Historique est l’élimination de la JSK aux 1/32 de finale de la Coupe d’Algérie. La rue, pas seulement les supporters kabyles, va en parler pendant des années. Se faire éliminer par Amel Ghris par le score de 2 buts à 0 est tout simplement une humiliation pour le club le plus titré d’Algérie.
Pourtant, Franck Dumas a fait jouer l’équipe-type. Ses meilleures cartes étaient sur le terrain…physiquement en tout cas, parce qu’au vu du match, on peut dire que l’esprit des camarades de Chetti était ailleurs. C’est de loin la pire prestation de la JSK depuis sa création. Face à des joueurs amateurs, qui pour la plupart ne réalisaient pas qu’ils affrontaient la JSK, Benkhelifa et ses amis n’ont créé aucune occasion valable. La première mi-temps était équilibrée sur tous les plans. Possession de balle, occasions de but, engagement physique et même organisation tactique.
Qu’on l’aime ou qu’on déteste, Oukaci est irremplaçable
Dumas disait avant ce match que l’idéal dans ce genre de match était de marquer dès le début, question d’éviter les surprises et surtout empêcher l’adversaire d’y croire. Mais la sortie d’Oukaci et l’entrée de Fiston à sa place ont chamboulé tous les plans du Français. Un déséquilibre incroyable dans toute l’équipe a été ressenti à sa sortie. Benyoucef appelé à jouer plus bas a été handicapé par sa tâche défensive, lui qui est habitué à plus de liberté et est le seul dans toute l’équipe à créer des occasions et à jouer entre les lignes. Après, Oukaci, à qui on continuera de reprocher son manque de concentration et ses déchets dans le jeu qui provoquent généralement la perte de balle dans des zones sensibles, reste indispensable dans le pressing, la récupération et le travail de fourmi qu’il fait sur le terrain. À chaque fois que l’équipe joue sans lui, c’est la catastrophe. A moins que Kabari ne s’avère bon et capable de faire mieux, ou que Mellal ne recrute quelqu’un de meilleur, ce joueur doit toujours figurer dans le onze de départ.
Un recrutement de choix devient obligatoire
Le début de la seconde mi-temps a été ponctué par un but des locaux, et ce ne fut pas une surprise. Ghris a fait jeu égal avec la JSK depuis le début du match. La JSK touchée dans son amour-propre se devait de réagir, mais elle y était incapable. Uche, Hamroune, Fiston et Benyoucef se sont fait bouffer par des joueurs qui jouent gratuitement. Ils n’ont créé aucune occasion de but, on n’a vu aucune réaction, c’est à croire qu’ils n’avaient pas envie de revenir au score. La JSK était petite hier, minuscule même, Ghris nous est apparue grande, très forte, tellement Chetti et les autres Kabyles étaient misérables. Un jeu haché, aucune stratégie de jeu, lent et sans créativité, Dumas n’a rien compris. S’il pouvait, il aurait changé toute l’équipe, mais il s’est contenté paradoxalement d’un seul autre changement, Belkacemi à la place de l’invisible Uche. A la fin de la rencontre, Amel Ghris a rajouté un second but, aggravant ainsi la blessure de la JSK et traînant encore plus l’honneur de ce grand club dans la boue. Les joueurs portant le maillot aux 6 étoiles ont quitté le terrain la tête basse, sans honneur, avec certainement le sentiment de honte vis-à-vis de leur public devant lequel ils devront s’expliquer très prochainement parce qu’il faut dire que les joueurs, le staff et les dirigeants ont perdu le respect des Kabyles, et ce, malgré le magnifique parcours réalisé lors de la phase aller. A la fin, on ne peut que féliciter Amel Ghris qui nous a rappelé hier certaines règles fondamentales qu’on a tendance à oublier : le football n’est pas une science exacte ; dans le foot, il n’y a qu’une seule vérité, celle du terrain ; il n’y a pas de petites équipes ou de grandes équipes en coupe…
- H.
Stade municipal, Ghriss
Buts : Daoudi (53’), Hensas (87’)
ARBG
Hezel
Megherbi
Tiar
Laroussi
Atou Mohamed
(Daoudi 46’)
Benkada
Ouarzine
Atou Mokhtar
Baghdad
Hamsas
Ent. : Arrar
JSK
Salhi
Belaïli
Chetti
Tizi Bouali
Saâdou
Benkhelifa
Oukaci
(Fiston 36’)
Benyoucef
Hamroun
Tafni
Uche
(Belkacemi 71’)
Ent. : Dumas
Terrain praticable, temps chaud, affluence très nombreuse, arbitrage de M. Facih assisté par MM. Sadi et Guessoum.
