Andy Delort est en passe de réussir l’une de ses meilleures saisons, que ce soit avec son club, Montpellier, où il empile les buts (11 marqués depuis le début de saison) ou avec l’EN où il a marqué pour la première fois en match officiel la semaine dernière à Harare.
Promu capitaine à la place du vétéran Hilton, qui était remplaçant le dernier match, Delort vit une période faste de sa carrière qui a débuté il y a 13 ans à Sète.
Il a pas mal bourlingué
Attiré par les défis, Andy Delort avant de se stabiliser à Montpellier, avait porté les couleurs de plusieurs clubs. Il est passé successivement par Sète, le club de sa ville, Ajaccio, Nîmes, Tours, Toulouse, Caen, Metz. Entre-temps, Delort a connu deux championnats étrangers, la première fois c’était en 2014/2015 à Wigan (Angleterre), ensuite il avait tenté l’aventure au Mexique (Tigres UANL) en 2016/2017. Ces expériences accumulées lui ont permis d’arriver à Montpellier en 2018 avec un mental assez forgé. D’ailleurs, rapidement il est devenu l’attaquant numéro 1 de Montpellier en claquant 14 buts dès sa première saison et 18 buts celle d’après. Pour l’actuel exercice avec 11 buts déjà inscrits, il est bien parti pour dépasser la vingtaine de buts, l’objectif qu’il s’est fixé avant l’entame de la saison : ‘’Je veux marquer plus de 20 buts.’’ Avec ses débuts canons, Andy Delort n’est pas du genre à accepter les critiques, comme c’était le cas après le match de Reims. En conférence de presse quelques jours après ce match, Delort avait répliqué aux critiques. ‘’Je ferai fermer des bouches à certaines personnes comme je l’ai toujours fait. Cela mettrait un coup de bâton derrière la nuque à certains. Pour ma part, je sais répondre et me battre’’, dira en conférence un Andy Delort assez revanchard. Après cette sortie médiatique, Delort savait que les journalistes l’attendraient au tournant ; il multiplie les grosses prestations avec en sus à chaque fois des buts marqués. Lui qui traîne la réputation d’un homme qui a le sang chaud, en France, on ne l’a pas raté après une bagarre dans laquelle il fut impliqué alors qu’il était remplaçant d’un Nantes-Ajaccio en 2011, qui lui a valu une suspension de 4 matches. Pas plus tard que l’hiver dernier et son altercation en direct sur le couloir des vestiaires avec la star du PSG Neymar, mais cette fois quand il est énervé, Delort réagit de manière impressionnante sur le terrain. Du côté de Montpellier, on apprécie beaucoup ses réactions maintenant.
Bouzelouf, un surnom qui fait le buzz
Depuis son but d’une tête puissante à Harare avec l’EN, Andy Delort est surnommé Andy Bouzelouf (tête de mouton). Cela ne gêne absolument pas l’attaquant montpelliérain qui, le lendemain de son exploit à Harare, postera sur son compte Twitter : ‘’Andy Bouzelouf, Delort Bouzelouf. On valide ?’’ Ainsi, le point de départ remonte au 17 novembre. Double buteur dimanche face à Strasbourg, Delort délivre une passe décisive également de la… tête. Le lendemain, le quotidien l’Equipe publiera un article élogieux à l’égard de l’international algérien avec le titre «Bouzelouf, quel Ouf !» Toujours présent sur les réseaux sociaux, Andy Delort postera un nouveau tweet. ‘’Je vois des moutons partout. On se régale tous ensemble, vous me manquez beaucoup. 3 buts et 1 passe décisive en une semaine, je suis un homme heureux’’, s’adressera-t-il à ses nombreux fans qui le suivent sur les réseaux sociaux. Agé de 29 ans, né d’une mère algérienne et d’un père français de culture gitane de Catalogne, il avait obtenu la nationalité algérienne en mai 2019 et remporté deux mois après la CAN avec l’équipe d’Algérie, qu’il avait rejointe au stage de Doha à quelques jours du départ pour l’Egypte après qu’il a été convoqué à la place de Haris Belkebla, écarté des 23 pour indiscipline.
Il menace Bounedjah
Après un an et demi, l’attaquant montpelliérain ne totalisait pas beaucoup de temps de jeu avec l’EN. Titularisé à Gaborone (Botswana) le 18 novembre 2019, ce jour-là sur un terrain dur et impraticable (il a plu pendant toute la rencontre), Delort n’a pas montré son véritable niveau. Il a fallu une année jour pour jour pour qu’il montre réellement ce dont il est capable. En marquant son 1er but avec l’EN en match officiel, il semble galvanisé et libéré psychologiquement, comme en témoigne sa formidable prestation dimanche quelques jours après son but à Harare. Djamel Belmadi, qui a fait de Baghdad Bounedjah son attaquant de pointe numéro 1, sait désormais qu’avec Delort, la sélection nationale dispose d’une seconde gâchette ; la concurrence ne fera que du bien à son équipe. On l’a vu d’ailleurs à Harare, quand il est entré à la place de Delort (68’). L’attaquant d’Al Sadd affichait une grande détermination pour marquer ; malheureusement toutes ses tentatives de marquer ont échoué.
Il lui répond de Doha
Curieusement dimanche, quelques minutes après la fin de Montpellier- Strasbourg (4/3) qui a vu Delort briller et réussir l’exploit de marquer un doublé et délivrer une passe décisive, à quelques milliers de kilomètres de la ville sudiste, Bounedjah se met d’emblée en évidence dans le match Al Arabi- Al Sadd (1-4) en ouvrant le score de la… tête. C’est pour dire qu’entre les deux fers de lance de l’EN, chacun de son côté en club va tenter de marquer des buts et s’illustrer. Un duel à distance qui sera suivi par les ‘’fous‘’ des Verts et même Djamel Belmadi qui a déclaré, après la double confrontation avec le Zimbabwe, qu’il miserait sur la concurrence pour booster son équipe, à commencer sans doute par la rivalité entre l’attaquant d’Al Sadd et celui de Montpellier, en attendant les retrouvailles au mois de mars 2021 et les échéances importantes qui attendent l’EN.
- S.