l’ampleur à cette envie pressante de décrocher et de rajeunir.
C’est donc dans un tel contexte que Ryad avait demandé un ‘’temps de réflexion’’ en mars dernier, cela a fait perdre au joueur un peu plus de popularité, certains étaient presque sûrs que la nouvelle de la retraite internationale allait tomber d’un moment à l’autre. Sur les plateaux télé, on affirmait déjà que c’est la meilleure décision que le joueur pouvait prendre, on le voyait fini, incapable de porter cette nouvelle génération vers d’autres challenges. Le désaccord entre le coach et le joueur en juin n’a fait qu’empirer les choses, la pression est montée mais le joueur est resté à l’écart de cela, il a décidé de s’accrocher, la question qui se pose maintenant : Ryad a-t-il réellement les capacités d’être le leader technique de l’EN ? Que peut-il encore donner à cette sélection ?
Réalité
Si l’on se réfère aux stats, Ryad est loin d’être celui qui a joué à City. Sur le plan technique ses contrôles de balle sont toujours aussi précis, mais sans accélérations, ni mouvements, son jeu se résume désormais en quelques dribbles légers, et des passes lumineuses, en résumé, le joueur a changé sa façon de jouer, après avoir perdu sa fraîcheur physique d’antan. Il ne travaille pas assez, profitant du rythme de jeu très lent du championnat saoudien et des faveurs accordées aux ‘’ex’’ stars européennes. Ryad Mahrez ne fuit pas les critiques des fans du Ahli, furieux de découvrir une version light du Ryad qu’ils ont vu briller chez les Citizens, ils voient en lui une certaine nonchalance qui les provoque. Cela ressemble étrangement aux reproches que le public de l’EN lui faisait pendant plus de 3 années.
Chez les Verts, Mahrez va revenir et trouvera une autre ambiance, d’autres règles et une autre philosophie. Un groupe qui doute, malgré une belle performance en Ouganda, Mahrez est censé récupérer son poste sur le côté droit de l’attaque, où personne n’a pu briller, c’est d’ailleurs l’une des raisons de cette démarche opérée par la FAF et Petkovic, Hadj Moussa, Benzia, Bekrar, Guitane, Belloumi, personne n’a pu profiter de l’absence du capitaine pour lui voler la vedette, certains en ont eu l’occasion, d’autres ont été marginalisés, au point de douter de l’intension du Bosniaque, qui caressait l’espoir de voir revenir Ryad pour l’aider dans la reconstruction d’un groupe, Brahimi faisait partie de ce projet et de cette mission, mais, visiblement, ça n’a pas été concluant. Le départ brutal d’Yassine du stage de juin aurait mis Petkovic devant le fait accompli, il ne pouvait plus miser sur un seul élément, d’où ce retour de Ryad appelé non seulement à jouer le rôle du grand frère, mais aussi à aider l’équipe et diriger le jeu. L’impact que pourrait avoir Ryad dans la promotion de l’image de la sélection est aussi une bonne chose pour l’EN qui va sillonner de nouveau l’Afrique dans son chemin vers Casa et les villes marocaines qui accueilleront la prochaine CAN.
C’est donc en leader que Ryad revient, avec l’espoir et l’envie de se surpasser pour faire taire les mauvaises langues. Reste à Petkovic de bien l’utiliser et exploiter ses points forts pour retrouver l’équilibre, ça ne sera pas facile en l’absence d’Amoura et de Belaïli non retenu pour ce stage, mais le coup reste jouable. Cela sera l’une des attractions des deux rencontres de septembre.
S.M.A