Le bus de la JSK caillassé
Nous avons appris hier en début de soirée que le bus de la JSK a été caillassé par un groupe de supporters sur le chemin du retour. Le véhicule a subi quelques dégâts, ce qui a poussé le chauffeur à s’arrêter à Relizane devant un barrage de gendarmerie. Selon des témoins, le minibus transportant les fans a été arrêté et les dirigeants ont tout de suite déposé plainte contre eux. Il était 21h30 quant nous avons réussi à joindre l’un d’eux qui nous a informés qu’ils étaient toujours au commissariat pour déposer les plaintes et témoignages. Il faut dire que les joueurs étaient tous choqués, notamment les émigrés et les étrangers. Certains ont même été terrorisés. Par ailleurs, il est à noter que Dumas est descendu du bus pour parler aux fans, une discussion très franche et directe comme le Français nous y a toujours habitués.
Tizi-Bouali : «C’est à cause de vous que la JSK ne relèvera jamais la tête»
Après ce malheureux événement, Tizi- Bouali, un enfant du club, a publié un message sur sa page facebook. Des paroles pleines de sens pour ceux qui savent lire entre les lignes. «Quand la JSK gagne tout le monde est bien, dès qu’elle perd vous insultez tout le monde, c’est à cause de vous que la JSK ne relèvera jamais la tête.» C’est le statut du défenseur kabyle qui, à travers cela, montre le mal de la JSK que sont ces quelques énergumènes qui sont dans la plupart des cas manipulés ou actionnés dans des buts bien précis, et qui ne connaissent pas autre chose que la violence pour s’exprimer ou communiquer. On y reviendra dans notre prochaine édition avec plus de détails, parce que ceci est vraiment très grave, surtout après le long chemin parcouru pour redonner à la JSK son éclat d’autant.
Mellal : «Je me réunirai avec les joueurs demain»
Pour tenter de comprendre ce revers, le président Mellal a décidé de se réunir avec les joueurs et le staff demain afin de discuter de ce qui s’était passé. «Je vais me réunir avec eux ce mercredi pour tenter de comprendre cette élimination. On ne s’attendait pas à cela, moi-même je ne réalise toujours pas qu’on s’est fait sortir de cette compétition de cette façon», nous dira-t-il hier au téléphone.
Iboud : «On n’a rien fait pour se qualifier»
Le porte-parole du club, Miloud Iboud, a reconnu au coup de sifflet final que la JSK n’a rien montré de bon durant toute la partie. «Aujourd’hui, on a rien fait pour se qualifier au prochain tour. On ne s’attendait pas à ce scenario, mais on doit reconnaître qu’on a rien fait pour gagner», regrette l’ex-capitaine emblématique de la Jumbo-Jet.
«On n’a rien compris à ce qui s’est passé»
Même si les dirigeants s’attendaient à ce que l’ARB Ghriss défende crânement ses chances pour arracher le billet qualificatif pour les 1/16 de finale, ils étaient loin d’imaginer que l’aventure de leur équipe s’arrête devant un inconnu au bataillon. «Sincèrement, on a rien compris à ce qui s’est passé», a-t-il avoué.
«On n’a pas reconnu nos joueurs et ils n’ont pas sous-estimé l’adversaire»
Il n’y a pas que les supporters qui ont été surpris par cette élimination puisque les dirigeants s’attendaient à tout sauf à se faire éliminer par l’ARB Ghriss qui est entré dans l’histoire après sa brillante qualification aux 1/16 de finale de la coupe d’Algérie aux dépends de la JSK. «On n’a pas reconnu nos joueurs sur le terrain et on ne sait pas vraiment ce qui s’est passé. Ils n’ont pas sous-estimé l’adversaire, mais ils n’ont rien montré sur le terrain», déplore le porte-parole de la JSK.
«On a été accueillis chaleureusement et Ghriss a arraché sa qualification sur le terrain»
Le porte-parole de la JSK n’a pas cherché à trouver des échappatoires après l’élimination de son équipe. En dépit de sa déception, il a affirmé que les dirigeants et les supporters de l’ARB Ghriss ont réservé un accueil des plus chaleureux à toute la délégation kabyle et que la qualification s’est jouée sur le terrain. «Les dirigeants et les supporters de Ghriss nous ont bien accueillis. Ils ont même invité nos supporters au déjeuner. Il y avait une bonne ambiance et il n’y avait aucune intimidation. Ghris a arraché sa qualification sur le terrain et il méritait amplement sa victoire.»
