Un mois après avoir idéalement lancé sa campagne qualificative pour la CAN, avec six points pris sur six possibles, la sélection algérienne a deux nouveaux rendez-vous à négocier en ce mois d’octobre.
Avec le Togo comme adversaire. La première de ces oppositions face aux Éperviers se tient ce jeudi à Annaba. Dire qu’un succès est attendu de la part de Mahrez et consorts va de soi. Au-delà de cet objectif, la rencontre comporte d’autres enjeux importants et qui s’inscrivent dans la montée en puissance amorcée par l’équipe depuis le déplacement victorieux en Ouganda en juin dernier (2-1).
Petkovic poursuit son chantier
Pour ce cinquième match de compétition de l’ère Petkovic (le septième en tout), le onze de départ va encore changer. Le sélectionneur a eu beau affirmer lors de sa dernière intervention médiatique qu’il ne cherchait pas à faire des tests car chaque match était à gagner, il se retrouve aujourd’hui contraint d’innover par la force des choses. Son groupe n’est pas au complet, avec les absences pour cause de blessure ou de soucis personnels d’Ismaël Bennacer, d’Youcef Atal ou encore d’Anthony Mandrea. L’équipe de départ va nécessairement changer de visage. Mais, il n’est pas dit que ça soit une mauvaise chose.
Au vu du pedigree de l’opposition - le Togo est 119e au classement FIFA et n’a plus joué un tournoi majeur depuis 2017-, le moment semble idoine pour procéder à des essais et juger des options alternatives. La remarque vaut aussi bien sur le choix des hommes que par rapport au schéma tactique. Évidemment, l’idée n’est pas de tout chambouler. Les matches amicaux du mois de mars ainsi que la défaite contre la Guinée (1-2) ont démontré qu’une ossature considérablement renouvelée génère des déséquilibres. Mais, deux ou trois retouches, en particulier au milieu et en attaque, ne peuvent qu’être profitables. Pas nécessairement en vue d’un bon résultat, plutôt par rapport à la réflexion qu’aura le coach concernant le potentiel qu’il a à sa disposition. Même s’il convient de l’admettre, l’opération comptable prévaut. Surtout qu’une double victoire durant ce rassemblement permettrait aux Fennecs de valider leur strapontin pour le tournoi continental.
Plusieurs jeunes attendent leur chance
C’est en partant du postulat évoqué qu’il serait donc intéressant de voir à l’œuvre les joueurs qui n’ont pas encore beaucoup joué avec la sélection. On pense principalement au nouveau venu Ibrahim Maza. Même si on imagine que sa gestion sera extrêmement précautionneuse, notamment en raison de son âge (18 ans). Il y a aussi le sociétaire de l’USM Alger, Saâdi Radouani, qu’il serait bien de tester. D’autant plus avec la défection du titulaire au poste, Atal, et dont le retour n’est même pas garanti pour la reprise des éliminatoires de la Coupe du monde (en mars 2025).
Outre l’intérêt de se faire une idée sur l’apport des néophytes, il y a aussi des confirmations à guetter chez d’autres éléments. Il serait, par exemple, dommage de ne pas accorder à Mohamed Farsi une nouvelle occasion de se montrer après sa bonne production au Liberia. Il en est de même pour Badreddine Bouanani et Ahmed Kendouci, dont les prestations initiales méritaient d’être revues. Bien sûr, tout le monde ne pourra pas être satisfait, mais au moins on diffusera l’idée que les différents statuts ne sont pas figés dès maintenant. Il y va de l’émulation au sein du groupe. En ce sens, le revenant Bouanani soulignait judicieusement que «la concurrence, c’est toujours bon pour l’équipe». «Que le coach donne 15 ou 20 minutes, je vais me donner comme d’habitude pour mon pays», ajoutait-il avec aplomb.
Prolonger la bonne dynamique
Enfin, cet Algérie-Togo, aussi bien que le Togo-Algérie qui suivra lundi prochain, va servir à confirmer le sentiment d’un redressement pour l’EN. Cela passe par la conquête des points mis en jeu et l’amélioration de l’expression collective. On se souvient qu’en 2018 c’est face à ce même adversaire que les Verts avaient entamé leur remontée (4-1 à Lomé) pour finalement échouer au sommet de l’Afrique quelques mois plus tard. On n’en demande pas tant à Mandi et ses partenaires, mais si l’envie leur prend de rééditer le même scénario six ans après, il n’y aura assurément personne pour s’en plaindre.
- B.