C’est au média Vista Fr que Haris Belkebla a ouvert son cœur. Dans cette longue interview, il est revenu sur sa carrière dans les clubs, mais surtout avec l’équipe nationale. Privé du titre de champion d’Afrique en 2019 à cause d’une bêtise, cet épisode l’a beaucoup marqué.
‘’J’étais dans le mal, j’ai pris l’avion tout seul, je ne suis même rentré chez moi à mon arrivée en France. Mes potes sont venus me chercher à l’aéroport car ils savaient que je traversais un moment difficile. J’étais un peu abattu, mon père ne me répondait plus au téléphone, on ne s’est pas parlé pendant des semaines. Avec du recul, je le comprends totalement.’’ Sélectionné avec l’EN U23 aux Jeux olympiques de Rio 2016, il garde en travers de la gorge sa mise à l’écart de la CAN 2019. ‘’Après plusieurs mois passé chez un ami, en apprenant que j’étais chez un ami à Aubervilliers, ma mère m’a appelé en me demandant de rentrer. Et là, en rentrant chez moi, c’était compliqué car tu vois que tes parents sont déçus, ta famille et tout le peuple algérien également. J’étais la fierté de tous ces gens-là et j’ai tout gâché sur une bêtise. Ne pas jouer la CAN et décevoir tout le monde, c’était dur mentalement.’’ Haris a mis des mois pour surmonter cette dure épreuve.
‘’Avoir grandi à Aubervilliers m’a énormément aidé’’
N’importe quel autre joueur aurait sans doute sombré et vu sa carrière stoppée net après un tel épisode, mais le milieu de terrain du Stade Brestois a du caractère et un mental pour surmonter toutes les épreuves difficiles. ‘’Depuis petit, je suis comme ça, c’est dans la tête que ça se passe. Mes parents et ma famille m’ont inculqué des valeurs et m’ont toujours dit qu’il ne fallait rien lâcher dans la vie. Je pense aussi qu’avoir grandi à Aubervilliers (banlieue de Paris) m’a énormément aidé. C’était soit tu tombes en dépression, tu arrêtes le foot ou je ne sais pas. Soit tu rebondis et tu vas de l’avant. A ce moment, je me disais déjà : ‘’ pourquoi ne pas retrouver une place en sélection ? J’avais toujours dans un coin de ma tête l’idée de revenir un jour.’’
Cependant, Haris Belkebla reconnaît que Djamel Belmadi l’a aidé psychologiquement pendant cette dure épreuve. ‘’ Le coach Belmadi a été très important, c’est comme un grand frère pour nous. Il me dit que j’ai fait une bêtise, mais il ne m’a jamais blacklisté. Même dans ses interviews, il laissait la porte ouverte à un retour.’’ Finalement, il fera son come-back en sélection nationale en automne 2019 et a été même incorporé dans les vingt dernières minutes du match Algérie- Zambie (5-0) joué à Blida. ‘’A mon retour en sélection, tout le monde m’a bien accueilli.’’ Depuis, Haris Belkebla n’a plus jamais quitté les Verts.
- S.