«Les joueurs doivent se réveiller, car si ça continue comme ça, ça va être difficile en championnat»
Inquiet par la piètre prestation de l’équipe face à l’ARB Ghriss, Iboud estime que l’équipe doit se réveiller pour ne pas sombrer dans des lendemains incertains. «Les joueurs doivent se réveiller, car si ça continue comme ça, ça va être très difficile en championnat. Face à une petite équipe qui a fait un grand match aujourd’hui, je dirai qu’on doit vite rectifier le tir.»
«Il n’y a aucune excuse pour cette élimination»
Très déçu par cette élimination, Iboud n’arrive pas à comprendre ce qui s’est passé sur le terrain. «Il n’y a aucune excuse pour cette élimination. Toutes les conditions étaient réunies pour qu’on reparte avec le billet qualificatif pour le prochain tour, malheureusement on a rien fait sur le terrain. C’est une élimination amère. Je ne dirai pas qu’elle va influer sur la suite du parcours, mais on doit rectifier certaines choses, car les matches à venir sont très difficiles.»
«Nos défenseurs étaient absents sur les deux buts»
Disant toujours ce qu’il pense sans faire le moindre calcul, le porte-parole des Jaune et Vert confie que toute l’équipe est passée à côté de la plaque. «Nos défenseurs étaient absents sur les deux buts de l’ARB Ghriss qui était dangereux sur les contres. Sur le premier but, il y avait un centre sur le côté gauche dans l’axe de la défense, mais il n’y avait aucun défenseur. Malgré l’ouverture du score par Ghriss, il n’y avait aucune réaction de la part de nos joueurs. On n’a même pas réussi à se créer une seule occasion nette de scorer», regrette Iboud.
«On savait qu’on manquait de 2 animateurs de jeu qui distilleront des balles aux attaquants, mais pas à ce point»
Iboud a réaffirmé lors de ses impressions d’après-match qu’il a toujours dit que la JSK a besoin d’animateurs de jeu. «On savait que l’équipe a besoin de deux animateurs de jeu qui distilleront de bons ballons aux attaquants, mais on ne s’attendait pas à ce que face à une petite équipe de Ghris, faut-il le dire, a fait un grand match aujourd’hui, on n’arrivera même pas à se créer une seule occasion nette de scorer.»
«Même les joueurs de Ghriss étaient étonnés»
Sans diminuer de l’exploit de Ghriss en affirmant que sa qualification est amplement méritée, Iboud souligne que personne ne s’attendait à ce que la JSK se fasse éliminer par cette équipe. «Tout le monde est surpris par cette élimination. Même les joueurs de Ghriss étaient étonnés de leur qualification. C’est ça le football, mais on doit vite se réveiller.»
- H.
Ils exigent un recrutement de choix
Les supporters paniquent
On vous l’a dit, il suffit d’une défaite pour que tout soit remis en question. Une défaite humiliante, il faut le dire de la JSK face à la modeste équipe de Ghris qui a fait peur aux millions de supporters kabyles. Ils se déchaînent sur les réseaux sociaux, et notre standard n’a pas arrêté de sonner depuis la fin du match. Des centaines de supporters nous ont en effet appelés pour nous faire part de leur inquiétude. Certains nous ont même suppliés qu’on leur donne le numéro de Mellal, chose qu’on n’a pas faite bien sûr. Mais ce qu’on peut faire c’est de transmettre leurs doléances au président et ce qu’il faut savoir, c’est qu’elles versent toutes dans le même sens : le recrutement. En effet, tous ont exigé à ce que le président mette la main à la poche pour renforcer l’effectif et éviter d’autres humiliations. «Il faut renvoyer Uche, Saâdou et Fiston et les remplacer par de vrais joueurs », nous dira Nordine de Béni Douala. Un autre, Mohand de Fort National a tout simplement demandé à Mellal de faire comme les autres et surenchérir pour avoir les meilleurs joueurs du championnat. « Le Barça, meilleur équipe au monde possédant le meilleur centre de formation de tous les temps recrute chaque année et se bat avec les autres écuries sur les meilleurs joueurs, pourquoi pas nous ? Sommes-nous meilleurs ? », s’est-il interrogé. Chabane de la Nouvelle-Ville a reproché à l’actuelle direction la libération de Boukhanchouche et Benaldjia : «On a perdu 4 des 5 derniers matchs qu’on a joués. Il ne fallait pas libérer deux internationaux pour ne ramener que Kabari que personne ne connaît». Les plus sages nous ont simplement demandé de dire au président de profiter de la bonne santé financière du club pour renforcer tous les compartiments par des joueurs de qualité, trentenaires s’il le faut. «On paye 500 DA le ticket, la JSK a joué à guichets fermés pendant 14 matchs, on a 9 sponsors, sans compter l’argent des actionnaires qui doivent mettre la main à la poche, pourquoi ne pas recruter ? A quoi servira cet argent ? Pourquoi je continuerai à payer 500 DA si la direction ne m’offre pas la possibilité de voir les meilleurs joueurs avec le maillot de la JSK », nous disent-ils. C’est pour dire que les Kabyles ont peur pour l’avenir du club, une peur justifié vu la prestation du club, mais quand même, il ne faut pas oublier ce qui a été fait depuis le début de la saison, il faut rester mesuré et éviter d’entrer dans le jeu de la surenchère car comme l’a si bien dit Mellal : «Aucun joueur ne mérite un salaire de 300 millions en Algérie.»
