Benrahma : «Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de pays aussi fiers que les algériens de leurs joueurs»

Dans un article accompagné d’une vidéo intitulé Back Story publié par le site officiel de West Ham, Saïd Benrahma, est revenu sur ses débuts dans le monde du football. Le natif d’Aïn Témouchent, raconte son enfance et sa séparation avec son père qui aura été douloureuse pour lui lorsqu’il devait quitter l’Algérie pour se rendre en France alors âgé de 12 ans. Racontant son histoire, il se souvent d’un petit Saïd qui n’avait que 6 ans et qui jouait au foot pieds nus à Bethioua «J'habitais près d'Oran et d'Arzew, dans le quartier Camp 5 de Bethioua. J'ai grandi là-bas, et c'est là que j'ai commencé à jouer au football.» raconte Saïd Benrahma qui s’envolera quelques années pour la France ou il jouera dans un club de la banlieue de Toulouse «Après ça, j'ai déménagé en France quand j'avais presque 12 ans, et j'ai fait mes études secondaires et collégiales à Toulouse. Alors, j'ai commencé à jouer pour Balma SC pendant trois saisons avant d’aller à l'US Colomiers.»

«Quand j'ai déménagé en France, c'était dur parce que je quittais mon père, dont j'étais très proche»

Saïd Benrahma aimait son père qu’il a perdu il y a tout juste un an. En le quittant, c’est une moitié de lui qu’il avait laissé en Algérie «Quand je suis allé vivre avec ma mère, c'était difficile au début, mais ma mère a tout fait pour que je me sente bien, que je ne me sente pas seule, que je n'aie pas l'impression de rater quelque chose.

C'était difficile parce que j'ai eu une enfance un peu difficile, du moins quand je suis arrivée en France, mais ma Maman a fait en sorte que je ne le ressente pas.

C'était dur au début parce que je n'y étais pas habitué. Je ne savais pas comment c'était. En plus, je ne parlais pas français. J’ai dû l'apprendre sur le tas parce que parfois, les gens se moquaient de moi parce que je ne parlais pas bien français, et c'était dur, mais cela m’a forgé tout ça. Cela m'a aidé à être plus fort mentalement et à résister à tout ce qui pouvait arriver.»

«Avoir joué un tournoi à Oran reste un beau souvenir de mon enfance»

Racontant un de ses souvenirs, Benrahma se souvient d’un tournoi de Coupe d’Algérie pour les jeunes qu’il avait disputé qui reste pour lui un beau souvenir «C'était la Coupe d'Algérie mais pour les jeunes. J'étais petit, et oui, c'est un super souvenir.»

«Le MCO était mon équipe préférée»

Toujours en se remémorant ses souvenirs, Benrahma dira que son club préféré était le MCO qu’il était heureux d’aller voir lorsqu’il était allé au stade pour suivre un match «Le MC Oran était mon équipe locale et je suis allé les voir. En fait, j'avais un match jouer en moi-même avant leur match, donc une fois que nous avons terminé notre match, nous sommes allés prendre des photos et tout, et c'était incroyable. C'était aussi la première fois que j'allais dans leur stade et il y avait une vraie ambiance. C'est l'un de mes plus beaux souvenirs.»

«J’ai commencé à jouer au football pieds nus»

Se remémorant une enfance dans l’âge de l’insouciance, Saïd Benrahma, raconte avec le sourire ses premiers matches sans souliers «Je pense que j'ai commencé à jouer dans un club à six ans. Mais j'ai toujours aimé le football. Je jouais pieds nus, vous savez !»

«Les algériens aiment les dribleurs»

Tout le monde est d’accord pour dire que les maghrébins sont des joueurs doués techniquement. Benrahma en fait partie et sait que les supporters algériens aiment ce genre de joueurs «Les Algériens aiment bien les dribbleurs. Nous aimons nous divertir et les Algériens sont de vrais amoureux du football. Je pense qu'en Algérie, le football est très important pour les gens. Donc, oui, ils aiment se divertir.» Dira l’attaquant des Hammars qui ajoutera «Les Maghrébins en général sont des joueurs techniques : Marocains, Tunisiens, Algériens. Nous avons cela à l'intérieur de nous, nous aimons divertir.»

Si on m’avait dit il y a 3 ans que je serais là où je suis aujourd’hui j’aurais dit : arrête de dire n’importe quoi, allez au lit !»

Franchissant les paliers un par un, Saïd Benrahma, n’aurait pas cru un jour arriver aujourd’hui à évoluer en Premier League. Pour lui, c’était presque inconcevable, mais son expérience à Nice lui a permis de progresser et d’atteindre le niveau pour rejoindre le championnat anglais «Je voyais tout le monde dans les académies et je me disais "Aucune chance, ça ne m'arrivera jamais." J'ai pensé ‘’C'est impossible. Si je peux trouver un seul club professionnel qui me veut, ce serait le paradis. Je n'ai rien reçu jusqu'à mes 18 ans.» Rejoignant l’OGC Nice, Benrahma déclare que même à ce moment il n’y croyait pas encore «Même quand j'ai rejoint Nice, je me disais que ça va être dur. Je n'ai commencé à y croire vraiment qu'à 20 ans. J'ai eu des moments difficiles à Nice, mais ils m'ont façonné. Je ne pensais pas que j'y arriverais. Aujourd’hui je suis super content, je fais ce que j’aime dans le plus grand championnat du monde, que demander de mieux ? Si tu m'avais dit ça il y a cinq ans, je ne t'aurais jamais cru. Ou si tu m'avais dit ça il y a même trois ans, j'aurais dit : Non, arrête de dire n'importe quoi. Aller au lit.» a dit Benrahma en souriant et en affirmant que c’est le rêve.

«Débuter avec l’Algérie en 2015 face au Sénégal était pour moi quelque chose d’incroyable»

Evoquant ses débuts avec les Verts, Benrahma dans ses déclarations au site officiel des Hammers se remémore de sa première apparition avec le maillot de l’Algérie sous la houlette de Gourcuff qui lui a permis de disputer ses premières minutes avec l’EN face au Sénégal le 13 octobre 2015 «Faire mes débuts pour l'Algérie contre le Sénégal en octobre 2015 a été incroyable. Tu as des sensations, par exemple, quand tu joues en Premier League, après avoir joué en Championship ou quand tu arrives pour la première fois en Ligue 1, quand tu joues en Ligue 2.» Une comparaison pour expliquer la sensation de rejoindre la sélection de son pays qui est pour le joueur de 26ans une grande fierté «J'ai suivi l'Algérie depuis que je suis petit. J'ai soutenu l'équipe, je suis sorti avec des gens pour célébrer. Donc, recevoir ma première convocation pour l'équipe nationale, c'était... Vous ne pouvez vraiment pas imaginer ce que c'est. Chaque fois que je suis appelé, ça me rend fier. Je n'ai pas les mots pour le décrire. Cela vous rend incroyablement fier.» pour décrire la chose, Benrahma explique qu’il faut être algérien pour comprendre car jouer pour les Verts n’est pas la même sensation que de jouer pour d’autres sélections « Je ne peux que souhaiter que tu sois algérien pour que tu saches ce que ça fait parce que, vraiment, ce n'est pas la même chose qu'avec d'autres équipes nationales. Les supporters vous donnent leur amour, et je ne pense pas que tous les pays donnent autant d'amour à leurs joueurs que l'Algérie. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de pays qui soient aussi fiers de leurs joueurs.»

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