Mellal est entré dans le vestiaire, a regardé tout le monde dans les yeux, puis il s’en est allé
Le président Chérif Mellal s’est dirigé directement à la fin du match dans le vestiaire de la JSK dans lequel il est resté plusieurs minutes. On a essayé de savoir ce qui s’est dit, sinon ce qui s’était passé, surtout après l’avoir aperçu à sa sortie rouge de colère. Au début, nous avons pensé que Mellal a lessivé ses joueurs, ou son staff, sinon les deux, mais lorsqu’on s’est renseignés auprès d’un joueur se trouvant à l’intérieur des vestiaires, ce dernier nous a assuré que Mellal n’a rien dit du tout. «Il s’est contenté de nous regarder tous, mais un regard… Puis, il est sorti », nous dira-t-il.
Dumas n’a pas dit un mot
L’entraîneur de la JSK n’a pas voulu s’exprimer après le match. Même lorsqu’il est entré dans le vestiaire, il n’a adressé la parole à personne. Il attendra sûrement que les choses se tassent avant de revenir sur ce match, lui qui a géré pas mal de déceptions avant ça.
Ambiance d’enterrement dans le vestiaire
A la fin du match, les joueurs sont entrés dans le vestiaire, pris leurs douches pour certains et quitté aussitôt les lieux. On nous a dit que personne ne pouvait dire un mot. Ce fut le silence radio.
Oukaci évacué à l’hôpital
Blessé, Oukaci a dû être évacué à l’hôpital par précaution. Le milieu des Jaune et Vert n’a rien de grave apparemment, on y reviendra.
Dîner mixte, échange de cadeaux, visite des officiels
Les joueurs ne devaient pas y prendre part
Accueil chaleureux, entraînement ouvert au public de Ghris, dîner mixte avec l’adversaire, échange de cadeaux la veille du match et même avant le début de la rencontre, visite des officiels chez les joueurs…tout ça a perturbé l’équipe, et voilà pourquoi.
Kinane du MCO a déclaré avant le match face à Maghnia qu’il fallait prendre l’adversaire de haut. Dumas est allé dans l’autre sens en disant qu’il fallait prendre Ghris très au sérieux et faire preuve d’humilité et de respect. La JSK n’a adopté aucune de ces stratégies. Elle s’est fait sortir du match, pourtant officiel et décisif, par ce qui s’est passé depuis qu’ils sont arrivés à Mascara. Ne fallait-il pas les laisser loin de toutes festivités et protocoles ? Bien sûr que oui ! La JSK n’a pas pris au sérieux son adversaire. Ils ont été mis, malgré eux, dans une ambiance de fête ou de match de gala, alors que Dumas a insisté sur le fait de préparer ce match comme il se doit et faire comme si Ghris était la meilleure équipe d’Algérie. On ne dira pas que Ghris a fait exprès d’endormir la JSK pour mieux l’achever, il est clair que ses intentions étaient nobles, mais la direction, à sa tête Mellal, ne devait-il pas protéger ses capés ? Ce genre de match se joue dans la tête, le mental fait généralement la différence, c’est pourquoi il était important de mettre l’équipe dans une atmosphère sérieuse. Huis clos aux entraînements, concentration durant le dîner et avant le match, la totale quoi ! Ce n’est que de cette façon qu’on pousse les joueurs à ne pas sous-estimer l’adversaire. Se contenter de leur répéter cette phrase ne suffit pas ; il faut que les dirigeants et le staff commencent par prendre au sérieux le match pour que les joueurs suivent.